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Dans tout amour, n'aime-t-on que soi-même ?

Publié le 24/02/2004

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amour

SARTRE:  "Aimer, est-ce vouloir priver l'autre de sa liberté ?" On reproche souvent à l'amour d'être possessif, tout en pensant le plus souvent que cette possessivité est la conséquence des sentiments des amants. Ainsi dira-t-on d'un amour qui n'est pas jaloux qu'il n'est pas non plus sincère. En effet, la relation amoureuse ne se réduit pas au simple effet d'un sentiment réciproque, mais elle implique aussi une certaine forme d'exclusivité. Si l'on se demande alors ce que chacun attend de l'autre, on ne viendra peut être à dire qu'aimer, c'est exiger de l'aimé qu'il renonce à sa liberté. Mais c'est aussi exiger qu'il le fasse librement. L'altruisme n'est qu'une des formes de l'amour de soi Comme le fait remarquer Jean-Jacques Rousseau, on ne se souci des autres que parce que l'on se met à leur place et qu'on s'aime soi-même. Il convient ici de rappeler les sarcasmes que Nietzsche à réservés à tous ceux qui, sous prétexte de réaliser en eux les valeurs les plus subtiles et les plus raffinées, obéissent en fait à un ressentiment profond et défendent en fait les intérêts de la faiblesse. Le désir du spirituel ou de l'intellectuel pourrait n'être que la conséquence d'une lutte hypocrite contre les valeurs de la vie dans ce qu'elle a de plus effervescent. Dans ce cas, la prétention des esprits purs à n'obéir qu'à des désirs désintéressés ne serait rien d'autre qu'un masque dissimulant la réalité des intérêts les plus vils: : «Je vous le dis: votre amour du prochain, c'est votre mauvais amour de vous-même« (Ainsi parlait Zarathoustra).

Dans tout amour, même celui qui semble le plus désintéressé et le plus gratuit, il y a toujours la recherche d'une satisfaction personnelle. C'est donc par amour de soi que l'on aime. Mais, aimer, c'est ressentir l'autre comme indispensable complèment de soi-même. c'est le reconnaître comme différent de soi et le vouloir tel qu'il est. Ce n'est donc jamais soi que l'on aime.

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« Comme le fait remarquer Jean-Jacques Rousseau, on ne se souci desautres que parce que l'on se met à leur place et qu'on s'aime soi-même.Il convient ici de rappeler les sarcasmes que Nietzsche à réservés àtous ceux qui, sous prétexte de réaliser en eux les valeurs les plussubtiles et les plus raffinées, obéissent en fait à un ressentimentprofond et défendent en fait les intérêts de la faiblesse.

Le désir duspirituel ou de l'intellectuel pourrait n'être que la conséquence d'unelutte hypocrite contre les valeurs de la vie dans ce qu'elle a de pluseffervescent.

Dans ce cas, la prétention des esprits purs à n'obéir qu'àdes désirs désintéressés ne serait rien d'autre qu'un masque dissimulantla réalité des intérêts les plus vils: : «Je vous le dis: votre amour duprochain, c'est votre mauvais amour de vous-même» (Ainsi parlaitZarathoustra). Narcissisme et amour de soi Le narcissisme est un amour qui demeure fixé sur le moi, prisonnier desa propre fascination.

C'est aussi à partir de ce narcissisme primairequ'il faudrait comprendre, d'après Freud, le sentiment religieux ou «sentiment océanique » (« Malaise dans la civilisation »).

Ce sentimentocéanique doit être vaincu par le « principe de réalité », il peutsubsister ou réapparaître au cours de certaines maladies sous forme denarcissisme secondaire. Si le bienfaiteur donne tout son argent aux autres et se donne, par là même la noblesse morale, il s'attribue àlui-même la meilleure part.Il n'est pas nécessaire d'être La Rochefoucauld pour deviner que faire le bonheur de l'autre est satisfaisantpour soi-même.

Le dévouement répond à ce qui est ressenti comme un «devoir» (parental, d'amitié ouamoureux).

Il autorise la bonne conscience, sinon la possibilité de revendiquer une responsabilité dans lebonheur auquel on aura contribué.

Sans aller jusqu'à admettre que la mère de famille finira toujours parsouligner à quel point elle s'est dévouée (ou sacrifiée) au profit de ses enfants pour mieux leur reprocher leuringratitude, comment ne pas penser qu'un tel dévouement s'accompagne, au minimum, d'une certaine fierté ?Faire le bonheur de l'être aimé, c'est aussi vouloir qu'il soit heureux grâce à ou à cause de moi, ce qui peutêtre une façon de me l'attacher davantage.

Se donner à l'autre, c'est en faire un débiteur involontaire. [Aimer, c'est aimer autre chose que soi.

Chez un être sain, la vie est d'elle-même ouverture sur l'autre. L'amour est oubli de soi et recherche du Beau, du Bon, du Vrai.

C'est un élan vers l'inconnu, le divin, l'infini.] L'amour est désir de l'autreOn ne peut désirer que ce que l'on n'a pas.

Le désir est manque comme le rappelle Diotime dans le "Banquet" Ilest donc totalement absurde de dire que dans tout amour c'est soi qu'on aime.

Je ne peux aimer que ce queje ne suis pas.

L'autre «n'est pas un autre moi-même, c'est un autre que moi-même» (Vladimir Jankélévitch,Traité des vertus).

J'aime en l'autre ce qui est différent de moi, et non pas ce qui m'est semblable.

Aussi, toutamour ne peut être qu'amour de l'autre.. »

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