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Y a-t-il des limites à une connaissance de l'homme par les sciences ?

Publié le 30/07/2005

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I - Tout peut-il être objet d'une science ?   Par ailleurs, si les sciences ont pour but de dire la vérité sur les objets sur lesquels elles portent, il faut encore déterminer si elles peuvent en quelque sorte épuiser leur objet, c'est-à-dire le connaître complètement, ou si les savoirs qu'elles fournissent rencontrent une limite. Pour répondre à cette question, il faut examiner les moyens à l'aide desquels une science connaît son objet et voir si ces moyens sont limités ou non. II - La science est-elle limitée par ses moyens ?       Proposition de plan :   I - Tout peut-il être objet d'une science ?   Référence : Aristote, Seconds analytiques   « L'universel, ce qui s'applique à tous les cas, est impossible à percevoir, car ce n'est ni une chose déterminée, ni un moment déterminé, sinon ce ne serait pas un universel, puisque nous appelons universel ce qui est toujours et partout. Donc, puisque les démonstrations sont universelles, et que les notions universelles ne peuvent être perçues, il est clair qu'il n'y a pas de science par la sensation. Mais il est évident encore que, même s'il était possible de percevoir que la triangle a ses angles égaux à deux droits, nous en chercherions encore une démonstration, et que nous n'en aurions pas une connaissance scientifique : car la sensation porte nécessairement sur l'individuel, tandis que la science consiste dans la connaissance universelle. Aussi, si nous étions sur la lune, et que nous voyons la Terre s'interposer sur la trajet de la lumière solaire, nous ne saurions pas la cause de l'éclipse : nous ne percevrions qu'en ce moment il y a éclipse, mais nullement le pourquoi, puisque la sensation ne porte pas sur l'universel. Ce qui ne veut pas dire que par l'observation répétée de cet événement, nous ne puissions, en poursuivant l'universel, arriver à une démonstration, car c'est d'une pluralité de cas particuliers que se dégage l'universel »   Selon Aristote, il n'y a de science que par démonstration.

« son statut d'accident et permettant à l'homme d'en avoir une connaissance par démonstration, c'est-à-dire d'enproduire une science.

La limite par défaut d'universalité de l'objet n'est donc pas une limite de la science en tantque telle mais une limite de la science telle qu'elle existe à un moment donné, indépendamment de ces évolutionsfutures.

Il nous est à ce stade impossible d'affirmer que la science possède une limite.

II – La science est-elle limitée par ses moyens ? Le moyen d'une science est ce par quoi elle connaît ses objets.

La démonstration dont nous avons fait mentionavec Aristote est au nombre de ses moyens.

Mais sur quoi justement se fonde-t-elle ? Qu'est ce qui m'assure que ladémonstration permet d'accéder à une vérité de l'objet sur lequel elle porte ? Il nous faut rechercher un moyen plusfondamental.

Référence : Descartes, Discours de la méthode « Après cela je considérai en général ce qui est requis à une proposition pour être vraie et certaine ; carpuisque je venais d'en trouver une que je savais être telle, je pensai que je devais aussi savoir en quoiconsiste cette certitude.

Et ayant remarqué qu'il n'y a rien du tout en ceci, - je pense, donc je suis -, quim'assure que je dis la vérité, sinon que je vois très clairement que pour penser il faut être, je jugeai que jepouvais prendre pour règle générale que les choses que nous concevons fort clairement et fort distinctementsont toutes vraies, mais qu'il y a seulement quelque difficulté à bien remarquer quelles sont celles que nousconcevons distinctement.

» Comment s'assurer de la certitude d'une proposition et par suite des démonstrations dans lesquelles ces propositionsentrent en jeu ? D'après Descartes, c'est la perception claire et distincte qui constitue le critère de la certituded'une proposition.

En effet, la seule proposition dont il est impossible de douter est « je pense, je suis », puisque sije pense, il faut bien d'abord que je sois un être pour pouvoir penser.

La certitude de cette proposition indubitablene tient en rien d'autre que la perception claire et distincte du fait que nous venons d'énoncer.

C'est donc de cetteperception que vient le caractère certain d'une proposition.

Aussi Descartes peut-il l'appliquer à toute proposition.

Le moyen de la connaissance par propositions est donc la perception claire et distincte d'un sujet qui pense.Autrement dit, le fondement de toute connaissance est le sujet humain et sa perception claire et distincte, lemoyen par lequel il connaît avec certitude.

En droit, ce moyen n'admet pas de limite.

Mais Descartes admet que, defait, il est difficile d'avoir une conception distincte de tous les objets : en effet, une conception distincte est uneconception qui ne confond pas son objet avec un autre objet.

Mais comment se représenter par exemple unpolygone à mille côtés sans le confondre avec la représentation d'un polygone à 1001 côtés ? Ce genre d'objet estdifficile à concevoir distinctement, même si ça n'est pas impossible.

Transition :Si la science est en dernière instance fondée sur la perception claire et distincte, alors sa limite est celle de laperception distincte des hommes.

Il s'agit bien là d'une limite en-soi de la science et plus d'une limite qui reviendraità la répétition des accidents comme chez Aristote.

Cependant, cette limite est « flottante », sans cesse repousséepar les conceptions toujours plus précises.

III – La science est-elle limitée en tant que connaissance ? La Critique de la raison pure de Kant se donne entre autres pour but de montrer que la connaissance est toujours connaissance de ce dont on peut faire l'expérience.

L'enjeu est de réfuter la possibilité d'obtenir des connaissances« métaphysiques », c'est-à-dire des connaissances qui ne s'appuient en rien sur l'expérience.

De quoi peut-on fairel'expérience ? Selon Kant, tout phénomène est spatio-temporel, ce qui ne signifie pas que l'espace et le temps sontdes caractéristiques extérieures dans lesquelles auraient lieu les phénomènes, mais qu'ils sont les formes pures detout phénomène, c'est-à-dire des caractéristiques intrinsèques.

Ces formes pures ne sont pas extérieures mais sontdes formes a priori de notre sensibilité.

Schématiquement, notre sensibilité possède la capacité de recevoir un matériau informe, du pur divers extérieur, qu'elle met en forme au travers de ses formes pures que sont l'espace etle temps.

Dans un second temps seulement, l'entendement produit des concepts à partir de ce matériau mis enforme.

La raison enfin produit des raisonnements à partir de ces concepts.

Cela signifie que si la raison tente de produire des raisonnements sans qu'il y ait eu auparavant affection par lasensibilité, alors elle tourne pour ainsi dire à vide, elle n'a aucune matière.

Dans ce cas, la raison pensera mais nesera pas en mesure d'établir des connaissances puisque aucun phénomène ne fondera ces prétenduesconnaissances.

La limite de notre connaissance est donc la limite de ce dont nous pouvons faire l'expérience.

Or nous ne pouvonspas faire l'expérience de l'existence de notre propre âme, de même que nous ne pouvons pas observer dans sonensemble le phénomène du monde ou « rencontrer » Dieu.

Ces trois exemples que Kant donne à la fin de sa critiquesont trois idées de la raison que nous ne pourrons jamais connaître.

La science entendue comme connaissance estdonc intrinsèquement limitée.. »

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