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La croyance religieuse implique-t-elle une démission de la raison ?

Publié le 06/02/2005

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La connaissance est unification. Pas de connaissance sans données sensibles ; mais les formes a priori de la sensibilité (espace et temps) unifient déjà les données de l'expérience. Puis cette expérience sensible est unifiée sous les catégories de l 'entendement. La raison, enfin, a pour destination d'unifier toute la connaissance en un système sous des idées, le moi, le monde et Dieu. Ces idées ne sont donc que des formes organisatrices, ou des « principes régulateurs ». Il y a illusion dès lors que la raison nous induit, par son essence même, à prêter à ces idées une valeur objective, et à vouloir faire de la psychologie et de la théologie des sciences à part entière, alors que nous n'avons aucune expérience sensible de ces objets, et ne pouvons en aucune façon en avoir. La dialectique a pour tâche de nous prémunir contre cette apparence trompeuse qui consiste à prêter une valeur objective à ces pures formes de la raison. L'illusion de la psychologie rationnelle (ou paralogisme) consiste à transformer le « je pense », forme a priori d'unification de mes connaissances, en un être substantiel, à faire du pur sujet de la pensée un objet de la pensée. L'illusion peut alors se développer en une pseudo-science de la nature, de l'origine et de l'immortalité du moi. L'illusion cosmologique objectivise l'idée du monde comme unité suprême de l'expérience externe.

« de Dieu de son essence même.

En effet, Dieu est par définition doté de toutes les perfections ; or l'existence est une perfection : l'existence en tant que perfection fait partie de sa définition.

Dieu ne peut donc pas ne pas exister. La distinction entre essence et existence ne convient pas au sujet de Dieu . Descartes associe ces deux arguments, l'un qui remonte de l'effet à la cause, l'autre qui déduit l'existence de l'essence, pour démontrer l'existence de Dieu , « être parfait ». Pour Descartes , la première vérité est l'existence de ma conscience.

C'est donc à l'intérieur même de la pensée qu'il faut rechercher l'effet qui postule Dieu comme cause.

La première preuve avancée par Descartes est la suivante : Dieu possède toutes les perfections, or l'existence est une perfection, car un être sans existence est nécessairement imparfait.

Donc nous devons aussi compter parmi les perfections de Dieu donc il faut que Dieu existe (« Discours de la méthode », IV et « Méditations métaphysiques », III). Cette preuve est, au fond, la formulation originale de l'argument ontologique de Saint Anselme (XI ième siècle). Sans doute tous les philosophes n'ont-ils pas eu cette attitude, mais ces trois cas suffisent à indiquer qu'on a puconcevoir une complémentarité entre raison et croyance. De telles tentatives ont été fortement critiquées— par Hume qui montre, de son point de vue empiriste, que les prétendues preuves de Dieu de la «religion naturelle»(celle qui entend précisément se fonder sur l'exercice de la seule raison, indépendamment de toute vérité révélée)ne constituent en fait que des débordements inacceptables des conditions normales de la pensée rationnelle et deses concepts.

Par exemple: le concept de cause n'a de sens que s'il est appliqué à des phénomènes récurrents (lacausalité suppose une répétition au moins potentielle des causes et de leurs effets); dès lors, cela n'a aucun sensde considérer Dieu comme « cause du monde », puisque ni Dieu ni le Monde ne sont des objets susceptibles de semanifester à plusieurs exemplaires.

C'est pourquoi on se trouve obligé d'admettre que Dieu est «unique en songenre», ce qui, du point de vue rationnel ou logique, n'a rigoureusement aucun sens: un genre, par définition, inclutplusieurs objets. De plus, pour Hume, toute religion qui voue un culte à Dieu se fait une fausse idée de lui.

Il est en quelque mesureimpie de prêter à Dieu la passion tout humaine de la gloire et des honneurs.

Dieu n'étant pas un souverain humain, ilne peut apprécier que l'on chante des louanges à sa gloire et que l'on s'agenouille à terre lorsqu'on prononce sonnom.La passion de la gloire, de la vénération et du culte de soi, sont de basses passions humaines qu'il n'est pasraisonnable d'imputer à Dieu, à moins de lui en supposer d'autres comme celle du mépris du souverain à l'endroit desopinions des êtres inférieurs que nous sommes pour lui.Si Dieu est Dieu, il ne peut se "complaire aux supplications, aux sollicitations, aux présents et aux flatteries".

Puisquenous sommes ses propres créatures, décidées, voulues et pétries de ses mains, il ne peut non plus s'offusquer denos péchés et de nos faiblesses.

S'il nous avait voulus parfaits, étant Dieu, il nous aurait fait parfaits.

Pieux etimpies, moraux et immoraux, bons et mauvais tout à la fois, Dieu nous a voulus et faits ainsi.Si Dieu, enfin, s'offensait réellement de nos crimes, il réserverait sa bonté et son indulgence à ceux qui s'efforcentde le tenir loin de toutes les passions et de tous les sentiments humains.Ou bien encore, il préférerait les sceptiques, ceux qui choisissent de suspendre leur jugement et de garder le silencequant aux questions qui dépassent de loin tout entendement et toute mesure humaine.

Une véritable religionnaturelle ne peut être que déiste et débarrassée de tout anthropomorphisme : si Dieu existe, c'est l'Être suprêmedont la nature et les attributs nous sont et nous restent totalement inconnaissables. — par Kant qui a montré que l'argument ontologique prouve, non pas l'existence de Dieu, mais seulement sapossibilité, c'est-à-dire l'absence de contradiction entre ce qu'implique son concept et les conditions demanifestation de tout «objet» en général, mais du même coup l'incapacité où nous sommes de décider de sonexistence ou non, dans la mesure où il est un pur noumène, et n'offre aucune manifestation phénoménalepermettant de faire l'expérience de son existence. Pour Kant, les preuves de l'existence de Dieu sont des niaiseries.

Il n'est pas possible de prouver l'existence d'unêtre transcendant.

Il est impossible de connaître un être qui nous dépasse.

Dans l'argument ontologique, le premierconcept, ce n'est pas Dieu mais l'idée de Dieu.

Si nous disons Dieu, nous supposons qu'il existe avant même de ledémontrer.

L'idée de Dieu est l'idée d'un être qui possède toutes les perfections.

Or, un être parfait est un être quiexiste, donc l'idée de Dieu existe.

Il s'agit pour Kant d'un jugement analytique du type : un tri-angle a trois angles.Un tel jugement n'ajoute rien à l'idée de triangle.

Le prédicat est contenu dans le sujet.

Les propriétés du trianglesont contenues dans le concept même de triangle.

L'argumentation de Descartes reste donc au niveau des idées.

Lapreuve ontologique n'est qu'une misérable tautologie.

Pour Kant le concept n'est qu'une possibilité logique mais onne peut pas conclure de la possibilité logique des concepts à la possibilité réelles des choses.

Autrement dit, del'idée d'un Etre parfait, j'ai bien le droit de conclure à l'idée que l'existence doit lui appartenir, mais nullement à sonexistence elle-même.

Dans la preuve cartésienne, le passage à l'existence, du Logique à l'Ontologique est indu.

Leconcept est toujours possible quand il n'est pas contradictoire.

Ainsi, par exemple, le concept de carré est possiblesi je ne lui attribue pas deux prédicats contradictoires.

A contrario, « poser un triangle en en supprimant les troisangles est contradictoire », mais si je fais disparaître à la fois le triangle et les trois angles, « il n'y a plus là de. »

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