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La croyance

Publié le 16/03/2011

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   Introduction.    La position philosophique du problème a quelque chose de déconcertant. On nous parle de Descartes, de  Spinoza, des problèmes de la vérité objective, alors que dans le langage courant le mot croyance s'applique à des sentiments, à des principes d'action : croyances morales, politiques, religieuses. Dans le cas des vérités objectives, il semble que seule l'intelligence soit concernée, et la thèse volontariste paraît difficile à admettre. Dans le cas de l'action, de la conduite, la part de la volonté paraît si évidemment essentielle que la thèse intellectualiste paraît immédiatement discréditée.

  

« II.

La croyance dans l'ordre de l'action. 1° Ici, la thèse volontariste est conforme au sens commun, quand du moins il consent à réfléchir. Renouvier a bien analysé les formes inférieures de la volonté, l'habitude, le vertige mental, etc...

qui commandenttrop de croyances. 2° Ne peut-on dire que ce sont là de pseudo-croyances, dans la mesure où la croyance sérieuse répond à unedouble exigence, présente un double critère, une double garantie? D'une part, il n'y a pas de croyance sérieuse sans motivation intellectuelle, sans information; on doit être capable dedonner, non les preuves intellectuelles démonstratives, mais les « témoignages » qui rendent la croyancevraisemblable. D'autre part, il n'y a pas de croyance sérieuse non plus si celui qui croit n'est pas amené à accomplir des gestes enconformité avec sa croyance (cf.

P.

Janet).

Notre conduite témoigne de nos croyances réelles, plus que nosparoles. Ainsi, la croyance relative à l'action engage la totalité de notre être : intelligence, sensibilité, volonté (cf.

Newmann,« l'assentiment réel »). III.

L'unité de la croyance. 1° Bien que nous ayons donné raison, dans les deux cas, à la thèse volontariste, il reste que, dans l'ordre desvérités objectives la volonté doit s'effacer devant l'entendement, alors que dans l'ordre de l'action, la volonté joueun rôle prépondérant.

Sommes-nous ainsi amenés à ratifier la distinction absolue établie par le sens commun entreles deux ordres de croyance, ou bien y a-t-il malgré tout, une unité de la croyance? Il y a unité de la croyance. 2° En effet, les formes supérieures de la croyance en matière de vérité objective comportent des analogiesprofondes avec les croyances dans l'ordre de l'action : pour le grand savant, la science est sa vie même, sa raisonde vivre; elle suscite ses sentiments, elle est sa règle de conduite.

Bien plus, « avant de faire la science, comme l'adit Claude Bernard, il faut croire à la science ».

Il y a là une sorte de pari de l'esprit humain, qui s'engage dans lascience parce qu'il la croit et la veut possible.

C'est une véritable foi. Et, d'autre part, l'idée du savant donne lieu à expérimentation, à inventions techniques souvent.

Elle se complèted'action autant que de sentiments.2° De leur côté, les formes supérieures de la croyance en matière d'action s'entourent de représentations, non pasde simples raisonnements justificatifs comme le fait la passion, mais de « raisons » , de « vraisemblances », de «témoignages ». Il y a donc à la fois unité et distinction des deux ordres de croyance. Conclusion. Nous n'avons point parlé des croyances religieuses, alors que dans le vocabulaire le plus courant le mot « croyance» désigne la croyance en matière de religion. Le vocabulaire, l'usage, sont pleinement justifiés dans ce cas, car la croyance religieuse est la croyance parexcellence : elle prétend à la fois (nous ne discutons pas si cette prétention est légitime) s'appuyer sur des véritésobjectives (raison) et engager le tout de l'homme, cœur, esprit et volonté (foi).

Car celui qui ne possède pas la foiréduit la croyance d'autrui à la pure foi, tandis que celui qui possède la foi prétend que cette foi se fonde en raison.La croyance religieuse constitue ainsi, pour celui qui y adhère, la forme parfaitement unifiée de la croyance.. »

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