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DESCARTES - BIOGRAPHIE

Publié le 23/06/2011

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1596-1650

Né à la Haye, en Touraine, d'une famille de gentilshommes, René Descartes fait ses études secondaires au collège des Jésuites de La Flèche, où on lui enseigne la philosophie et la physique d'Aristote. Il prend un goût spécial aux mathématiques, « à cause de la certitude et de l'évidence de leurs raisons «. Puis il étudie le droit à Poitiers jusqu'en 1616. En 1618, afin de s'élargir l'esprit « dans le grand livre du monde «, il s'engage dans l'armée hollandaise de Maurice de Nassau, allié de la France contre les Espagnols, puis, un an plus tard, dans celle de Maximilien de Bavière, où il participe à la guerre de Trente ans. C'est pendant les quartiers d'hiver, aux environs d'Ulm, à Neubourg, sur le Danube, le 10 novembre 1619, au cours d'une période d'exaltation solitaire « dans un poêle «, qu'il eut une sorte d'illumination mystique, accompagnée de songes, où il se crut encouragé par Dieu même à rompre avec l'enseignement reçu et à « tirer désormais la Science universelle de sa propre inspiration « telle serait sa mission, sa vocation.

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« DESCARTES 1596-1650 QUELQUES formules résument, dans la mémoire des hommes, la pensée de Descartes : «Je pense donc je suis »; il ne faut affirmer que ce qui se présente « si clairement et si distinctement » à l'esprit qu'on n'ait« aucune occasion de le mettre en doute »; nous pourrons, en connaissant les lois des choses, « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ».Telle est la rançon de la gloire.

On réduit la philosophie la plus profonde à des propos d'une évidente banalité, à des affirmations qui, comme Descartes le remarque lui-même, auraient pu « tomber sous la plume de qui que ce soit ».

Chacun peut, dès lors, se dire cartésien.

En revanche, les commentateurs trouvent tant de difficultés à comprendre Descartes qu'ils ne parviennent même pas à se mettre d'accord sur le sens général de son œuvre.

Pour l'un, Descartes fut un apologiste religieux, pour l'autre, un sceptique et un athée.

Celui-ci le croit tout occupé de physique, celui-là le tient pour le fondateur de la métaphysique moderne.

De fait, le lecteur découvre en ses écrits mainte contra­ diction.

Descartes affirme que l'homme est libre, et que tout ce qu'il fait résulte de l'opération de Dieu.

Il voit l'essence de la liberté dans la détermination de notre conscience par la connaissance du Bien, puis dans le pouvoir de refuser ce Bien lui-même.

Il réduit la substance à son attribut, et pourtant l'en distingue.

Il professe le primat de la pensée, et celui de l'Etre.

Il distingue l'âme du corps, et conseille à la princesse Elisabeth de les confondre, pour retrouver l'homme concret.

Il rêve de constituer une médecine mécaniste et déclare à Burman qu'il faut suivre la nature, telle que la révèlent les désirs du malade.

Descartes dissimule-t-il donc son plus profond dessein? Certains l'ont pensé, et ont accordé l'importance d'un programme à la phrase qu'à vingt­ trois ans il écrivit sur un carnet intime: larvatus prodeo (1).

En vérité, l'on ne saurait méconnaître, en Descartes, quelque dissimulation.

Vis-à-vis des pouvoirs et de l'Eglise, sa prudence paraît souvent excessive.

Soucieux de son repos, il s'abstient de publier celles de ses opinions qui ne peuvent obtenir un accord unanime.

Parfois aussi, le désir de conserver le privilège de ses inventions le conduit à laisser demeurer des obscurités en ses écrits : c'est le cas en sa Géométrie, et dans J'Intro­ duction à la géométrie; texte qui, s'il n'est pas de sa main, fut rédigé sous son inspiration directe, et qu'il autorise Mersenne à répandre.

Et, dans sa Dioptrique, il va jusqu'à proposer une inexacte démonstration de la loi des sinus, qui est une de ses plus fameuses découvertes.

En tous les domaines Descartes demeure celui qui prit pour devise : bene vixit, bene qui latuit (2), et qui, dans ses Médi­ tations, ne demande d'abord la vérité qu'à l'exaspération de sa défiance.

Mais on ne saurait croire qu'il ait caché, en quelque obscur dessein, l'essentiel de sa pensée.

La conviction qu'il entraîne, l'impossibilité que nous éprouvons, en le lisant, de nous soustraire à l'empire de ses raisons témoignent de sa sincérité.

En vérité, l'obscurité de Descartes, ses contradictions elles-mêmes viennent de son souci de philosopher à niveau d'homme, et de ne rien laisser perdre de l'homme.

(1) Je m'avance masqué.- (2) Il a vécu heureux, celui qui est demeuré dans l'ombre.. »

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