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DESCARTES: vie et oeuvre - La méthode cartésienne

Publié le 01/03/2011

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Né le 31 mars 1596 à la Haye, en Poitou, sur la Creuse, Descartes, de famille noble, privé de sa mère de bonne heure, entre à huit ans au collège des jésuites de la Flèche, y fait des études brillantes, connaît comme condisciple celui qui sera le Père Mersenne et en sort en 1612 content de ses maîtres mais mécontent de soi, n'ayant pas trouvé dans les livres la vérité dont il portait en lui le désir absolu. Il renonce à l'érudition. Il mène à partir de cette époque jusqu'en 1619 une nouvelle vie.
Ayant refusé comme vain le monde des livres, il part avec l'assurance d'un « cavalier français « (selon le mot de Péguy) chercher la vérité dans le grand livre du monde. Après quelques temps de vie mondaine à Rennes, il part pour Paris avec une bonne pension paternelle et ses laquais. En 1615 et 1616, il vit en solitaire afin d'étudier les mathématiques. Voulant connaître davantage les « mœurs des hommes « et « se mettre lui-même à l'épreuve «, il s'engage dans l'armée du prince Maurice de Nassau qui s'apprêtait en Hollande à reprendre la guerre contre les Espagnols. Entretenant lui-même son équipage pour être plus indépendant, le jeune seigneur français acquit bientôt « par son épée, la réputation de brave «, comme le dit son biographe Baillet. Engagé au service du duc de Bavière, Descartes passe l'hiver de 1619 sur les rives du Danube. Là, au cours d'un bref séjour à Ulm, dans le silence d'un « poêle « c'est-à-dire de sa chambre de soldat où trônait un poêle, il découvrit sa méthode. Le 10 novembre 1619, s'étant couché « tout rempli de son enthousiasme «, il eut le fameux: rêve dont Baillet a raconté le détail et l'interprétation dans sa Vie de Monsieur Descartes et qui lui définit la mission dont l'avait chargé le Ciel. Descartes continue de méditer tout en continuant ses aventures en Souabe, en Autriche, en Bohême, en Hongrie, en Poméranie et en Frise. De retour à Paris en 1623, il y reste jusqu'en 1629, non sans brûler de participer en 1628 au siège de La Rochelle. A partir de 1629, Descartes, retiré en Hollande pour rédiger sa doctrine, nous livre son monde. Il travaillait en effet au grand Traité du monde qui devait être publié en 1633 et dont l'achèvement fut suspendu lorsqu'il apprit la condamnation de Galilée, « car, assurait plus tard Descartes, si la Terre ne tournait pas, tout mon monde s'écroulait «. Paraissent alors le Discours de la méthode en 1637, manifeste et prospectus de la nouvelle physique dont trois échantillons suivaient : la Dioptrique, les Métérores, et la Géométrie, puis en 1641, les Méditations philosophiques (en latin ; le Discours était en français, c'est le premier texte philosophique en français) ; les Principes de la philosophie (1644) dont la préface est le résumé du cartésianisme ; le Traité des passions (1649) où la morale couronne sa philosophie. En cette même année, il s'embarquait pour la Suède, où l'attendait la reine Christine, depuis longtemps son disciple enthousiaste. Il mourut (11 nov. 1650) en Suède de congestion contractée en allant à cinq heures du matin philosopher avec son exigeante élève. On trouva dans son coffre des ouvrages nouveaux : le Traité du monde, le Traité de l'homme, les Règles pour la direction de son esprit, et sa Correspondance.

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« La méthode de Descartes, c'est en somme la prise de conscience par l'intelligence, de sa propre nature, et par là,des conditions de son exercice.

Cela implique donc une certaine conception de l'intelligence ; pour Descartes, parmiles facultés de connaître (intelligence, imagination, sens, mémoire) « l'intelligence seule peut percevoir la vérité »(Regulae XII). C'est donc la connaissance de l'intelligence qui doit d'abord occuper le sage.

« Il me semble étonnant, dit Descartes,que la plupart des hommes étudient avec le plus grand soin les propriétés des plantes, les transmutations desmétaux et autres matières semblables, tandis qu'un petit nombre à peine s'occupe de l'intelligence et de cettescience universelle dont nous parlons » (Regulae). Descartes ne s'occupe de l'intelligence, ni pour en déterminer la place dans la hiérarchie métaphysique des êtrescomme Plotin, ni pour chercher comment elle forme les idées à partir des sensations, comme Aristote (et comme auXVIIIe siècle, Condillac), il la prend pour le fait fondamental dont il faut partir.

Les sciences se distinguent entreelles non par leurs objects mais comme formes et aspects divers d'une intelligence toujours identique à elle-même(Regulae I). 1.

Analyse de l'intelligence : isolée du « témoignage variable des sens et des jugements trompeurs de l'imagination», l'intelligence se révèle comme une double faculté : d'intuition (acte de l'esprit percevant une évidence), et dedéduction (saisie d'une vérité comme conséquence d'une autre vérité dont nous sommes assurés). L'intuition (intuitus).

Acte de l'intelligence, cette intuition rationnelle s'oppose à ce que Bergson appellera « intuition», qu'il différencie nettement de ce qu'il appelle l'« intelligence ».

Ne pas la confondre non plus avec la prémonitionconfuse et immédiate du « cœur » ni enfin avec l'« intuition sensible » de Kant, qui n'est autre que la perception.L'intuition cartésienne marque la présence à l'esprit de « natures simples » et de « vérités premières ». Les natures simples (l'étendue, la figure et le mouvement) ne sont pas des concepts mais les termes derniers,irréductibles dont la réalité et la primauté permettent de penser le reste, et dont il ne peut y avoir de définitionparce qu'elles sont objet de connaissance immédiate de notre « lumière naturelle », de notre « instinct intellectuel »dans lequel se résout l'intuitus. Les vérités premières, telles que « j'existe », « 2 + 2 = 4 », « deux choses égales à une troisième sont égales entreelles », sont les premiers maillons de tout raisonnement.

La présence à l'esprit d'un objet d'intuition est l'évidence. La déduction va être la mise en œuvre de ces intuitions et l'acte par lequel nous comprenons le passage d'unevérité d'évidence à ses conséquences.

La déduction organise le transfert de l'évidence le long d'une chaîne logique.L'évidence ainsi transférée devient la certitude.

Il n'y a de place dans la déduction cartésienne que pour despropositions certaines, ce qui exclut le syllogisme qui admet des propositions probables. Intuition et déduction ne sont pas la méthode ; celle-ci est le bon usage de ces facultés.

Elle nous fait distinguerentre les connaissances immédiates et les connaissances conditionnelles qui dépendent d'autres connaissances,entre l'absolu et le relatif, et elle nous fait exclure tout ce qui n'est pas nécessaire au problème posé.

« Il est àremarquer », écrit Descartes à Mersenne, « que je ne suis pas l'ordre des matières, mais seulement celui des raisons».

Là est le trait distinctif de la méthode cartésienne : à l'ordre réel de production, elle substitue l'ordre qui légitimenos affirmations sur les choses.

Cette méthode est appliquée à la métaphysique dans les Méditations. 2.

De là les quatre fameux: préceptes de la deuxième partie du Discours de la méthode : « Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle..., etde ne comprendre rien de plus en mes jugements que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à monesprit que je n'eusse aucune occasion de le mettre en doute ».

La méthode nous apprend à n'employer que lalumière naturelle.

La connaissance n'a d'autre source que l'intelligence ; la « clarté » d'une idée, c'est sa présence àl'esprit attentif ; la « distinction » d'une idée, c'est la connaissance de ce que l'idée contient et le fait qu'on ne peutla confondre avec aucune autre.

Le premier précepte se résume en ceci : n'accepter que des idées claires etdistinctes. « Le second, de diviser chacune des difficultés que j'examinerais en autant de parcelles qu'il se pourrait et qu'ilserait requis pour les mieux résoudre.

Le troisième, de conduire par ordre mes pensées, en commençant par lesobjets les plus simples et les plus aisés à connaître, pour monter peu à peu comme par degrés jusqu'à laconnaissance des plus composés ».

Ce sont les deux règles de l'ordre. « Et le dernier, de faire partout des dénombrements si entiers et des revues si générales, que je fusse assuré de nerien omettre.

» C'est la recherche méthodique de tout ce qui est nécessaire pour résoudre une question. La méthode est la codification du bon sens (bona mens) qui, apparentée à la « lumière naturelle », signifie notrefaculté innée de distinguer le vrai du faux. la métaphysique. »

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