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Y a-t-il des limites à la connaissance ?

Publié le 13/01/2004

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Le monde des Idées Pour Platon le monde sensible est un monde illusoire. L'esprit du philosophe est capable de contempler, au-delà des apparences, les Idées pures, c'est-à-dire les essences éternelles. Pour Platon, est sensible ce que l'on peut saisir par les sens, intelligible ce que l'on saisit par l'esprit ou l'intelligence, ce que l'on comprend. Ainsi, la croyance est déterminée par des objets sensibles, alors que la science a pour principe des réalités intelligibles. La réalité sensible est celle des objets qui nous entourent. Soumise aux contradictions, celle du temps notamment, dans lequel chaque chose devient une autre, elle s'oppose à la réalité des essences, ou Idées, dans laquelle chaque chose est ce qu'elle est de toute éternité. Descartes, quant à lui, soutient que nos idées innées ont été déposées en notre âme par Dieu. Descartes avait tout d'abord, dans son « Discours de la méthode «, montré que les idées que nous concevons clairement et distinctement, qui s'imposent donc à nous avec évidence, sont innées (antérieures à notre propre naissance) et vraies (auxquelles par conséquent nous pouvons nous fier). Par la suite, dans les « Méditations métaphysiques «, l'auteur avait avancé un argument a posteriori de l'existence de Dieu : j'ai en moi l'idée (claire et distincte) de parfait ; moi qui suis un être imparfait, je ne peux l'avoir posée en moi-même ; seul un être parfait peut donc être la cause de la présence en moi de cette idée de parfait (« Méditation troisième «). Dans le présent texte (« Méditation cinquième «) , Descartes double cet argument a posteriori d'un argument ontologique, purement conceptuel.
Dieu, l'âme, la liberté de l'homme par rapport à la volonté divine sont des problèmes qui, parce qu'ils sortent du domaine de l'expérience possible, excèdent les limites de notre connaissance. MAIS, l'on sait maintenant transformer le mercure en or, alors que cette opération était tenue pour impossible au siècles passé. Nul ne peut affirmer que la science ne fera pas un jour la preuve de l'existence de Dieu.
  • I) La connaissance a des limites.
a) L'espace et le temps fondent notre connaissance des phénomènes. b) La science est fondée, non la métaphysique. c) La raison n'ordonne que les éléments fournis par l'expérience sensible.
  • II) La connaissance est illimitée.
a) Au-delà du monde sensible, il y a le monde des Idées. b) Les progrès de la connaissance n'ont pas de fin. c) Nul ne peut prédire l'avenir.
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« possibilité de poser cette question paraît exclure l'éventualité d'un commencement déterminé.

Sur cesquestions d'origine et de fins derrières, ma raison privée du concours de l'expérience peut aussi biendémontrer la thèse et l'antithèse et nous avons là un exemple d'une de ces antinomies où se perd la raisonpure lorsqu'elle a la prétention de faire de la métaphysique, cad de poursuivre son effort d'unification etd'explication au-delà des données de l'expérience. Certes, les constructions métaphysiques sont pour la raison humaine une tentation irrésistible, sans cesserenaissante.

La raison invente le mythe d'une « âme-substance » parce qu'elle suppose réalisée l'unification complète de mes états d'âme, le mythe d'un Dieu créateur parce qu'elle suppose l'unification totale de ce quise passe dans le monde et qu'elle imagine un fondement absolu à l'univers.

Mais de telles ambitions dépassentles possibilités de la Raison.

Tandis que pour les innéistes ( Descartes & Platon ) la raison pouvait, grâce à ses intuitions et aux idées qu'elle trouvait en elle, atteindre la réalité profonde et penser l'absolu, pour Kant , la raison qui est constituée par des cadres a priori, mais qui n'a pas d'idées innées, peut seulement mettre enordre les matériaux fournis par l'intuition sensible. Si l'on veut restaurer la certitude de la science, il faut que sa méthode parvienne à concilier la nécessité rationnelle et le caractère toujours en partie contingent de l'expérience.

Ce sera l'une despréoccupation centrale de Kant .

Il s'efforcera de montrer comment les connaissances dignes de ce nom sot toujours le produit d'une rencontre entre les données de l'expérience sensible et le travail conceptuel del'entendement.

Ce dernier reçoit de l'extérieur, par le moyen de la sensibilité, une matière des connaissancessur laquelle il opère une mise en ordre conceptuelle dont la nécessité est interne à l'esprit.

Par exemple : lesrelations de causalité s'instaurant nécessairement entre les phénomènes de la nature ne renvoient pasforcément à un ordre des choses, mais à un ordre nécessaire de leur mode de manifestation à notre esprit.

Laconnaissance objective ‘est donc jamais connaissance des choses en soi mais connaissance de l'ordrenécessaire (rationnel) des phénomènes.

Très schématiquement, on peut donc dire que Kant échappe ainsi à l'idéalisme du rationalisme pur .

La connaissance ne peut exister que dans le domaine de l'expérience possible ; au-delà, la raison « ratiocine », cad qu'elle raisonne à vide, elle outrepasse ses droits, comme lemontre la « Dialectique transcendantale » de la « Critique de la raison pure » ; ainsi lorsqu'elle prétend démontrer l'existence d'un créateur qui ne peut être que postulée, car l'expérience n'en est pas possible.

Lesidées de la raison ont une fonction unificatrice et systématique ; la raison a également une fonction pratique ;mais c'est quand elle prétend connaître des objets transcendants (au-delà de l'expérience possible) qu'ellemérite de subir une critique. Mais Kant échappe aussi au scepticisme que semble entraîner l'empirisme : si la source matérielle de nos connaissances réside dans l'expérience, leur forme rationnelle les réinscrit dans l'ordre de lanécessité et de la certitude ; le savant ne produit pas des théories au gré de sa fantaisie.

Ces théoriesscientifiques rétablissent un ordre universel de la connaissance, car elles appliquent à la matière del'expérience la forme rationnelle de l'entendement ; il y a donc bien des lois de la nature.

Ni idéalisme, niempirisme, le Kant isme laisse cependant subsister un problème redoutable : peut-on se résoudre à ce que la connaissance ne porte que sur des phénomènes, sans que les choses en soi soient jamais accessibles ? Les limites de la raison. Dans le domaine de l'étude scientifique des phénomènes, rien ne saurait remplacer la raison et on peut mêmealler jusqu'à affirmer que « l'inexplicable » n'est qu'un provisoirement inexpliqué.

Mais comme Kant l'a montré, la raison est impuissante à rendre compte de l'Etre lui-même.

Nous ne pouvons connaître la réalité qu'àtravers les formes « a priori » de la sensibilité (espace & temps), sortes des structures mentales qui sont la condition de notre perception des choses, et les formes « a priori » de l'entendement (« catégories »).

C'est pourquoi, seuls les phénomènes (l'apparaître) nous sont accessibles.

Au-delà du savoir, il y a donc un mondedes noumènes (choses en soi) qui nous échappe.

Lorsque la raison tente de dépasser l'apparence pouressayer d'atteindre l'absolu, elle tombe dans d'inévitables contradictions, antinomies et paralogismes.

Unemétaphysique est impossible comme science.

En particulier, la raison ne saurait prouver la liberté de notrevolonté, l'immortalité de l'âme, l'existence de Dieu . Avec le grand rationalisme classique inauguré par Descartes , la raison apparaissait comme l'instrument infaillible d'une critique des illusions, généralement imputées aux sens ou à l'imagination. Or, avec Kant , l'illusion est portée au coeur même de la raison.

Le rationalisme fait place au criticisme, cad à une critique permanente des moyens de la connaissance, et à un incessant procès de la raison contre elle-même et ses prétentions abusives.

C'est le sens de l'illusion transcendantale : la raison prétend connaître au-delà des limites de l'expérience et déterminer des choses en soi, cad des objets qui ne sont pas donnés dansun phénomène sensible (le Moi, le monde, Dieu). L'illusion n'est plus seulement un déchet à éliminer ( Platon , Descartes ), mais elle est consubstantielle à l'instrument lui-même, la raison, qui se trouve empêtrée dans ses propres contradictions (antinomies :opposition d'une thèse et de son antithèse).

La « Dialectique transcendantale » est donc cette partie de la « Critique de la raison pure » où Kant examine comment la raison se contredit elle-même lorsqu'elle veut connaître au-delà de l'expérience.. »

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