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Les débuts de Richelieu.

Publié le 22/02/2012

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richelieu

« La Reine-Mère ayant élevé à la dignité de premier ministre le cardinal de Richelieu, son favori après le maréchal d'Ancre, elle le regarda comme sa créature et crut qu'elle régnerait toujours par lui. Mais elle se trompa et fit une cruelle expérience du peu de fidélité qui se rencontre en ceux qui ont une ambition démesurée. «

(Mém. de Mme de Motteville.)

 

Richelieu avait mieux à faire qu'user son génie pour faire durer quelques années encore la ruineuse régence de Marie de Médicis. L'opinion publique, plus juste alors envers lui qu'elle ne le fut plus tard quand il eut montré la lourdeur de sa main, le jugeait plus finement que Mme de Motteville. Elle comprenait cette politique instinctive de la royauté qui cherchait ses ministres et ses favoris dans des gens, de condition médiocre, sans grandes attaches de famille, sans puissance personnelle. Par là moins dangereux que s'ils avaient déjà été puissants par leur race, ils étaient d'autant plus fidèles à la royauté qu'ils existaient uniquement par elle.

« Pour le cardinal de Richelieu, les courtisans le tiennent raffiné jusqu'à vingt-deux carats, et les clairvoyants ont opinion que son naturel courageux l'engagera à bien faire pour avoir de la gloire, car étant habile et prudent comme il est, il n'y a d'apparence qu'il aille chercher autre appui qu'en l'autorité légitime de Votre Majesté, ni autre sujet pour employer la grandeur de son esprit que dans la bonne conduite de vos affaires, autrement tout le monde lui courrait sus et il serait discrédité à jamais. « (La voix publique au roy.)

 

Il faut retenir ce jugement. Il explique, en partie, la durable faveur dont jouit Richelieu auprès d'un roi volontiers capricieux, et jaloux de sa puissance. Nous disons en partie. Il est aujourd'hui acquis que Louis XIII comprit le génie de Richelieu plus qu'il ne le subit. Il y avait entente parfaite entre le prince et le ministre, et il faut rejeter parmi les légendes cette haine lâche et sourde que le roi aurait eue pour le tout-puissant cardinal.

 

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