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Descartes, Je pense donc je suis

Publié le 27/11/2011

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descartes

 

Descartes,

 

\"Je pense donc je suis\"

Il s’agit là sans doute d’une des formules les plus célèbres de l’histoire de la philosophie puisqu’elle inaugure un changement radical dans la pensée du sujet : c’est à partir du constat de la pensée que se déduit notre existence. Dans ce passage du Discours de la méthode, Descartes cherche à savoir ce qu’il peut y avoir d’indubitable. Si nous voulons être assurés de la vérité de nos connaissances, nous devons rejeter toutes celles qui sont incertaines. C’est ainsi que Descartes entreprend méthodiquement de douter de tout ce qui n’est pas absolument certain.

 

Sera ainsi vrai et certain ce qui est indubitable, ce dont on ne peut douter. Attention, il s’agit bien de remarquer que le doute de Descartes est ici méthodique, c’est-à-dire qu’il est le chemin qui permet de parvenir à la vérité, ce qui le distingue du doute sceptique dont le résultat est une paralysie de la pensée.

 

Ainsi, puisque nos sens nous trompent parfois, nous ne pouvons entièrement leur faire confiance et nous devons alors douter des informations qu’ils nous fournissent : rejetons donc comme faux tout ce que nos sens nous apprennent. Puisque en mathématiques il arrive que des raisonnements soient faux, nous devons aussi rejeter toutes les connaissances mathématiques. Puisque dans le sommeil, et plus particulièrement dans le rêve, nous n’avons pas conscience que nous rêvons, rien ne nous assure véritablement que nous ne sommes pas sans cesse en train de rêver.

 

Même si Descartes sait bien qu’il ne rêve sans doute pas et que toutes les mathématiques ne sont pas fausses, il nous montre ici qu’il ne peut en être assuré puisque le doute est possible. Il précisera d’ailleurs qu’il faut distinguer le domaine de la connaissance de celui de l’action : si, dans le champ de la connaissance nous devons douter de nos sens, dans le champ de l’action ceux-ci sont très précieux, je ne vais pas me mettre à douter de mes sens au moment où je traverse la route et qu’un camion arrive en me disant que mes sens me trompent ! C’est une fois de plus ce que signifie la dimension méthodique du doute.

 

Une fois ces étapes du doute accomplies, que reste-t-il ? Lorsque l’on a pensé que tout était faux, il faut bien reconnaître l’existence de celui qui pense. Le doute ne serait pas possible sans une pensée qui doute. D’où la conséquence : « Je pense, donc je suis ».

 

Ainsi, la pensée est la seule chose indubitable, elle devient une évidence pour l’esprit. L’évidence n’est pas ici une évidence sensible, puisque nous pouvons douter des sens, mais une évidence intellectuelle, et c’est ce qui fait son caractère irrévocable. Le fondement de toute connaissance est donc le sujet comme être qui pense

 

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« «Je pense, doncje suis.» René Descartes (1596-1650), Discours de la méthode2 La célébrité de la formule en occulte l'originalité car il ne va pas de soi de déduire son être de sa pensée.

Comment la conscience peutelle être la preuve de notre existence ? I.:ambition cartésienne est d'obtenir une vérité indubitable.

Or, la matérialité du monde extérieur, que nous tenons pour évidente, n'est pas si certaine que cela, comme en témoignent nos illusions d'optique, ou encore l'expérience courante du rêve, dont l'impression de réalité est très convaincante.

De même, la familiarité entretenue avec notre corps, si elle semble être un témoignage plus concret de notre être, ne résiste pas à un examen attentif, ainsi que l'illustrent les témoignages d'amputés qui éprouvent des sensations de leur membre « fantôme ».

Par conséquent, le monde, pas plus que le corps, n'offre de vérité certaine. En revanche, si je peux douter de tout, le fait même de douter, donc de penser, est une réalité indiscutable.

Le contenu de ma pensée, ce que j'imagine, mémorise ou calcule, peut s'avérer faux ou illusoire ; cela ne remet pourtant pas en cause la présence de ma pensée qui demeure hors de doute.

Qgand bien même j'affirmerais que je ne suis pas, je ne cesserais pas d'être pour autant.

Voilà pourquoi si je pense (cogito), alors je suis (ergo sum), c'est-à-dire j'existe, au moins en tant que conscience.

Avec Descartes, l'expérience de la pensée fonde en ce sens la première des vérités, même si celle-ci reste paradoxalement la plus difficile à saisir...

peut-être parce qu'elle nous est si intime que nous ne la percevons même plus. ~ e !ri' ~ è l!) « Donc je suis » ? Ne pas confondre pour autant la certitude de mon existence avec la valeur de ma personne.

« Être » est une chose, exister comme subjectivité authentique en est une autre.

D'où le constat plutôt amer du philosophe danois S0ren Kierkegaard : « La majorité des hommes sont des "Je" abrégés ; ce que la nature avait prévu pour être taillé en Je est bientôt émoussé en un simple sujet à la troisième personne.

» @ La conscience et l'inconscient j 13. »

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