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Y a-t-il des étapes sur le chemin de la vie ?

Publié le 17/01/2004

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Lorsque l'on se rend compte de la singularité de la vie par rapport au comportement d'éléments inorganiques, on voit qu'il est absurde de vouloir faire dériver la vie d'autre chose qu'elle-même en la faisant s'enraciner et se préformer dans une matière inerte. La spécificité du vivant est déjà caractérisée par Kant dans la Critique de la faculté de juger comme capacité à l'auto-réparation, capacité illustrée notamment par la cicatrisation. Cette seconde voie est sans doute moins scientifique que la première, et pour cause : elle empêche le scientifique d'expliquer la vie à partir des lois de la matière, elle refuse d'accorder quelque valeur de vérité aux efforts de la science pour réduire la vie à ses manifestations physico-chimiques.             Les solutions apportées à l'émergence de la vie ne pourront donc qu'être idéalistes, philosophiques, voire religieuses, et seront de toute façon invérifiables. Parmi les solutions proposées, celle de Bergson, thématisée dans L'évolution créatrice se distingue comme faisant date. La proposition de Bergson consiste à se donner ce qu'il nomme l'élan vital et qui est aussi une sorte de supra conscience, une force qui, se dégradant donnerait la matière et rentrant en conflit avec elle donnerait la vie, c'est-à-dire une matière informée, organisée, organique. Les organes ne seraient pas des compositions matérielles échafaudées sur un modèle artisanal, partie après partie, mais autant de signes du conflit opposant l'élan vital à la matière, la matière, faisant obstacle à l'élan vital, se changerait en organe sous son impulsion. L'organe, le vivant, ne serait donc pas le signe d'une composition harmonieuse, dont on pourrait louer un Dieu pour sa perfection, mais le signe d'un conflit.             On le voit, de telles explications, celle de Bergson ayant été schématisée à très gros traits, pèchent en cela qu'elles se donnent d'emblée la vie, ici sous la forme d'un élan vital. Les explications théologiques ont le même défaut, la vie y est une sorte d'attribut que Dieu est susceptible de donner aux êtres de sa création.

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