Croisade des Albigeois
Publié le 23/03/2012
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Cathares de la région d’Albi — d’où leur nom —, les Albigeois prônent une vie austère détachée des biens matériels, ce qui, au début du XIIIe siècle, tranche avec l’opulence du clergé catholique. En 1208, le pape Innocent III prend prétexte de l’assassinat du légat Pierre de Castelnau par un officier de Raymond VI, comte de Toulouse, pour prêcher la croisade contre les Albigeois. Simon de Montfort en prend la tête. Les massacres se multiplient : sac de Bézier (1209), tuerie de Pujols (1213), bataille de Muret (1213)… Après la mort de Raymond VI à Muret et celle de Simon de Montfort en 1218, leurs fils reprennent le flambeau. Il faudra l’intervention du roi Louis VIII et le traité de Paris en 1226 pour pacifier le Languedoc. Les terres conquises par Simon de Montfort sont rattachées à la Couronne, tandis que l’hérésie est neutralisée par la prise de Montségur en 1244.
«
rebelle, a dû renouveler son
hommage à Saint Louis.
Pour
plaire au roi très chrétien, il a
promis
de poursuivre la chasse
aux hérétiques .
Il a donc , sym
boliquement et sans grande
ardeur, mis le siège devant le
dernier refuge de l'Église catha
re.
Ses troupes s'étant retirées
déclarant le château impre
nable, on en était resté là.
C'est le massacre des inquisi
teurs, à Avignonet, en mai
1242,
qui a mis le feu aux poudres .
Le
Languedoc s'est embrasé
durant quelques mois
pendant
lesquels Raimond VII, soutenu
par les vicomtes
de Foix et de
Béziers, s'est soulevé contre le
roi
de France, a repris Narbonne
et Albi.
Mais Henry Ill d'Angle
terre,
dont les rebelles atten
daient le soutien, a
été plu
sieurs fois battu par les troupes
royales .
Il a alors fallu se sou
mettre.
Raimond VIl a juré
obéissance à Saint Louis
et pro
mis
de lutter contre le catharis
me, conformément
au traité de
.
Meaux-Paris , signé en 1229 .
Seul Montségur se dresse désormais
contre
l'autorité
royale.
Refuge des assassins
des inquisiteurs d'Avignonet,
il
est aussi le siège de l'Église
hérétique .
Vint l'été,
puis l'automne ...
Deux cents hommes d'armes
dans Montségur .
Plus de deux
milles combattants , là-bas, dans
la plaine .
On pourrait croire la
supériorité française écrasante.
Mais ce serait sans
compter
avec le relief tourmenté de
cette partie des contreforts des
Pyrénées .
Montségur est inac
cessible,
tant aux hommes
qu'aux armes de jet.
Les croisés
frémissent à
la seule idée d'es
calader à découvert le
« pog »
au sommet duquel se dresse la
citadelle.
Les ingénieurs fran
çais,
quant à eux , sont inca
pables
de construire des cata
pultes,
balistes ou mangon
neaux
d'une portée suffisante
pour atteindre les murailles sur
plombant de vertigineux à-pic
La seule solution réside dans le
blocus .
L'été viendra
et assé
chera les citernes .
Le contrôle
et
la surveillance des alentours
empêcheront tout ravitaille
ment .
Mais,
depuis longtemps, les
rebelles vivent dans l'éventuali
té d'un siège.
Ultime refuge des
cathares , Montségur a reçu,
au
cours des années précédentes,
un grand nombre
de dons de la
part
de sympathisants et de
pèlerins, aussi bien en argent
qu'en vivres.
Les réserves sont
pleines
et l'argent du « trésor »
permet de solder les hommes
de la garnison .
Au bout de cinq mois, la situa
tion n'a guère évolué.
Cepen
dant , dans le camp français,
la
lassitude gagne.
Les assiégés,
soutenus par
la présence des
membres
de leur Église, gar
dent confiance.
Ils ne semblent
pas souffrir du blocus , ration
nant néanmoins l'eau
et tirant
profit de la moindre averse.
lflœ EDITI ONS ~ ATLAS
LES FORCES EN
PRÉSENCE
Compte tenu de sa petite
taille, le château de
Montségur est surpeuplé.
La garnison est composée
de quelque cent cinquante
hommes, dont une dizaine
de chevaliers, qui ont été rejoints par leurs familles,
leurs suivants
et leur
domesticité.
A ceux-là
s 'ajoute la communauté
religieuse, environ deux cent
dix parfaits et parfaites,
guidés par Bertrand Marty .
Dans le
camp des croisés, on
compte plusieurs centaines
de chevaliers français,
menés par le sénéchal de Carcassonne, et une armée
de fantassins.
Ceux-ci
sont recrutés dans tout le
Languedoc
par l'archevêque
de Narbonne.
Ils forme1ft'le gros de la troupe, mais sont
peu fiables et peu motivés
par cette lutte qui ne les
concerne pas directement.
Ils recevront le renfort de
mercenaires, comme les
fameux
montagnards basques, qui auront pour
mission d'approcher
le château.
Quant aux vivres, on continue
d 'en recevoir
de l'extérieur.
Les
croisés ,
dont on achète parfois
la complaisance, ne
peuvent
contrôler tous les sentiers qui
dévalent la montagne .
En plei
ne nuit,
de téméraires grim
peurs escaladent les pentes
du
« pog », chargés d'armes et de
nourriture .
Au cours des pre
miers mois
du siège, le village
de Montségur, situé dans la val
lée , est devenu
la plaque tour
nante d'un commerce florissant,
profitant tant aux assiégés
qu'aux assiégeants .
Peu à peu, les croisés prennent
conscience
de l'inefficacité de
leur stratégie .
Début novembre
124 3, ils lancent le premier
assaut, qui fera les premiers
morts d'un siège commencé six
mois plus tôt.
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