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La croyance

Publié le 16/01/2004

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b) Si l'homme a besoin de croire, c'est parce qu'il ne connaît pas le réel autour de lui ou que ce dernier le déçoit. En ce sens, la croyance produit un voile sur le réel et lui donne du sens alors qu'il n'en a pas nécessaire. Et c'est notamment le cas - cas que l'on pourrait paradigmatique - de la Religion (au § 344 du même ouvrage il montrera pour la science la croyance à la vérité) qui est un système de croyance ayant une cohérence interne et tentant de fournir une explication et une cause du monde et de son progrès. Alors le croyant est comme ce dément que Nietzsche met en scène au paragraphe 125 du Gai savoir. Nietzsche intitule cet aphorisme « Dieu est mort ». Le dément est le cas typique d'un croyance pour Nietzsche, il s'avance dans la foule une lanterne à la main et recherche Dieu. En ce sens, le croyant est celui qui a besoin de repères, d'un guide, d'un ensemble de lois a priori lui dictant sa conduite. Pour Nietzsche il s'agit de l'homme faible créateur des morales et des religions afin de se prémunir de la volonté de puissance émanant des forts, c'est-à-dire de ces esprits s'assumant seuls, produisant la vie etc. c) Ainsi, la croyance est une illusion de la vérité, une illusion où l'on s'illusionne soi-même. Dans ce cas, il ne faut pas confondre la croyance et l'erreur car cette dernière, après un raisonnement peut être dissipée mais il en va tout autrement de la croyance ; et cela parce qu'elle est du ressort du désir.

La croyance semble être le contraire du savoir, de la certitude. Elle paraît prendre sa place au cœur de l’opinion, de la foi et de la Religion qui en serait le paradigme. En ce sens, parler de la croyance, ce serait parler en quelque de sorte d’une enfance de la raison, d’une illusion consolatrice voire d’une erreur fondée sur une vision seulement subjective du monde qui nous entoure. Ainsi, la croyance serait une notion restreinte est négative dont il conviendrait de savoir systématiquement la critique afin d’atteindre la certitude de la science et de magnifier le pouvoir de la raison. Cependant, n’est-ce pas faire là de la croyance une notion pauvre, réduite à peau de chagrin et en limiter fortement la fécondité gnoséologique et cognitive ? Sans doute. Le problème est alors de comprendre ce qu’est la croyance : son fondement, son sens et sa valeur. Et c’est dès lors ce qu’il faut entreprendre à travers un ensemble de question fondamentale que l’on retrouvera tout au long de notre développement : D’où vient la croyance ? Qu’est-ce que cela suppose ? N’est-elle qu’irrationnelle donc une « enfance de la raison « ? Quel rôle joue la croyance dans notre développement, et son éradication est-elle possible ? Ne va-t-on pas trop vite en besogne en associant croyance, opinion et foi, mais aussi en l’opposant au savoir ? etc. On pourrait encore multiplier les questions cela n’aurait que peu d’intérêts ; et il convient ici de saisir et de produire une définition de la croyance comprenant toute l’étendue et la richesse du concept.

« possible.

II – La croyance : permanence et inconscience humaine, structuration de la société a) En effet, face à une telle vision négative, ou au demeurant, face à la production d'un tel concept négatif, leproblème est effectivement de savoir s'il ne faudrait pas revoir la définition de la croyance dans sa positivité même.Mais avant toute chose, il nous appartient sans nul de doute de reconsidérer la croyance à l'aune du phénomènehumaine.

Autrement dit, et très simplement, il apparaît que la croyance semble intrinsèquement liée à la conditionhumaine et cela non pas de manière extérieure mais on peut remarquer que l'homme porte en lui toujours uneensemble de croyance.

Et c'est pour cela que Mircea Eliade dans Le profane et le sacré – bien que traitant plus particulièrement du cas de la religion dans son ensemble – nous montre que le phénomène d'« a-religiosité », c'est-à-dire l'absence même de toute croyance est impossible.

Cet homme a-religieux, c'est-à-dire n'ayant pas en lui-même un système de croyance établies, qui serait la définition de l'homme fort, comme homme refusant latranscendance (un au-delà), doutant du sens du monde et de la réalité, doit encore beaucoup à l'homme croyant.Entre les deux il y a eu une purification, mais celui-ci ne peut pas être totale.b) En effet, comme Mircea Eliade dans Le profane et le sacré le montre, la croyance est un phénomène naturelle de la raison et même le moins croyant d'entre nous a toujours plus ou moins une forme de croyance enfouie en lui.En ce sens, la croyance est-elle aussi un phénomène inconscient.

Et ce qu'il y a de remarquable c'est que cettecroyance ne se réduit pas au simple cas, bien que paradigmatique, de la Religion, mais on la retrouve dans tous lesdomaines de la pensée, comme en philosophie, en science, en histoire etc.

Dès lors, si une lutte de purifications'engage pour éradiquer la croyance du domaine scientifique, il n'en reste pas moins que cette tentative ne pourrajamais aboutir dans la vie quotidienne puisque ces croyances sont naturelles et produites par la raison même(comme on pourrait le voir avec Kant et la métaphysique – mais nous réservons cet auteur pour la troisième partie).c) La croyance a donc une valeur structurante pour la société humaine et c'est bien là tout le mérite de Durkheim que de l'avoir mis en lumière.

En effet, on peut que remarquer que dans Les formes élémentaires de la vie religieuse , il nous montre que les croyances : les tabous, les interdits qu'ils soient religieux ou non, forment un cadre vital à la société.

Elles structurent l'espace civil en lui fournissant des règles que l'éducation va intérioriser.

Et il enva de même de nos définitions de bien et de mal ; elles sont issues de l'intériorisation de maximes utiles à la sociétédans son développement comme on peut le voir dans l' Education morale .

En d'autres termes, on peut dire que la croyance, est un « fait social » au sens sociologique du terme, voire un « fait social total » et peut prendre la placeou plus exactement pallier l'absence suffisante d'instinct entre les hommes afin de constituer une société.

En effet,on définit une Eglise comme la reconnaissance pour un ensemble donné d'individus de règles communes.

Dans cecas, la société apparaît comme ce groupe dont l'unité est fournie par un ensemble commun de croyance, et c'est ceque l'on peut en comprendre par la lecture de l'article « société » de Durkheim dans le Dictionnaire philosophique des notions de Lalande . Transition : Ainsi, la croyance est un phénomène structurant les sociétés humaines.

Elle fait partie intégrante de l'essence del'homme et peut être considérée comme un fait social totale.

Elle est naturelle ; mais surtout, son absence estimpossible dans n'importe quel domaine.

Et quand bien même elle ne semblerait pas présente, elle n'en resterait pasmoins inconsciente et assimiler à travers la culture et l'éducation.

Néanmoins, pour ressaisir pleinement la notion decroyance faut-il interroger aussi ce présupposé d'irrationalité de la croyance et ce qui nous permettra decomprendre plus amplement les enjeux se jouant ici.

III – Croyance et irrationalité : quel lien ? a) En effet, bien que la croyance puisse amener la foi, il n'y a pas lieunécessairement d'opposer croyance et rationalité.

Et c'est bien ce quemontre Kant dans La Religion dans les limites de la simple raison (IV, § 2) puisque l'irrationalité est aussi dangereuse pour la raison que pour la croyance(ou religion).

Superstition et exaltation voilà les deux folies religieuses.L'irrationalité est une menace.

La superstition est même moins dangereuseque l'exaltation, qui tue la raison.

La raison spéculative ne peut fournir à lareligion (comme système cohérent de croyances) ses principes ; ce rôle nerevient pas non plus au sentiment, mais à la raison pratique, qui établit lamorale.

Faire une chose pour se justifier auprès de Dieu par les actes religieuxdu culte c'est la superstition.

Mais parvenir à ce but en s'efforçant d'avoir unprétendu commerce avec Dieu c'est l'exaltation.

Folie superstitieux de vouloirdevenir agréable à Dieu par des actions que tout homme peut accomplir.

Plussimplement, la croyance, en tant qu'elle cherche à donner du sens peut-êtrelà où il n'y en a pas, est bien plus rationnel qu'on ne pourrait le penser.b) Et il y a d'autant moins de raison de penser qu'il y a une opposition entrecroyance et rationalité qu'on peut définir une « croyance rationnelle » commele montre Kant dans la Critique de la raison pratique .

Cette croyance rationnelle est en fait une croyance morale qui trouve sa place dans lespostulats de la raison pratique, c'est-à-dire une supposition moralementnécessaire.

Ainsi, en définissant la morale, Kant en vient à énoncer les trois postulats de la raison pratique qui sont l'existence de : la liberté, Dieu et l'âme.

Du point de vue théorique cette. »

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