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La démocratie nous préserve-t-elle d'un retour du totalitarisme ?

Publié le 27/02/2004

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DÉMOCRATIE (gr. dèmos, le peuple; kratos, puissance)

Gén. La démocratie est le régime politique dans lequel la souveraineté appartient à l'ensemble du peuple, c.-à-d. à tous les citoyens sans distinction. Phi. On distingue la démocratie directe (par ex., à Athènes au ve siècle) où le peuple exerce le pouvoir sans intermédiaire, et la démocratie indirecte ou représentative où le peuple gouverne par le truchement de ses représentants (élection dans les démocraties parlementaires modernes). La démocratie suppose pour nous la loi de la majorité, la liberté et l'égalité des citoyens. Or, par égalité le libéralisme entend simplement l'égalité des droits (égalité formelle) alors que le socialisme entend aussi celle des conditions réelles (égalité de fait, égalité matérielle). On peut donc encore distinguer les démocraties libérales ou politiques et les démocraties sociales.

« La démocratie ne nous préserve pas d'un retour du totalitarisme ·~[•]~· Tirer des leçons du passé et tenter de comprendre comment certains événements tragiques ont pu se produire ne suffit pas.

La démocratie est devenue indifférente à l'expérience de l'horreur.

Le culte de la mémoire banalise l'horreur A près Auschwitz, plus rien n'est comme avant.

Selon Alain Bros­ sat , le X.Xe siècle est plus •Les guerres, les famines, les assassinats en masse et les génocides sont, pour les sciences sociales et his­ toriques, des objets nor- maux.• Alain Brossat, L'Épreuve du désastre traumatisé qu 'il ne le pense; au point que la commémoration de faits tragiques, tels que l'existence des camps de concentra­ tion, nous a familia­ risés avec l'horreur .

Paradoxalement, le bien ­ être démocratique oc­ culte la «monstruosité» de cet épisode.

Connaître un fait tragique ne suffit pas à le comprendre P our comprendre, les historiens , les socio­ logues et les philosophes doivent bénéficier d'ou­ tils appropriés aux évé­ nements qu'ils étudient.

Or , selon Alain Brossat, face à Auschwitz , «la connaissance scientifique» apparaît comme «Un mythe» qui «vole en éclats».

On ne peut rai­ sonner normalement sur ce qui est anormal.

Le retour du totalitarisme est possible 1 'ambigu!té de t~ute L commemorahon consiste en ce qu 'e lle ne distingue pas l'horreur inhérente à toute guer­ re de celle d 'Auschwitz .

Pour Alain Brossat, la commémoration n'est alors plus qu' «une nor­ malisation de l'His­ toire-procès» où l'on se donne bonne conscience .

La vie re­ prend , «co mme si de rien n'était» .

La démocratie ne nous fournit pas les moyens de lutter contre les catastrophes historiques.

Au pire, elle les dénonce, banalisant ainsi l'horreur .

Ont .raite alors une catastrophe comme une simple crise.. »

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