DÉCOLLATION DE SAINT JEAN BAPTISTE DE BASSANO Jacopo

« DÉCOUATION DE SAINT JEAN BAPTISTE Vers 1550 Peintre italien Biographie (2:) Cet artiste doit son nom à la bourgade où il naquit entre 1510 et 1515, Bassano del Grappa.

Initié à l'art par son père , peintre lui aussi, il abandonne vers 1530 l'atelier pater­ nel pour celui de Bonifacio de'Pitati , à Venise, où il restera une dizaine d'a nnées .

Revenu dans sa ville natale , il y demeurera jusqu 'à sa mort, en 1592.

Auteur de scènes champêtres et de scènes de genre , ce peintre est surtout connu pour ses œuvres à carac­ tère religieux et est aujourd 'hui considéré comme l'un des principaux artistes de la seconde moitié du xvie siècle vénitien et un précurseur de la peinture du siècle suivant.

Marquée à l' origine par son étude de Raphaël (comme le montre son « Samson et les Philistins » de Dresde), de Lotto et de Por­ denone, sa production est influencée , vers la moitié du siècle, par l'expérience du manié­ risme romano-toscan , importé par Salviati et Vasari.

Mais ce sont surtout de grands maî ­ tres comme Schiavone et le Parmesan qui influencèrent Bassano , toujours plus attaché à approfondir les effets de lumière et de cou ­ leur.

De cet intérêt naissent des œuvres bien connues comme L'Adoration des bergers (Hampton Court), la Décollation de saint Jean Baptiste (Copenhague), La Dernière Cène (Galerie Borghèse).

Ses œuvres des années 1570, comme la Scène champêtre de la collec­ tion Thyssen sont également connues par les nombreuses et très heureuses répliques qu 'en firent ses fils Leandro et Francesco , avec qui l'a rtiste partageait son atelier.

Mais l'évolution artistique de Bassano ne s'arrête pas là : sa dernière période est en effet marquée par les recherches luministes de Titien et du Tintoret, manifestes dans Suzanne (Nîmes) et le Baptême de sainte Lucile du musée de Bassano.

XVf siècle Huile sur toile 132 x 127 cm Analyse _.., L'œuvre regroup e, en une s cèn e uniqu e, deux é pisodes distinc ts du N o uveau T esta m e nt : l e fes tin d 'H éro d e e t la d éca pit ation d e saint Jean B a pti ste .

L a scè ne se déro ule dan s une salle a ux gra nds soubasse m en ts d e ma rbr e s ur lesquels se dresse nt d 'imp osa ntes co lo nnes d o nt on ne distin­ g ue que la b ase .

Ce tte e nfil ad e de col onnes, représe ntée e n p ers p ective, c o ns titu e une s orte d e couli sse déce ntr ée, un point foc al an g ulaire d evant l eque l se d éro ule la scè ne.

Assis, H éro d e bavarde ave c une je une per sonne ta ndi s qu'une autr e, r eprése ntée d ebout et d e do s, s'a ppro ch e d 'eux.

Au premie r plan, l 'exé cution est sur le p o int d e s'acco mplir : age nouill é dev a nt un servi­ teur c h ar gé du plateau a ttendant l'h o rribl e troph ée, Jean B a ptiste te nd les m a ins d eva nt lui ju s qu 'à e ffleure r l e ma nteau bleu d ' un soldat p o ur invoquer sa grâce .

D e rrière lui, le bo urr eau , vu de dos, est prêt à po rter le coup mort el de sa lo ng ue é p ée, tandi s que de l 'autr e main il empoi­ gn e l es chev e ux du saint.

Plu s que p ar l 'évé n e­ ment tragiqu e e n lui-m êm e, la comp osition frappe par ses couleurs v i ves et lumin e uses .

On remarqu e, outr e l es to ns v oya nts des vêtem ents, le roug e v io l acé de la te ntur e a ccroch é e s ur la droit e qui la isse e ntr evoir la blanch eur des colon­ nes d e marb r e, le ble u turqu o ise du mant eau du soldat et l e ro u ge briqu e du gilet du b ourr eau, contr astant avec la bla nch e ur d e sa chemise.

L'œuvre C Il s'ag it ici d 'une d es œuvr es les plu s connu es d e l' arti s te e t certainem e nt une de celles qui o nt le plu s ma rqu é no n seulemen t son propre pa r cours artistiqu e mai s a u ssi to ute la cultur e figurati ve vé ni­ tienne, s'él o ig nant comm e e lle le fait , a vec un nou­ vel et âpr e coloris m e, d e la pe intur e tonal e typiqu e.

Ac quis en 1 755 p ar u n citoyen de Hamb o urg, G.

More l!, le t ablea u est abîm é et délavé par endroits.. »