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Cromwell, Oliver

Publié le 09/02/2013

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cromwell

1   PRÉSENTATION

Cromwell, Oliver (1599-1658), homme politique et chef militaire anglais, Lord-Protecteur d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande (1653-1658).

Puritain intolérant doué d’un réel talent politique, redouté et impopulaire, Oliver Cromwell a joué un rôle prédominant dans la guerre civile d’Angleterre (ou Puritan Revolution) qui l’a amené à la tête de la République anglaise.

2   CROMWELL, UN PURITAIN

Né à Huntingdon le 25 avril 1599 dans une famille d’origine galloise, Oliver Cromwell est lointainement apparenté à l’ancien ministre de Henri VIII, Thomas Cromwell (v. 1485-1540). Éduqué par le puritain Thomas Beard, il étudie le droit au Sidney Sussex College de Cambridge — période durant laquelle il épouse Élisabeth Bourchier en 1620 — puis retourne à Huntingdon gérer la fortune paternelle. Membre du Parlement de 1628 à 1629, il s’illustre par la véhémence de ses propos envers la tolérance religieuse dont font preuve, à l’égard des catholiques, le roi Charles Ier et l’Église anglicane.

3   CROMWELL DANS LA GUERRE CIVILE

Membre du Parlement en 1640 (du Court Parlement puis du Long Parlement), Oliver Cromwell voit dans la guerre civile qui éclate en janvier 1642 le signe providentiel de la lutte contre l’épiscopalisme et la royauté détachés des affaires puritaines. Aussi, dès 1643 lève-t-il à ses frais un régiment de cavalerie, baptisé les « Côtes de fer « (Ironside), animé d’un redoutable fanatisme religieux. Promu lieutenant-général en 1644, ce nouveau chef des Indépendants conduit la même année les forces parlementaires à la victoire lors des batailles de Marston Moor (2 juillet) et de Newbury (octobre). En 1645, chargé de réorganiser toute l’armée sur le modèle de ses propres troupes, Cromwell est nommé commandant en second de cette « nouvelle armée modèle « et décime les forces royalistes à la bataille de Naseby (14 juin). En septembre, les partisans du roi sont définitivement vaincus. La première phase de la guerre civile — également appelée la « première guerre civile « — s’achève en avril 1646 lorsque les Écossais livrent Charles Ier au Parlement.

De 1646 à 1649, des idéologies plus démocratiques se développent, telle celle que prône John Lilburne, chef des « Niveleurs «, qui tente de rallier à sa cause les principaux généraux (dont Oliver Cromwell) afin d’instaurer un régime égalitaire. Alors que les débats politique et religieux se poursuivent au sein du Parlement, le roi s’évade et se réfugie dans l’île Wight, d’où il conclut un engagement avec les Écossais contre la promesse de faire du presbytérianisme la religion officielle des deux royaumes. Cet accord déclenche la « seconde guerre civile « en juillet 1648. Une armée écossaise envahit alors l’Angleterre mais est battue à Preston, en août 1648 ; le roi est ramené à Londres. Cromwell, pour sa part, approuve la purge du Parlement de ses éléments les plus modérés en décembre 1648 : il ne reste plus dans ce Parlement croupion que quelques membres favorables à la désignation d’une commission chargée de juger le roi pour trahison.

4   LA RÉPUBLIQUE DE CROMWELL
4.1   Cromwell, membre du Conseil d’État

Le 30 janvier 1649, jour même de l’exécution du roi — que Cromwell approuve ouvertement —, la République (Commonwealth) est instaurée. Cherchant à œuvrer pour le « bien commun «, la République est conjointement dirigée par un Conseil d’État — dont fait partie Oliver Cromwell — et le Parlement. Régicide, Cromwell ne cherche cependant pas à s’emparer du pouvoir pour lui-même mais, selon ses propres réflexions, pour mener son peuple vers la liberté. La première entreprise du puritain est de soumettre l’Irlande papiste et l’Écosse covenantaire qui a proclamé roi le fils de Charles Ier sous le nom de Charles II. La victoire sur les Irlandais est acquise au terme des massacres de Drogheda et de Wexford (automne 1649), tandis que les Écossais sont écrasés à Dunbar (septembre 1650) puis à Worcester (septembre 1651). Ces batailles apportent une fois encore la preuve du génie militaire de Cromwell ou, plutôt, comme il aime à le dire, de « l’illustre miséricorde « de Dieu.

Parallèlement, alors qu’il espérait contracter alliance avec les États européens de confession protestante, Oliver Cromwell se retrouve en conflit ouvert avec les Provinces-Unies (1652-1654) pour avoir fait voter l’acte de Navigation (9 octobre 1651) défavorable au commerce hollandais.

4.2   Cromwell, Lord-Protecteur

Le 16 décembre 1653, après avoir renvoyé le Parlement croupion (avril) pour le Parlement Barebone (juillet), Cromwell accepte l’Instrument of Government — première Constitution écrite de l’Angleterre — qui lui confère un pouvoir dictatorial avec le titre de Lord-Protecteur. Il crée alors un Parlement unique — l’Angleterre, l’Écosse et l’Irlande ayant désormais fusionnées dans le Commonwealth —, Parlement qu’il dissout en 1655. Grâce au soutien de la « nouvelle armée modèle «, il impose paix et stabilité dans le pays et y apporte même une relative tolérance religieuse.

Sa politique extérieure est vigoureuse, à l’image de celle menée sous le règne élisabéthain. Fort d’une flotte puissante, le Lord-Protecteur s’empare de la Jamaïque (1655), pille la ville espagnole de Cadix (septembre 1656), prend Dunkerque à l’Espagne (1658) et regagne la ville de Calais, perdue un siècle plus tôt. En mai 1657, Cromwell — qui refuse le titre royal — accepte l’Humble Petition and Advice (« Humble Pétition et Avis «) qui lui octroie le droit de gérer sa succession politique.

5   L’HÉRITAGE DE CROMWELL

Le 3 septembre 1658, l’impopulaire Cromwell meurt et est enterré à l’abbaye de Westminster. Son fils Richard, qu’il a désigné à sa succession, doit abandonner le pouvoir dès mai 1659. En 1660, à la restauration de la royauté et l’arrivée du Stuart Charles II sur le trône d’Angleterre, le corps d’Oliver Cromwell est exhumé pour être pendu comme celui d’un traître.

La vie de l’homme d’État anglais a inspiré à Victor Hugo un drame en vers, Cromwell (1827), dont la préface est considérée comme un manifeste du romantisme.

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