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Le débat politique peut-il être rationnel ?

Publié le 07/03/2004

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Le prolétariat, couche inférieure de la société actuelle, ne peut se soulever, se redresser, sans faire sauter toute la superstructure des couches qui constituent la société actuelle. »   « l'État n'existe donc pas de toute éternité. Il y a eu des sociétés qui se sont tirées d'affaire sans lui, qui n'avaient aucune idée de l'État et du pouvoir d'État. A un certain stade de développement économique, qui était nécessairement lié à la division de la société en classes, cette division fit de l'État une nécessité. Nous nous rapprochons maintenant à pas rapides d'un stade de développement de la production dans lequel l'existence de ces classes a non seulement cessé d'être une nécessité, mais devient un obstacle positif à la production. Ces classes tomberont aussi inévitablement avec elles. La société, qui réorganisera la production sur la base d'une association libre et égalitaire des producteurs, reléguera toute la machine de l'État là où sera dorénavant sa place : au musée des antiquités, à côté du rouet et de la hache de bronze. » Engels. Dans les étapes de l'évolution sociale prochaine qu'imaginent Engels & Marx, ils annoncent la nécessaire dictature du prolétariat. Mai, en réalité cette dictature n'est qu'une étape provisoire.

« devenir de l'humanité, ce sont, en dernière instance, les infrastructures qui déterminent les superstructures.Ce qui signifie que ce sont les rapports économiques qui définissent, dans tous les cas, la société et lesclasses qui, s'y affrontant, sont elles-mêmes définies par la place qu'elles occupent dans le système de production.

De ce fait, dire de l'histoire qu'elle est l'histoire de la lutte des classes revient donc à rappeler quel'histoire n'est pas un pur chaos d'événements inintelligibles ou encore l'épopée de l'Esprit en marche vers saréalisation : tout à l'inverse, elle est le produit de l'affrontement de classes sociales qui sont elles-mêmes le produit du développement économique de l'humanité. Dans un passage du premier chapitre de son « Anti-Duhring », Engels lie de manière très claire les propositions Marx istes sur la lutte des classes à l'interprétation matérialiste de l'histoire.

Evoquant la naissance des mouvements ouvriers en France et en Angleterre dans les années 1830, il écrit : « Les faits nouveaux obligèrent à soumettre toute l'histoire du passé à un nouvel examen et il apparût que toute l'histoirepassée était l'histoire de lutte de classes, que ces classes sociales en lutte l'une contre l'autre sont toujoursdes produits des rapports de production et d'échange, en un mot des rapports économiques de leur époque ;que, par conséquent, la structure économique de la société constitue chaque fois la base réelle qui permet,en dernière analyse, d'expliquer toute la superstructure des institutions juridiques et politiques, aussi bien quedes idées religieuses, philosophiques et autres de chaque période historique.

Ainsi l'idéalisme était chassé deson dernier refuge, la conception de l'histoire ; une conception matérialiste de l'histoire était donnée et la voieétait trouvée pour expliquer la conscience des hommes en partant de leur être, au lieu d'expliquer leur être enpartant de leur conscience, comme on l'avait fait jusqu'alors. » Se définissant ainsi comme matérialiste, la conception de Marx et Engels permet donc de jeter un regard rétrospectif sur l'histoire de l'humanité dans son ensemble et d'en découvrir la logique véritable.

Ildevient possible d'en dégager les différentes étapes ainsi que Marx & Engels s'y étaient d'ailleurs essayés dés « L'idéologie ». Dans le « Manifeste », ceux-ci ne se penchent guère, cependant, sur le passé lointain.

Ils se contentent de l'évoquer rapidement avant de se consacrer à la lutte des classes telle qu'elle se déroule dans la société bourgeoise : « Dans les premières étapes historiques, nous constatons presque partout une organisation complète de la société en classes distinctes, une échelle graduée de conditionssociales.

Dans la Rome antique, nous trouvons des patriciens,, des chevaliers, des plébéiens, des esclaves ; au Moyen Age, desseigneurs, des vassaux, des maîtres de corporation, des compagnons, des serfs, et, de plus, dans chacune de ces classes, une hiérarchieparticulière. La société bourgeoise moderne, élevée sur les ruines de la société féodale, n'a pas aboli les antagonismes declasses.

Elle n'a fait que substituer de nouvelles classes, de nouvelles conditions d'oppression, de nouvellesformes de lutte à celle d'autrefois. Cependant, le caractère distinctif de notre époque, de l ‘époque de la bourgeoisie, est d'avoir simplifié les antagonismes de classes.

Lasociété se divise de plus en plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes diamétralement opposées : la bourgeoisie & leprolétariat. » La totalité de la première partie du « Manifeste » est consacrée à la lutte de ces deux grandes classes rivales : la bourgeoisie & le prolétariat. Marx & Engels retracent l'histoire de ce que fut l'ascension de la bourgeoisie : celle-ci se développa grâce au commerce et à l'industrie.

Ils n'hésitent pas à reconnaître le « rôle éminemment révolutionnaire » qu'elle joua dans l'histoire, mettant à bas la société féodale : « Tous les liens complexes et variés qui unissent l'homme féodal à ses supérieurs naturels, elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d'autrelien, entre l'homme et l'homme, que le froid intérêt, les dures exigences du « paiement au comptant ».

Elle a noyé les frissons sacrés del'extase religieuse, de l'enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petite-bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste.

Elle afait de la dignité personnelle une simple valeur d'échange ; elle a substitué aux nombreuses libertés si chèrement conquises, l'unique etimpitoyable liberté du commerce.

En un mot à la place de l'exploitation que masquaient les illusions religieuses et politiques, elle a mis uneexploitation ouverte, éhonté, directe, brutale. » Mais le rapport de force historique ne joue plus, désormais, en la faveur d'une bourgeoisieressemblant au « magicien qui ne sait plus dominer les puissances infernales qu'il a évoquées.

» Du fait du développement des forces productives, la bourgeoisie a grandi au sein d'un système féodalqu'elle a fini par renverser.

Aujourd'hui un processus analogue est en cours.

Une nouvelle étape est franchie :le développement économique que la bourgeoisie a favorisé devient pour elle une menace car « le système bourgeois est devenu trop étroit pour contenir les richesses créées dans son sein. ».

Du coup se dresse au coeur même de la société une nouvelle classe qui va abattre le monde bourgeois tout comme la bourgeoisie aabattu le monde féodal : cette classe, c'est le prolétariat.

Misérable, privé de tout, il n'a rien à perdre à sejeter tout entier dans le combat contre la classe possédante pour mettre fin au système de l'exploitationcapitaliste.

En renversant la bourgeoisie, le prolétariat réalisera la révolution ultime, la première à n'être pasfaite pour une minorité oppressive mais pour celle de la majorité tout entière : « Tous les mouvements historiques ont été, jusqu'ici, accomplis par des minorités ou au profit des minorités.

Le mouvement prolétarienest le mouvement spontané de l'immense majorité au profit de l'immense majorité.

Le prolétariat, coucheinférieure de la société actuelle, ne peut se soulever, se redresser, sans faire sauter toute la superstructuredes couches qui constituent la société actuelle. ». »

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