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LA DENTELLE

Publié le 26/11/2011

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L'histoire de la dentelle fut longtemps liée à la mode et au système de représentation sociale qui la définit. Il faut comprendre que du XVIe au XVIIIe siècle, les dentelles étaient estimées, dans un certain milieu, pour la valeur qu'elles représentaient ; économiquement et socialement. Phénomène de classe, l'histoire de la dentelle a donc évolué, jusqu'au XIXe siècle, en rapport direct avec les impératifs de la mode, ses impondérables. Et ceci particulièrement en France où l'on pouvait se glorifier d'un rayonnement international dans un monde où les nécessités commerciales ne provoquaient pas encore artificiellement les modes mais où celles-ci faisaient et défaisaient les besoins donc les centres de production.

« Giraudon Hirt, Margaret Briimsen (XVII" siècle).

lement de dentelles.

Les femmes portent le fameux col ~édicis, sorte de collerette ouvragée mais qui est désormais dégagée sur le devant et infiniment plus gracieuse que ne l'était la fraise.

L'usage des dentelles ne cesse néanmoins de se multiplier : manchettes, linge de dessous, jupons garnis de den­ telles d'or et d'argent et portés superposés, etc.

Cet usage luxueux atteint sous Louis XIII de tel­ les proportions que plus d'un seigneur s'y ruina ! La cour devait supporter par les charges et les pen­ sions qu'elle accordait à ses seigneurs le poids de leurs folles dépenses.

De plus, beaucoup de « devi­ ses» s'échappaient ainsi vers l'étranger et en parti­ culier vers l'Italie.

Louis XIII conseillé par son entourage tenta de freiner ce gaspillage en promul­ guant l'édit de 1629.

L'effet fut comparable à celui de la prohibition de l'alcool aux Etats-Unis : la consommation en fut presque stimulée et ne fit qu'aller croissant.

Le premier édit sous Henri IV n'avait pas plus glorieusement atteint son but.

Le seul résultat obtenu par le dernier de ces édits, dits somptuaires, en 1660 sous la régence d'Anne d'Au- 13715 triche, fut certaine satire en vers intitulée « Révolte des passements» et que l'on pouvait trouver dans le recueil de pièces les plus agréables de ce temps (Pa­ ris, Madame de Sercy, 1661).

Il est dédié à made­ moiselle de la Trousse, cousine de Madame de Sévigné.

En terme assez précieux ce pamphlet évoque la révolte des dentelles contre l'édit de 1660.

S'ensuit l'énumération très cocasse de toutes les dentelles en faveur à l'époque, avec en transpa­ rence, la satire des sottes et vaniteuses prétentions humaines.

C'est précisément vers cette date de 1660 que le point de Venise atteint son apogée.

Le commerce des plus belles dentelles à l'aiguille est complète­ ment maîtrisé par Venise.

Colbert s'en étant ému fonde les manufactures et quelques années plus tard les dentelles françaises auront non seulement dépassé en qualité technique les dentelles vénitien­ nes mais se seront enrichies de réalisations origina­ les et complètement neuves.

Colbert, au lieu de ten­ ter d'enrayer une mode folle, l'avait récupérée en favorisant le développement de cette industrie en Page 2. »

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