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Les cyniques comme critique de la culture

Publié le 27/11/2011

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Diogène fut l’un des élèves d’Antisthène qui à bien des égards, embrassa sa pensée, et sa quête de l’équilibre entre besoin et plaisir. Mais Diogène développa grandement le cynisme, en y ajoutant plusieurs conceptions, notamment une pensée politique. Il faut aussi voir qu’il fut la figure de proue de ce mouvement, car c’est de ses anecdotes et commentaires que se diffusa ses doctrines et celles d’Antisthène. Là où Antisthène est apparu comme un fondateur du fond de la pensée cynique, Diogène s’est efforcé de la diffuser, de la démocratiser, de la politiser, de la rendre publiquement scandaleuse. L’authenticité de ses œuvres est contestée durant l’Antiquité, et aujourd’hui également. Si Sotion lui attribue la paternité réelle de la plupart de ses ouvrages, F. Sayre, historien américain de la philosophie, dira de Diogène qu’il n’a rien écrit, mais a nécessairement inspiré tous ses rédacteurs. Au final, tous s’accordent à affirmer que les maximes de Diogène, sont bel et bien de sa facture, qu’il les ait retranscrit ou pas, et qu’ainsi c’est bien d’un seul esprit qu’a émergé cette doctrine. 

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« Le point de départ de la réflexion d'Antisthène est le suivant.

Si aucuns éléments subjectifs ne viennent freiner lemécanisme psychologique réglé sur la série besoin/désir/plaisir, qui peut s'étendre à l'infini, l'homme n'a plus depossibilité d'assouvir ses envies, et d'obtenir la tranquillité de son âme.

Tout le temps, nous passons d'un objet dedésir à un autre.

Pour Antisthène, ceci est caractéristique d'un état de maladie qui fait naître chez l'homme lafrustration, le malheur, la démesure et la méchanceté.

Je vois, en effet, nombre de particuliers qui, tout enpossédant d'abondantes ressources, s'imaginent être dans une telle pauvreté qu'ils assument toute sorte de travauxet toute sorte de dangers afin d'acquérir encore davantage.

Le sage cynique fait alors coïncider, dans l'usage desrichesses, le désir et l'instrument de sa réalisation, c'est-à-dire le besoin.

Il fonde donc une science qui consiste àfaire évoluer le désir en fonction du besoin.

Le plaisir véritable est la correspondance entre ces deux notions.

Lesage doit donc savoir ce qui lui est utile, pour ainsi harmoniser les inclinations qui lui font face.

C'est ainsi qu'ilconnaîtrait plaisir et plénitude alors que l'homme commun ne ressentirait que misère et douleur.

La tempérance, dontdoit faire preuve le sage tout en limitant le désir, le maintiendra en vie, car ne cherchera pas à supprimer le besoin.Antisthène est tenant d'une morale, d'une méthode de « savoir-vivre ».

Il prône un ascétisme et un marginalisme,que reprendra Diogène de Sinope, philosophe qui vivait à Corinthe dans un tonneau.

Antisthène voit en la cultureindividuelle l'objet de ses dénonciations : les habitudes de vie, les traditions artificielles, dans lesquelles vit chaquegrec.

Ce n'est pas ici, une notion de culture au sens de civilisation qui est visée, mais plutôt l'idée d'une culture,comme standard d'éducation des jeunes gens.

Antisthène décrit la véritable éducation comme une médecine sévère,impliquant la gymnastique pour le corps et le raisonnement pour l'esprit, comme une institution qui a pour fonctionde stimuler des capacités de forme, de réflexion, plutôt que d'inculquer des savoirs. B.

La politeia de Diogène de Sinope. Diogène fut l'un des élèves d'Antisthène qui à bien des égards, embrassa sa pensée, et sa quête de l'équilibre entrebesoin et plaisir.

Mais Diogène développa grandement le cynisme, en y ajoutant plusieurs conceptions, notammentune pensée politique.

Il faut aussi voir qu'il fut la figure de proue de ce mouvement, car c'est de ses anecdotes etcommentaires que se diffusa ses doctrines et celles d'Antisthène.

Là où Antisthène est apparu comme un fondateurdu fond de la pensée cynique, Diogène s'est efforcé de la diffuser, de la démocratiser, de la politiser, de la rendrepubliquement scandaleuse.

L'authenticité de ses œuvres est contestée durant l'Antiquité, et aujourd'hui également.Si Sotion lui attribue la paternité réelle de la plupart de ses ouvrages, F.

Sayre, historien américain de la philosophie,dira de Diogène qu'il n'a rien écrit, mais a nécessairement inspiré tous ses rédacteurs.

Au final, tous s'accordent àaffirmer que les maximes de Diogène, sont bel et bien de sa facture, qu'il les ait retranscrit ou pas, et qu'ainsi c'estbien d'un seul esprit qu'a émergé cette doctrine.Diogène de Sinope, va globaliser le cynisme d'Antisthène, le détacher de la sphère stricte de l'individu, pour l'élargirà tous les domaines, la politique, l'art, l'activité professionnelle, la vie sociale dans toutes ses branches.

Là où lapensée d'Antisthène critiquait l'éducation traditionnelle « à la grecque », Diogène va lui s'attaquer aux structures entout genre du monde grec.

Dans sa politeia, il prône l'abolition de la monnaie, pour donner un cours légal auxosselets.

L'argent est conçu comme un facteur de dégénérescence de la vie humaine.

De même Diogène va justifierl'inceste et l'anthropophagie.

Manger le cadavre de son conjoint dans un banquet est envisagé, puisque il importepeu qu'il soit enterré ou laissé sans sépulture.

On retrouve l'influence d'Antisthène et du socratisme, dans l'idée quel'âme et le corps sont distincts, qu'ainsi, si seule l'âme est essentielle, il importe peu d'honorer le corps d'un mort.Dans tous les cas, on peut voir que Diogène, en développant le cynisme, effectue une critique virulente desstructures matérielles (physiques ou mentales) de la société grecque, qui se recoupe avec la critique des valeurséducatives opérée par Antisthène.

Toute institution qui impose aux hommes des rites, des valeurs, des actionstrouve chez Diogène un profond mépris.

En élargissant la pensée d'Antisthène au monde extérieur, Diogène vaconcevoir la quête du bonheur des cynosarges comme la réalisation en soi de l'autarcie, de la liberté et de l'apathie.C'est ainsi que sa théorie politique est assez controversée.

A propos de la loi, il dit que sans elle, il n'est paspossible de diriger une cité.

Certes, les lois n'ont pas à interférer dans la morale et dans le développement interneauquel s'adonne l'homme ; néanmoins, Diogène dit que ce qui est bon moralement ne peut se passer de la cité et deson organisation.

Certains ont vu dans Diogène, le père de l'anarchisme, ce qui est à relativiser.

Bien qu'il prône unesatisfaction des besoins naturels, il ne défend pas l'excès, ou l'exercice d'un libre-arbitre infini.

Ce qui estmoralement bon, c'est adopter des comportements de tempérance.

Cette philosophie, qui s'est formée dans le cadred'une critique globale du monde grecque, n'a plus de raison d'être si le système des cités, s'effondre.

Faut-il voirdans la philosophie de Diogène une échappatoire, qui n'est pas viable, si la société classique, raison de cetteéchappée, disparaît ? Diogène pose une alternative, qu'il espère bien voir se diffuser.

Il ne défend pas la destructionde la société grecque, mais plutôt s'en écarte pour mieux la critiquer et montrer son manque de modernité.

De là,Diogène pose la nécessité d'une cité, qui comporte des lois, mais qui ne doivent pas être des freins audéveloppement de la sagesse individuelle.

Le développement de l'intelligence, de la vertu, n'impose pas de critèresde fond, donc il n'existe pas de cultures cantonnées à des groupes de personnes, mais une finalité à laquelle lesindividus doivent tous tendre.

Cette mission du sage de connaître la véritable expérience semble fondamentalementêtre la même pour tous.

Ainsi, Diogène est précurseur d'un certain nombre de valeurs telles le pacifisme, la paritéentre les sexes, l'égalité de ressources, qui ont vocation à abattre les cultures de groupe. C.

L'époque impériale et l'idéalisation du cynisme. On affirme aujourd'hui que les traits qui ont conduit à la perpétuation du cynisme, à l'imitation des anciens cyniques,sont l'indépendance et le franc-parler de Diogène.

Bien que son portrait se fonde essentiellement sur les anecdoteset ses maximes, sa caractéristique la plus remarquable, à savoir son impudence, tend à disparaître sous l'époqueimpériale.

La pensée cynique est idéalisée, utilisée dans la rhétorique et la littérature.

De nombreux commentateurs,doxographes, poètes, reprennent les préceptes de Diogène et Antisthène, en oubliant leurs actes moralement. »

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