Y a-t-il des limites à la tolérance ?
Publié le 09/01/2006
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La tolérance est le respect accordé à la liberté d’autrui, traduite dans ses manières de penser, d’agir, dans ses opinions politiques mais également religieuses. Cette attitude de respect se traduit donc par le refus d’une condamnation d’ordre axiologique, par le refus d’un jugement énonçant une opinion défavorable à ce qui nous est étranger sur le seul fondement de son caractère étranger. Ainsi, l’individu tolérant procèdera à une suspension de son jugement pour telle coutume qu’il ne connait pas, telle pratique religieuse étrangère à sa foi. En définitive, la tolérance peut nous apparaître comme une prudente épochè (on appelle épochè la suspension du jugement) en raison de notre ignorance des implications et des causes des activités et des pensées qui nous sont étrangères. L’idée de limite a partie liée avec celle de finitude, d’un espace au-delà duquel il est interdit de se rendre. Ainsi, une limite est une ligne qui sépare deux pays, deux territoires, deux terrains contigus, circonscrivant le début ou la fin d’une étendue d’espace, ou de temps. Ainsi, employé dans un sens métaphorique, le terme de limite désigne la borne au-delà duquel notre jugement ne doit pas aller : la limite à la tolérance serait alors un comportement ou une pensée d’autrui que nous jugerions inacceptable, précisément parce qu’il a enfreint une limite d’ordre moral.
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La tolérance est le respect accordé à la liberté d'autrui, traduite dans ses manières de penser, d'agir, dans sesopinions politiques mais également religieuses.
Cette attitude de respect se traduit donc par le refus d'unecondamnation d'ordre axiologique, par le refus d'un jugement énonçant une opinion défavorable à ce qui nous estétranger sur le seul fondement de son caractère étranger.
Ainsi, l'individu tolérant procèdera à une suspension deson jugement pour telle coutume qu'il ne connait pas, telle pratique religieuse étrangère à sa foi.
En définitive, latolérance peut nous apparaître comme une prudente épochè (on appelle épochè la suspension du jugement) enraison de notre ignorance des implications et des causes des activités et des pensées qui nous sont étrangères.
L'idée de limite a partie liée avec celle de finitude, d'un espace au-delà duquel il est interdit de se rendre.
Ainsi, unelimite est une ligne qui sépare deux pays, deux territoires, deux terrains contigus, circonscrivant le début ou la find'une étendue d'espace, ou de temps.
Ainsi, employé dans un sens métaphorique, le terme de limite désigne la borneau-delà duquel notre jugement ne doit pas aller : la limite à la tolérance serait alors un comportement ou unepensée d'autrui que nous jugerions inacceptable, précisément parce qu'il a enfreint une limite d'ordre moral.
En nous demandant s'il y a des limites à la tolérance, nous posons en vérité deux questions.
En effet, il est possiblede distinguer entre une limite objective de la tolérance, qui consisterait à déterminer un type de comportement ouune croyance qu'il serait impossible à quiconque de tolérer en raison de ses caractéristiques intrinsèques.
Mais ilexiste également une limite subjective à la tolérance, qui se confond avec la capacité plus ou moins grande d'unindividu à accepter ce qui diffère radicalement de sa manière d'agir ou de penser.
Dans ce cas, la limite ne tient plusà une caractéristique intrinsèque de ce qu'il s'agit de tolérer, mais à la capacité d'un sujet à ne pas rejeter en blocce qui lui est étranger.
La question au centre de notre réflexion sera donc de déterminer s'il existe ou non des limites objectives etsubjectives à la tolérance. I.
La tolérance envers tous les hommes est un impératif catégorique sans limite aucune a.
Nous devons être tolérants envers tous les hommes, bons ou méchants Nous commencerons par dire que la tolérance est due à l'ensemble des hommes, qu'ils soient bons ou mauvais.
Eneffet, ce que nous devons tolérer, ce ne sont pas les comportements ou les pensées de tel homme ou de tellefemme en particulier, mais bien les comportements ou les pensées de l'humanité en générale.
Nous ne pouvons fairede distinction entre les individus, de manière à tolérer uniquement ceux dont les comportements ou les idéescorrespondent aux nôtres, car ce faisant nous manquerions la valeur même de tolérance, qui consiste dans uneouverture sans restriction aucune avec les comportements qui ne sont pas de notre usage.
En ce sens, nouspouvons établir une analogie entre la tolérance et le respect ainsi défini par Kant dans sa Métaphysique des Mœurs , I, 2eme partie, paragraphe 38 : « Tout homme à une prétention légitime au respect de son prochain, et réciproquement, il est obligé lui aussi aumême respect envers chacun des autres hommes.
L'humanité elle-même est une dignité, car l'homme ne peutêtre utilisé par aucun homme (ni par d'autres, ni même par lui) simplement comme un moyen, mais il fauttoujours qu'il le soit en même temps comme une fin, et c'est en cela précisément que consiste sa dignité (lapersonnalité) grâce à laquelle il s'élève au dessus des autres êtres du monde qui ne sont pas des êtres humains, etqui peuvent en tout état de cause être utilisés, par conséquent au-dessus de toutes les choses ».
Si le respect est du à tous les hommes, et si la tolérance est une expression de notre respect pour les hommes,alors la tolérance est due à tous les hommes : elle n'a donc pas de limites.
La tolérance obéit à un impératifcatégorique qui pourrait s'énoncer ainsi : « Tu dois la tolérance à chaque homme, car chaque homme est tonsemblable ».
b.
Refuser la tolérance au nom de l'intolérance d'autrui : un complet paradoxe Mais que se passe-t-il si nous nous trouvons en relation avec des individus qui refusent d'être tolérants à notreégard ? Devons nous leur accorder la tolérance qu'ils nous refusent ? Ou l'intolérance d'autrui est-elle la limite au-.
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