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Dans quelle mesure le temps nous appartient-il ?

Publié le 21/08/2005

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Dire qu'autrui est une personne revient à le considérer comme une liberté égale à la mienne, dotée de valeurs, qui est en mesure de communiquer avec ma propre conscience. Par là même, la conscience fait l'expérience de la différence, mais non, cette fois, comme quelque chose d'insupportable. Reconnaître mon interlocuteur comme une personne différente, c'est accepter de ne pas réduire l'existence à la seule expérience que j'en ai. Ce geste rend alors potentiellement possible le dialogue et l'enrichissement mutuel, puisque la conscience n'est pas à elle seule la totalité de l'existence. b) Prendre conscience de sa spécificité L'enrichissement devient alors le résultat d'une confrontation et non d'un affrontement. Autrui reconnu comme un monde différent peut m'aider à comprendre quelle est ma spécificité, mon originalité. L'apprentissage de l'enfant constitue une illustration assez complète de ce processus de prise de conscience de soi par dissociation progressive et dialogue avec les autres. 3 - Autrui comme échange a) Le dialogue avec autrui L'enrichissement n'est toutefois réel que si l'on pose comme possible l'échange ou la communication avec autrui. Chaque personne est un univers qui possède ses règles, ses lois, sa vision ; la possibilité de transmettre tout ou partie de cet univers enrichit autrui puisqu'il accède à un univers jusque-là inconnu. La médiation de l'Art chez Proust, par exemple, est essentielle puisque c'est elle seule qui me livre la clé de l'univers d'autrui et multiplie ainsi les mondes que je porte en moi.
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« passe d'abord par la négation de l'autre.

toute conscience poursuit la mort de l'autre, afin de se faire reconnaître etde se reconnaître elle-même au risque de sa propre vie, comme libre et indépendante de toute attache sensible :« C'est seulement par le risque de sa vie qu'on conserve la liberté, qu'on prouve que l'essence de la conscience desoi […] n'est pas le mode immédiat dans lequel la conscience de soi surgit d'abord, n'est pas son enfoncement dansl'expansion de la vie. » Autrement dit, il s'agit pour chaque conscience de se prouver qu'elle n'est pas de l'ordre de l'en-soi (mode de l'existence des choses), pure immédiateté, mais qu'elle est seulement un pur être-pour-soi, une personne qui a unevaleur, une dignité : « L'individu qui n'a pas mis sa vie en jeu peut bien être reconnu comme personne, mais il n'a pas atteint la vérité de cette reconnaissance comme reconnaissance d'une conscience de soi indépendante. » A l'issue de cette lutte décisive pour la reconnaissance de soi, la conscience qui n'a pas eu peur de la mort,qui est allée jusqu'au bout dans le risque de la mort, prend la figure du Maître.

L'autre, qui a préféré la vie à laliberté, entre dans le rapport de servitude.

L'Esclave n'est plus qu'un instrument aux mains du Maître qui l'a épargné.Il a perdu toute dignité.

Mais, en travaillant, l'Esclave transforme le monde.

Il peut ainsi se reconnaître dans cemonde qui, par son travail transformateur, porte la marque de son intériorité.

Jouissant, de cette manière, de lui-même comme d'une réalité extérieure, il accède alors à une certaine reconnaissance de soi et par là même à ladignité.

En outre, en transformant le monde, il crée quelque chose de stable et de durable en dehors de lui et selibère de l'angoisse de la mort qui le liait au monde sensible et qui avait fait de lui un esclave.

En revanche, leMaître, se contentant de consommer et de détruire les produits du travail de l'Esclave, affirme toujours davantagesa dépendance à l'égard de ce dernier.

De plus, sa jouissance n'a aucune valeur de vérité, elle n'intéresse personneet ne lui permet donc pas d'accéder à la reconnaissance de soi. Certes, le Maître est reconnu par l'Esclave.

mais que vaut une telle reconnaissance, puisque l'Esclave n'estqu'une chose ? Quant à l'esclave, il lui suffit de se faire reconnaître par le Maître pour que s'établisse lareconnaissance mutuelle : « Ils se reconnaissent comme se reconnaissant mutuellement.

» La fin de cette dialectique marque la fin de l'histoire, c'est-à-dire la fin des guerres, des luttes, des violences.

Hegel pensait que l'histoire prenait fin avec sa philosophie qui en avait découvert le sens… Mais c'est une autre histoire ! On retiendra que toute conscience ne peut se poser qu'en s'opposant à ce qui n'est pas elle, mais que leconflit n'est qu'un moment qui, comme tel, est destiné à être dépassé.

Qu'il s'agisse du rapport entre deuxconsciences, entre les hommes, entre les peuples, les Etats, on pourrait certes s'opposer à l'optimisme de Hegel et affirmer que le conflit est le fondement constitutif de toute relation, et que, comme tel, il perdurera.

Mais il n'endemeure pas moins qu'il n'y a de véritable reconnaissance de soi que lorsque les consciences se reconnaissentmutuellement et réciproquement comme consciences.

Ce qui vaut pour les relations intersubjectives (rapport du« moi » à autrui) vaut aussi pour les relations entre les hommes au sein d'une cité, entre les peuples, entre les Etats.

Telle est la leçon essentielle qui se dégage de la dialectique hégélienne. A ce stade, on ne peut parler d'un « enrichissement », mais d'une phaseantérieure, qui est la prise de conscience.

Néanmoins, si celle-ci ne se faitque par la négation de l'autre conscience, elle exige sa présence, commeadversaire.

En d'autres termes, c'est en s'opposant à autrui que l'on accède àla conscience de soi.

On retrouve, avec des nuances, une telle perspectivedans l'œuvre de Sartre. b) L'impasse du conflitCependant le conflit conduit à la mort ou à la négation de la conscienceadverse, enfermant le sujet dans une insoluble contradiction : il ne s'affirmequ'en niant autrui, ce qui le condamne à recommencer indéfiniment sa luttepour la reconnaissance.

Sartre a remarquablement analysé ce processus danslequel je prends autrui sous mon regard qui le fige dans des attributs, descaractères qui l'objectivent, tandis qu'il lui est possible d'en faire de même. 2 - Autrui comme différence a) Autrui comme personneLa sortie de l'impasse précédente n'est possible que si l'on renonce à l'idéed'un affrontement, et si l'on reconnaît autrui comme personne. Dire qu'autrui est une personne revient à le considérer comme une libertéégale à la mienne, dotée de valeurs, qui est en mesure de communiquer avec ma propre conscience.

Par là même, laconscience fait l'expérience de la différence, mais non, cette fois, comme quelque chose d'insupportable.Reconnaître mon interlocuteur comme une personne différente, c'est accepter de ne pas réduire l'existence à laseule expérience que j'en ai.

Ce geste rend alors potentiellement possible le dialogue et l'enrichissement mutuel,puisque la conscience n'est pas à elle seule la totalité de l'existence. b) Prendre conscience de sa spécificitéL'enrichissement devient alors le résultat d'une confrontation et non d'un affrontement.

Autrui reconnu comme un. »

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