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Dans une conférence donnée en 1947, et qui ne manqua pas de provoquer un beau scandale, l'écrivain polonais Gombrowicz affirmait : «... J'avoue que les vers me déplaisent et même qu'ils m'ennuient un peu. Non que je sois ignorant des choses de l'art et que la sensibilité poétique me fasse défaut. Lorsque la poésie apparaît mêlée à d'autres éléments, plus crus, plus prosaïques, comme dans les drames de Shakespeare, les livres de Dostoïevski, de Pascal, ou tout simplement dans le crépus

Publié le 27/09/2010

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shakespeare

 

Tout d'abord un bon conseil. Même si vous êtes tenté de le faire, n'abondez pas dans le sens de l'auteur. Vous êtes libre de défendre n'importe quelle thèse, à condition que ce ne soit pas celle qui a toutes les chances de déplaire au correcteur. De temps à autre, les candidats sont invités à réfléchir sur l'opposition entre versificateur et poète. Le versificateur est celui qui connaît parfaitement les règles de la versification mais dont le talent s'arrête là. Le poète peut lui aussi connaître parfaitement ces règles. Mais le sujet invite à réfléchir sur ce que le poète apporte en plus. Le premier fabrique, le second crée (ce qui implique une part d'invention). Cette opposition peut être utile ici. La remise en cause des affirmations de Gombrowicz peut prendre en compte les éléments suivants : — Il limite la poésie aux textes versifiés alors que l'on sait l'importance qu'a prise la prose poétique aujourd'hui. — Il s'attache assez partialement à des clichés (rose, lis) un peu surannés. — L'importance n'est pas dans le thème mais dans la façon dont il est traité ; ainsi le thème de l'« amour «, qui en vaut bien un autre, peut être renouvelé chaque fois. — On peut réfléchir, comme cela a été fait plus haut, sur les limites de la « poésie pure « (d'où le sujet, le référentiel a disparu). Mais il est certain que la poésie a gagné à ne plus être un discours orné. — Est-il vraiment utile de décrier ce que l'on n'aime pas et connaît mal ? Baudelaire avait sans doute raison de dire que la seule critique acceptable était la critique d'admiration.

 

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