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cubaine, littérature.

Publié le 06/05/2013

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cubaine, littérature. 1 PRÉSENTATION cubaine, littérature, ensemble des oeuvres littéraires produites à Cuba et / ou par des auteurs cubains. 2 LES LETTRES DE LA COLONISATION Les premiers textes écrits à Cuba datent de la première expédition de Christophe Colomb, en 1492. Les premiers témoignages de cette littérature sont, en effet, les chroniques de Bartolomé de las Casas ou de Bernal Díaz del Castillo qui mettent en évidence la controverse sur la nature (« animale « ou « humaine «) des Indiens, et celle sur la légitimité de la conquête espagnole des terres du Nouveau Monde. Leurs textes racontent également qu'au début de la colonisation avaient lieu, lors des fêtes indiennes, des représentations théâtrales (sacrées et profanes). Cependant, moins de cinq ans après la colonisation de l'île (qui débute en 1511), la population indigène, systématiquement massacrée, est réduite à quelques centaines d'individus : c'est pourquoi il est difficile de parler d'une littérature préhispanique et indigène car Cuba, privée de sa civilisation indienne, a développé une société moitié européenne, moitié africaine, avec quelques apports chinois. C'est le poème épique de Silvestre de Balboa, Espejo de paciencia (1606), qui inaugure véritablement la littérature cubaine, ouvrant la voie à une grande tradition poétique. 3 Au UNE LITTÉRATURE HÉSITANTE XVIIe siècle, la littérature cubaine est confinée dans les centres religieux. La création de l'université de La Havane (1721), ainsi que l'introduction, en 1723, de l'imprimerie, ne l'en font que rarement sortir. Le XVIIIe siècle connaît quelques poètes lyriques (José Surí y Aguilar et Diego de Campos), quelques historiens (Agustín Morell, Ignacio de Urrutia et José Martín Félix de Arrate y Acosta), ainsi qu'un théâtre autochtone -- en 1733 paraît en effet la première oeuvre de théâtre cubaine, El Príncipe Jardinero y Fingido Cloridano, du capitaine Don Santiago de Pita. Le premier journal cubain, el Papel periodico de la Habana, édité en 1790, offre une place importante à la littérature bourgeoise, représentée entre autres par José Agustín Caballero (1762-1835), Francisco Arango Parreño (1768-1837), essayiste (économie et politique), Tomás Rodríguez et les deux grands poètes néoclassiques Manuel de Zequeira (1760-1846) et Manuel de Rubalcava (1769-1805). 4 LE XIXE SIÈCLE : ROMANTISME ET IDENTITÉ CUBAINE 4.1 Romantisme Dans toute la région des Caraïbes, c'est le romantisme qui permet aux identités littéraires de s'affirmer. José María de Heredia (1803-1839), très inspiré par les poètes néoclassiques espagnols et par Goethe, Lamartine ou Chateaubriand (qu'il traduit) est le précurseur du romantisme cubain. Alors qu'il est condamné à l'exil pour son engagement politique, sa poésie se fait nostalgique notamment avec les vers de « Sur le Teocalli de Cholula « (1820) et de « Niagara « (1824). Dans la lignée romantique émerge une littérature populaire, notamment avec l'ancien esclave noir affranchi Juan Francisco Manzano (1797-1854, Flores pasajeras, Autobiographies) et le poète mulâtre Gabriel de la Concepción Valdés (surnommé « Plácido «), accusé de conspiration contre le gouvernement et exécuté par les Espagnols pour ses idées indépendantistes. 4.2 Littérature révolutionnaire et combat contre l'esclavagisme À Cuba, émerge un groupe d'intellectuels -- philosophes et historiens comme Félix Varela (1787-1853), José Antonio Saco (1797-1879) et José de la Luz y Caballero (1800-1862) --, réuni sous la bannière de la Revista bimestre cubana (1830), qui prône des idées libérales et révolutionnaires pour la société cubaine et condamne l'esclavagisme, préparant ainsi la génération de l'Indépendance (ils sont tous contraints à l'exil). La poétesse romantique Gertrudis Gómez de Avellaneda (1814-1873), auteur du premier roman traitant du problème de l'esclavage à Cuba, Sab (1841), s'exile en Espagne et y rencontre les grandes figures du romantisme européen comme Chateaubriand ou Byron. Son oeuvre poétique, tantôt exaltée, tantôt mélancolique, tantôt religieuse, tantôt « féministe «, offre des vers devenus célèbres comme ceux de « A partir «, « A él « ou « A la poesía «. Un vaste mouvement engagé contre l'esclavagisme émerge alors, avec comme figures de proue Anselmo Suárez y Romero (1818-1878 ; auteur de Francisco, écrit en 1838, publié en 1880) et Cirilo Villaverde (1812-1894 ; Cecilia Valdés, publié en 1882), puis des romanciers comme Ramón de Palma (1812-1860) ou José Betancourt. 5 COSTUMBRISMO Les grandes figures littéraires du Costumbrismo (« peinture des moeurs «) cubain sont José María de Cárdenas y Rodríguez (1812-1882), remarquable par son ton anecdotique humoristique et son style où domine le langage parlé, José Victoriano Betancourt (1813-1875), maître de la description de la vie quotidienne et de l'intégration des afro-cubains dans la société cubaine, le poète lyrique, dramaturge et critique José Jacinto Milanés (1814-1863) ainsi qu'Anselmo Suárez y Romero (18181878), observateur et narrateur de l'ambiance et des paysages ruraux. Fleurit alors un romantisme tardif, avec le poète lyrique Rafael Mendive (1821-1886), fondateur de la Revista de la Habana, banni de Cuba pour ses idées politiques libérales, le poète et dramaturge Joaquín Lorenzo Luaces (1826-1867) et le poète José Fornaris (1826-1853). Philosophe et homme politique, Enrique José Varona (1849-1933 ; fondateur de la Revista Cubana en 1885), très influencé par le positivisme, domine alors le monde littéraire cubain en tant que critique. 5.1 Modernisme Écrivain et patriote, José Martí, s'impose dans les domaines politique et littéraire, devenant le symbole de l'aspiration du peuple cubain à l'indépendance et le précurseur du modernisme latino-américain. Les principaux écrivains modernistes sont Julián del Casal (1863-1893), influencé par les Parnassiens, Juana Borrero (1877-1896), les frères Carlos Pío (1872-1897) et Frederico (1873-1932) Uhrbach Campuzano. 6 LE XXE SIÈCLE : INDÉPENDANCE, « NÉGRISME «, RÉVOLUTION ET RENOUVEAU 6.1 Les poètes de la nouvelle république Après l'Indépendance (1902), émergent de nombreux poètes de la république. Bonifacio Byrne (1861-1936), auteur moderniste, est devenu « le poète de la guerre « tenaillé entre la poésie lyrique et l'épopée sanglante. Après l'Indépendance, il s'impose comme l'un des principaux maîtres de la poésie sentimentale et lyrique. On peut également citer le poète, essayiste et fondateur de revues José Manuel Poveda (1888-1926), ou encore Agustín Acosta (1886-1979), précurseur de la poésie sociale cubaine, qui abandonne la poésie lyrique au profit d'une poésie simple aux accents postmodernes. 6.2 Émergence du « négrisme « Par ailleurs, Fernando Ortiz (1880-1969), célèbre anthropologue et ethnologue cubain connu comme le « Tercer Descubridor « (« le troisième découvreur «) de Cuba ouvre la voie, au fil de son analyse des racines et de la culture des cubains d'origine africaine, à un courant qui se répand dans l'île : le « négrisme «. Alors que la poésie cubaine se diversifie avec notamment le purisme d'Eugenio Florit (1903-1999), Emilio Ballagas (1908-1954) est l'un des premiers représentants de la littérature afro-cubaine et mulâtre. Nicolás Guillén, « poète national « cubain très inspiré de la religion yoruba, est une autre grande figure du négrisme. Poète engagé, il défend les causes des exclus et des minorités et met en branle le langage, s'inspirant notamment de la langue de la rue. De son côté, la poétesse Dulce María Loynaz (1902- ) s'impose avec des textes imprégnés de revendications féministes, tandis que Luis Felipe Rodríguez devient l'un des principaux conteurs cubains. Un accent folklorique est apporté par la conteuse Lydia Cabrera (1900-1991) qui décrit les pratiques religieuses et traditionnelles africaines. Sa principale oeuvre, El Monte, est une bible pour la communauté afro-cubaine. Le roman prend aussi une place importante dans la littérature cubaine du XXe siècle ; ses débuts sont marqués par Miguel del Carrión (1875-1929) et Carlos Loveira (1881-1928). 6.3 Avant-garde L'avant-garde s'exprime à travers la Revista de Avance (1927), qui prône un renouveau radical de la vie cubaine et dont sont issus les écrivains Juan Marinello (1898-1977), dont l'activité littéraire est intimement liée à ses idées politiques et révolutionnaires, Jorge Mañach (1898-1961), interprète littéraire et politique de l'identité cubaine, ou encore Alejo Carpentier qui, entre réalisme historique et « réalisme magique «, dépeint la région caraïbe avec un style identitaire très fort. En 1940 apparaît le groupe de la revue Orígenes, d'inspiration catholique et de préoccupation cubaine, dont le leader est José Lezama Lima, « le pèlerin immobile «, auteur baroque préférant « l'arbitraire total de l'image «. La revue regroupe également Gastón Baquero, Octavio Smith, Cintio Vitier (1921- ), et Eliseo Diego. 6.4 Une littérature cubaine divisée La révolution de 1959 divise Cuba, ainsi que sa littérature. Une partie des écrivains reste sur l'île dirigée par Fidel Castro, l'autre préfère l'exil face à la misère dans laquelle est plongé le pays, et en réaction au régime castriste. La déclaration du chef de l'État « S'ils veulent quitter le pays, qu'ils s'en aillent «, les pousse à réaliser leur rêve. Les plus grandes figures de la littérature cubaine Alejo Carpentier, José Lezama Lima ou encore Nicolás Guillén soutiennent le régime cubain. Parallèlement paraissent les revues Casa de las Américas, Verde Olivo, Lunes de revolución et El caimán barbudo, organes de diffusion et de promotion de la culture et des lettres cubaines et latino-américaines. Les principaux auteurs restés à Cuba sont le poète et dramaturge Virgilio Piñera (1912-1979), le poète « colloquial « et essayiste Roberto Fernández Retamar (né en 1930), le romancier, scénariste et dramaturge Vicente Leñero et le romancier Lisandro Otero (1932-2008). Les écrivains exilés offrent des oeuvres plus personnelles qui, souvent, dénoncent la situation politique et sociale cubaine. En choisissant l'exil, la plupart d'entre eux s'ouvrent à une carrière internationale : ainsi l'écrivain, peintre et critique artistique Severo Sarduy, Guillermo Cabrera Infante, auteur de l'un des chefs-d'oeuvre de l'écriture romanesque cubaine, Tres tristes tigres, la romancière Zoé Valdés (le Néant quotidien, la Douleur du dollar, Café Nostalgia), le romancier Reinaldo Arenas (1943-1990 ; El mundo alucinante, la Couleur de l'été, Avant la nuit), le romancier et dramaturge Eduardo Manet (l'Île du lézard vert, Rhapsodie cubaine, D'amour et d'exil, Viva Verdi, Mare nostrum) ou le romancier, essayiste, scénariste et metteur en scène Jésus Díaz (né en 1941 ; la Peau et le Masque, Parle-moi un peu de Cuba, les Paroles perdues). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« 5. 1 Modernisme Écrivain et patriote, José Martí, s’impose dans les domaines politique et littéraire, devenant le symbole de l'aspiration du peuple cubain à l'indépendance et le précurseur du modernisme latino-américain. Les principaux écrivains modernistes sont Julián del Casal (1863-1893), influencé par les Parnassiens, Juana Borrero (1877-1896), les frères Carlos Pío (1872-1897) et Frederico (1873-1932) Uhrbach Campuzano. 6 LE XX E SIÈCLE : INDÉPENDANCE, « NÉGRISME », RÉVOLUTION ET RENOUVEAU 6. 1 Les poètes de la nouvelle république Après l’Indépendance (1902), émergent de nombreux poètes de la république.

Bonifacio Byrne (1861-1936), auteur moderniste, est devenu « le poète de la guerre » tenaillé entre la poésie lyrique et l’épopée sanglante.

Après l’Indépendance, il s’impose comme l’un des principaux maîtres de la poésie sentimentale et lyrique.

On peut également citer le poète, essayiste et fondateur de revues José Manuel Poveda (1888-1926), ou encore Agustín Acosta (1886-1979), précurseur de la poésie sociale cubaine, qui abandonne la poésie lyrique au profit d’une poésie simple aux accents postmodernes. 6. 2 Émergence du « négrisme » Par ailleurs, Fernando Ortiz (1880-1969), célèbre anthropologue et ethnologue cubain connu comme le « Tercer Descubridor » (« le troisième découvreur ») de Cuba ouvre la voie, au fil de son analyse des racines et de la culture des cubains d’origine africaine, à un courant qui se répand dans l’île : le « négrisme ». Alors que la poésie cubaine se diversifie avec notamment le purisme d’Eugenio Florit (1903-1999), Emilio Ballagas (1908-1954) est l’un des premiers représentants de la littérature afro-cubaine et mulâtre. Nicolás Guillén, « poète national » cubain très inspiré de la religion yoruba, est une autre grande figure du négrisme.

Poète engagé, il défend les causes des exclus et des minorités et met en branle le langage, s’inspirant notamment de la langue de la rue. De son côté, la poétesse Dulce María Loynaz (1902- ) s’impose avec des textes imprégnés de revendications féministes, tandis que Luis Felipe Rodríguez devient l’un des principaux conteurs cubains.

Un accent folklorique est apporté par la conteuse Lydia Cabrera (1900-1991) qui décrit les pratiques religieuses et traditionnelles africaines.

Sa principale œuvre, El Monte, est une bible pour la communauté afro-cubaine.

Le roman prend aussi une place importante dans la littérature cubaine du XXe siècle ; ses débuts sont marqués par Miguel del Carrión (1875-1929) et Carlos Loveira (1881-1928). 6. 3 Avant-garde L’avant-garde s’exprime à travers la Revista de Avance (1927), qui prône un renouveau radical de la vie cubaine et dont sont issus les écrivains Juan Marinello (1898-1977), dont l’activité littéraire est intimement liée à ses idées politiques et révolutionnaires, Jorge Mañach (1898-1961), interprète littéraire et politique de l’identité cubaine, ou encore Alejo Carpentier qui, entre réalisme historique et « réalisme magique », dépeint la région caraïbe avec un style identitaire très fort. En 1940 apparaît le groupe de la revue Orígenes, d’inspiration catholique et de préoccupation cubaine, dont le leader est José Lezama Lima, « le pèlerin immobile », auteur baroque préférant « l’arbitraire total de l’image ».

La revue regroupe également Gastón Baquero, Octavio Smith, Cintio Vitier (1921- ), et Eliseo Diego. 6. 4 Une littérature cubaine divisée La révolution de 1959 divise Cuba, ainsi que sa littérature.

Une partie des écrivains reste sur l’île dirigée par Fidel Castro, l’autre préfère l’exil face à la misère dans laquelle est plongé le pays, et en réaction au régime castriste.

La déclaration du chef de l’État « S’ils veulent quitter le pays, qu’ils s’en aillent », les pousse à réaliser leur rêve.

Les plus grandes figures de la littérature cubaine Alejo Carpentier, José Lezama Lima ou encore Nicolás Guillén soutiennent le régime cubain.

Parallèlement paraissent les revues Casa de las Américas, Verde Olivo, Lunes de revolución et El caimán barbudo, organes de diffusion et de promotion de la culture et des lettres cubaines et latino-américaines.

Les principaux auteurs restés à Cuba sont le poète et dramaturge Virgilio Piñera (1912-1979), le poète « colloquial » et essayiste Roberto Fernández Retamar (né en 1930), le romancier, scénariste et dramaturge Vicente Leñero et le romancier Lisandro Otero (1932-2008).

Les écrivains exilés offrent des œuvres plus personnelles qui, souvent, dénoncent la situation politique et sociale cubaine.

En choisissant l’exil, la plupart d’entre eux s’ouvrent à une carrière internationale : ainsi l’écrivain, peintre et critique artistique Severo Sarduy, Guillermo Cabrera Infante, auteur de l’un des chefs-d’œuvre de l’écriture romanesque cubaine, Tres tristes tigres, la romancière Zoé Valdés ( le Néant quotidien, la Douleur du dollar, Café Nostalgia ), le romancier Reinaldo Arenas (1943-1990 ; El mundo alucinante, la Couleur de l’été, Avant la nuit ), le romancier et dramaturge Eduardo Manet (l'Île du lézard vert, Rhapsodie cubain e, D'amour et d'exil, Viva Verdi, Mare nostrum) ou le romancier, essayiste, scénariste et metteur en scène Jésus Díaz (né en 1941 ; la Peau et le Masque, Parle-moi un peu de Cuba, les Paroles perdues ). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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