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Le dernier voyage de Louis IX

Publié le 04/09/2013

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Le sort des restes du souverain défunt, devenus l'enjeu de ri-valités politiques, suscite de vives discussions. Charles d'An¬jou suggère que le corps de son frère soit enseveli en son royaume de Sicile, qui offre l'avantage d'être relativement proche. Malgré les inconvé¬nients et les difficultés d'un long voyage, Philippe III le Hardi insiste pour qu'il soit rapatrié en France. Finale¬ment, ils s'accordent sur un compromis : les os et le coeur—jugés les parties les plus no¬bles du corps humain — sont placés dans un coffre précieux pour être rapportés à Saint-Denis, tandis que les chairs se¬ront inhumées dans la cathé¬drale de Monreale, près de Palerme, la plus belle des églises siciliennes. Philippe 111 envisage donc de faire rapa¬trier le corps de son père en même temps que celui de son frère cadet, le comte Jean-Tris¬tan de Nevers, mort le 2 août. Mais les croisés, simples sol¬dats comme grands seigneurs, s'y opposent unanimement, redoutant de ne plus être pla¬cés sous la protection du saint roi.

« UNE CHAPELLE EN TUNISIE Sous le règne de Louis-Philippe, la France décide de faire ériger à l'endroit présumé de la mort de Saint Louis une chapelle qui sera desservie par plusieurs religieux .

Le 7 juillet 1830 , peu après la prise d'Alger , un traité est signé avec le bey de Tunis pour la « cession du corps de Saint Louis ».

« Nous cédons à perpétuité à Sa Majesté le roi de France un emplacement dans la Maalka , suffisant pour ériger un monument religieux en l'honneur de Louis IX, à l'endroit où ce prince est mort.

Nous nous engageons à respecter ce monument consacré par le roi de France, à la mémoire d'un de ses illustres aïeux », déclare solennellement Hussein pacha bey.

frère Jean -Tristan, mais égal e­ ment ceux de Pierre de Ville­ béon, chapelain du défunt roi, de son beau-frère Thibaud, comte de Champagne et roi de Navarre , mort le 4 décembre 1270 à Trapani, et de sa femme, la reine Isabe lle d 'Ara­ gon, qui, le 30 janvier 127 1 , a succombé des suites d'une chute de cheval, enfin de celui de sa sœur, la reine Isabe lle de Navarre, morte en avril.

Tout au long de la traversée du royaume capétien, de la vallée de la Maurienne à Lyon, de Mâcon à Chalons, puis à Troyes , la foule se presse pour rendre un dernier hommage à son roi défunt...

Et en même temps saluer son nouveau souverain .

Une querelle de préséance Le 21 mai 1271 , Philippe Ill et les rescapés de la huitième croisade font leur entrée à Pa­ ris, et le cercueil de Louis IX est exposé à la cathédrale Notre -Dame .

Le lendemain, les funérailles sont célébrées en grande pompe à la basili ­ que de Saint-Denis.

Ces cérémonies sont troublées par un incident , jugé scanda­ leux par la plupart des contem­ porains , provoqué par la vive rivalité qui oppose le clergé séculier aux religieux de l'ab­ baye de Saint-Denis.

Peu avant d' arriver à Saint-Denis, le cortège funèbre est rejoint par les moines, qui , tenant un cierge à la main, lui emboîtent le pas .

Mais devant l'abbaye, il trouve porte close : « La cause fut que l'archevêque de Sens et l'évêque de Paris étaient revêtus de leurs ornements épiscopaux pour recevoir le corps du saint roi, ce que les moines ne pouvaient souffrir contre leurs franchises de juri­ diction .

On s'arrêta ; puis il fut commandé à l'archevêque et à l 'évêque qu 'i ls allassent se dévêtir et qu'ils ne fissent nul empêchement à si haute be­ sogne », rapporte le chroni­ queur Guillaume de Nangis .

Une fois cette querelle de pré ­ séance réglée, le cortège peut gagner la basilique , où un ser­ vice solennel est célébré et où le roi est inhumé, près de neuf mois après sa mort, sous une simple dalle de pierre .

Le retour en France du défunt souverai n a été marqué par bien des miracles : dès lors, Loui s IX est devenu Saint Louis , et l'on commence à œuvrer pour sa canonisation.

« La France qui ne pouvait se consoler d'avoir perdu sur la terre un tel monarque le dé ­ clara son protecteur dans le Ciel, Louis, placé au rang de s saints devint pour la patrie une espèce de roi éternel » , constate au XIX e siècle !'écri­ vain François René de Cha­ teaubriand , dans son Itinéraire de Paris à Jérusal e m .. »

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