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DESCARTES et le morceau de cire

Publié le 16/04/2005

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Prenons pour exemple ce morceau de cire qui vient d'être tiré de la ruche : [...] sa couleur, sa figure, sa grandeur sont apparentes ; il est dur, il est froid [...]. Mais voici que, cependant que je parle, on l'approche du feu ; ce qui y t restait de saveur s'exhale, l'odeur s'évanouit, sa couleur se change, sa figure se perd, sa ! grandeur augmente, il devient liquide, il s'échauffe [...]. La même cire demeure-t-elle après ce changement ? Il faut avouer qu'elle demeure, et personne ne le peut nier. Qu'est-ce donc que l'on connaissait en ce morceau de cire avec tant de distinction ? Certes ce ne peut être rien de tout ce que j'y ai remarqué par l'entremise des sens, puisque toutes les choses qui tombaient sous le goût, ou l'odorat, ou la vue, ou l'attouchement, ou l'ouïe, se trouvent changées, et cependant la même cire demeure. DESCARTES
Dans ses Méditations métaphysiques, Descartes expose son cheminement, partant de la nécessité du doute à la première certitude du Cogito, suivie par la garantie d'un savoir enfin possible grâce à la certitude de l'existence de Dieu. Dans ce passage, extrait de la Méditation seconde, il n'est pas encore parvenu à cette certitude. Ainsi, comment un morceau de cire peut-il être encore de la cire, alors que sous l'action de la chaleur, il change du tout au tout ?  Problématique  Sous leur apparente stabilité, les choses sont changeantes, au point qu'il est difficile d'en dégager des caractéristiques solides. Et pourtant, les images diverses par lesquelles je me représente la cire ne sont pas le fait de l'imagination. Dès lors, qu'est-ce, finalement, que ce morceau de cire ? Un objet doit toujours être identique à lui-même pour être dénommé et connu en tant que tel.  Enjeux  Comment pouvons-nous penser les objets en eux-mêmes ? Les données que nous fournissent les sens et l'imagination reproductrice ne sont-elles par erronées ? Pour être objective, la connaissance doit dépasser la multiplicité des représentations sensibles.

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« Que nous enseigne sur la perception l'analyse du morceau de cire de Descartes ? - La perception n'est pas un événement objectif, le seul moment de la présence sensible ; elle est acte subjectif : c'est la perception qui se rend l'objet présent, qui se le représente.

La perception suppose un actepar lequel la conscience confère un sens à quelque chose.

La perception est une inspection de l'esprit.

C'est parl'entendement que nous connaissons la nature des choses.

Contrairement à l'empirisme, Descartes établit quel'objet, cela que je perçois, est irréductible à la collection des sensations et que l'appréhension de cet objet doitêtre mise au compte d'une faculté spécifique.

Toute expérience suppose donc l'appréhension d'une unitéorganisant le donné, d'un sens; une pure diversité ne pourrait paraître.

La perception, c'est être en présence dequelque chose en en saisissant le sens.

Il n'y a donc de sens que conçu. En quoi peut-on dire que c'est l'esprit qui perçoit et non le corps ? - Ce n‘est pas mon corps qui perçoit mais moi, mon esprit.

Toute perception est une perception de l'esprit, quelque chose qui a un sens pour l'esprit, et non la seule action d'un corps extérieur sur mon corps.

L'esprithumain n'a jamais affaire à quelque chose de purement matériel ; c'est toujours de manière signifiante que leschoses dites matérielles se présentent à l'esprit et deviennent des choses perçues.

La perception dépend certes du corps mais elle est l'oeuvre de l'esprit ou de l'entendement . - Exemple de la vision : « c'est l'âme qui voit et non pas l'oeil ».

C'est la capacité de se représenter ce qu'on voit, touche ou sent qui fait la spécificIté de la perception.

Percevoir n'est pas identique au fait de voir ou detoucher entendus comme les fonctions de nos organes corporels : il s'ajoute à ces fonctions communes à biendes êtres vivants la représentation, l'idée de ce qu'on voit ou touche . - Peut-on parler de perception artificielle pour les machines ? Le lecteur optique, par exemple, perçoit-il le code-barres ou le déchiffre-t-il seulement à l'inverse du client qui, lui, perçoit seulement des lignes parallèles.Or, comme on le voit à travers cet exemple, la perception comporte une part d'interrogation, d'incertitude ;l'homme, en percevant, s'interroge sur ce qu'il perçoit avec ses sens.

Un bruit n'est pas seulement un bruit, c'estune multiplicité de causes et de situations possibles. - Quand Decartes dit que la perception est une intellection de l'esprit, qu'entend-il exactement par esprit ? L'esprit est ce devant quoi des choses se présentent avec un sens .

Ces choses – une prairie verte, une étoile, un visage d'homme – impriment dans l'oeil des images qui ne ressemblent pas à ce que nous voyons : telleou telle chose, de telle grandeur, à telle distance de nous.

Il y a une dissemblance entre la cause physique de lalumière et ce que l'homme perçoit par le sens de la vue. - Pour illustrer cette dissemblance, Descartes se sert d'une comparaison avec un aveugle s'aidant d'un bâton dans sa marche.

Par le mouvement de son bâton frappant les corps environnants, l'aveugle se représente desarbres, des pierres, de l'herbe, alors qu'il ne peut y avoir aucune ressemblance entre tel mouvement du bâton etla figure d'un objet.

Descartes laisse entendre qu'on peut concevoir les organes des sens comme des bâtons, quivont inspecter les objets extérieurs – la prairie verte, l'étoile, le visage d'homme, les arbres, les pierres, l'herbe,etc.

– pour rapporter à l'âme des mouvements qu'elle perçoit comme de vraies choses.

C'est l'âme qui juge la distance, la grandeur, la situation des objets.. »

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