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Le désir du bonheur est-il compatible avec la recherche de la vérité ?

Publié le 27/10/2005

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III ] La quête de la vérité peut être la quête du bonheur :

Descartes : mieux vaut une vérité à un bonheur factice. La vérité est un bonheur plus grand qu'un bonheur éphémère, issu d'un plaisir autre. Cf Lettre à Elizabeth du 6 octobre 1645 : « voyant que c'est une plus grande perfection de connaître la vérité, encore même qu'elle soit à notre désavantage, que l'ignorer, j'avoue qu'il vaut mieux être moins gai et avoir plus de connaissance. Aussi n'est-ce pas toujours lorsqu'on a le plus de gaieté qu'on a l'esprit plus satisfait; au contraire, les grandes joies sont ordinairement mornes et sérieuses, et il n'y a que les médiocres et passagères, qui soient accompagnées du ris. Ainsi je n'approuve point qu'on tâche à se tromper, en se repaissant de fausses imaginations; car tout le plaisir qui en revient ne peut toucher que la superficie de l'âme, laquelle sent cependant une amertume intérieure, en s'apercevant qu'ils sont faux. Et encore qu'il pourrait arriver qu'elle fût si continuellement divertie ailleurs que jamais elle ne s'en aperçût, on ne jouirait pas pour cela de la béatitude dont il est question, pour ce qu'elle doit dépendre de notre conduite, et cela ne viendrait que de la fortune.

Il semble opposer vérité et bonheur. En tout cas, il nous les présente comme difficilement conciliables.

Pourquoi ?

Cela signifierait-il que la quête de la vérité est la quête de quelque chose difficile, qui peut éventuellement occasionner des souffrances ?

D'autre part, doit-on penser que le bonheur est un bonheur qui se fait dans l'ignorance, un bonheur un peu naïf, innocent ?

De plus, il nous faut nous interroger sur la place des mots « désir « et « recherche «. Ne peut-on pas désirer la vérité ?

Autant de questions nous amènent à penser le rapport que peuvent entretenir bonheur et vérité, car on ne peut évidemment pas tenir qu'il faut choisir l'un ou l'autre (ce qui signifie exclure).

Comment concilier bonheur et vérité ? Le désir du bonheur est-il compatible avec la recherche de la vérité ?

 

« Cf Nietzsche : il nous faut du mensonge pour vivre, la vérité nous estinsupportable, elle nous désespère.

Il va même plus loin dans un texte deconsidérations actuelles II, §1 : « Pour le plus petit comme pour le plus grand bonheur, il y a toujours une chose qui le crée : le pouvoir d'oublier », « Celuiqui ne sait pas se reposer sur le seuil du moment pour oublier tout le passé(...), ne saura jamais ce que c'est que le bonheur ».

Nietzsche prend ici àcontre-pied la thèse philosophique traditionnelle, notamment défendue parPlaton, que l'absence de mémoire est un défaut et que l'oubli estessentiellement une faiblesse de notre esprit.

Il faut souligner le caractèrevolontairement provoquant de l'extrait : pour lui, l'oubli est une fonctionpositive de notre esprit.

Bien plus, c'est une fonction vitale dans la mesure oùil rend possible le bonheur.Notez qu'Héraclite est un penseur présocratique qui défendait l'idée que riendans la réalité n'est fixe ou éternel.

Selon lui, tout s'écoule, « ponta rhei » engrec.Notez surtout que Nietzsche insiste sur le fait que l'homme incapable d'oublierne peut croire en lui-même.

En effet croire en soi, c'est croire en unepermanence de soi-même au travers du temps.

Or, celui qui n'oublie rien nereste identique à lui-même au fil du temps : il ne peut donc pas non pluscroire à son identité à lui-même au cours du temps. II ] La vérité est une condition du bonheur : L'erreur et l'ignorance nous blessent profondément, et en ce que nous avons de plus humain : notre raison.

Noussommes des êtres raisonnables, pouvons nous alors accepter d'être des « imbéciles » pour être heureux ? Le bonheur est culturel.

Échapper à l'oppression de la nature pour être un être humain heureux. Enfin, le bonheur est construction de relations entre les gens.

Comment bâtir une amitié sans souci de la vérité alorsque celle ci repose sur la confiance mutuelle ? III ] La quête de la vérité peut être la quête du bonheur : Les conditions du bonheur ne sont pas les mêmes pour tout le monde.

Aussi dit-on du bonheur qu'il est relatif.Certaines tendances générales semblent cependant communes à tous les humains.En premier lieu se placent les tendances dirigées vers la conservation de l'individu et de l'espèce.On ne peut nier ces tendances.

Il faut tenir compte de leurs exigences et les satisfaire.

Le plaisir ou la sensationqu'elles font éprouver quand elles sont satisfaites ne constitue pas le vrai bonheur.En seconde place viennent les tendances intellectuelles et morales comme le désir de connaître, le besoin de savoir,l'instinct social qui fait rechercher la compagnie d'autres hommes pour sympathiser avec eux et donner libre cours ànotre besoin de communication.La tendance naturelle à connaître, est déjà, chez l'homme, une curiosité intellectuelle sous sa forme rudimentaire.Sous sa forme élevée, elle devient recherche de la vérité, plaisir désintéressé de la connaissance ou de ladécouverte.

Les plaisirs de l'esprit sont intenses : comme ceux du succès ou de la difficulté vaincue, celui queprocure le libre jeu des facultés bien exercées, celui de la recherche des énigmes de la nature humaine et du secretdes choses.Le savoir procure des joies morales; l'individu se sent satisfait quand il a pleine conscience d'un développementharmonieux de sa personnalité.

Il éprouve la satisfaction morale que procure l'aptitude à mieux comprendre.

Il sesent doué d'une capacité accrue dans le domaine de la production et peut se prêter à une collaboration plusefficace à n'importe quelle oeuvre.Il éprouve enfin un sentiment d'estime à l'égard de lui-même et la satisfaction de voir grandir son crédit dans l'espritdes autres.. »

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