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Le désir humain peut-il prendre la forme d'un désir d'éternité ?

Publié le 28/02/2009

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Ce désir est celui du philosophe platonicien, et celui de la religion. Il découle d'un refus de la condition de l'homme, temporaire et temporelle. Platon incite à tourner "les yeux de l'âme" (République) vers le lieu intelligible des idées éternelles ; la religion chrétienne fait miroiter une éternité de béatitude (le paradis). C'est sans doute un désir commun à tous les mortels de désirer se délivrer du temps mais ce désir d'éternité n'est pas au niveau de l'homme tel qu'il s'éprouve : mortel, provisoire, prisonnier de l'instant. Pourtant, c'est le but de l'écrivain, de l'artiste, de l'homme politique que d'aspirer à la postérité. Ici, l'éternité prend la forme de la statue sur la place publique, du nom de la rue sur une plaque, d'œuvres conservées dans une bibliothèque ou dans un musée. L'ajustement des désirs à la réalité est le problème du rapport entre le désir et la volonté : il faut prendre conscience de la nature de son désir, cad vouloir un désir. Sans quoi on risque la dépendance.

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Platon voyait dans l'amour un désir d'immortalité (Banquet 207 a). Mais Éros (l'amour) est aussi celui qui restitue à l'âme les ailes qui lui permettent de « s'évader au plus vite d'ici-bas vers là-haut « (Théétète, 176 a). Pouvons-nous dire avec Platon que le désir humain peut-il prendre la forme d'un désir d'éternité ?  

  • Première partie : Analyse du désir
  • Deuxième partie : Le désir et le temps

  • Troisième partie : Le désir et l'éternité

 

« C'était à peu près nul, laisse-t-il entendre, mais que de belles tournures et que de trouvailles rhétoriques.

C'est simonstrueusement beau qu'on en a le souffle coupé, au point, dit Socrate, que « j'ai craint qu'Agathon, en finissantson discours, ne lançât sur le mien la tête de ce monstre d'éloquence qu'était Gorgias et ne m'ôtât la voix en mepétrifiant» (p.

58).

Est-ce une conséquence de la peur du vide causée par ce dis¬cours ou un ultime effet du récitaristophanesque des corps découpés, des sexes décousus et recousus, qui fait ici surgir la tête de Méduse ? Freud,dans un texte consacré à cette figure mythique, y a vu l'image de la castration que découvre l'enfant qui aperçoit lesexe féminin, et dont il se défend par une pétrification phallique.

C'est peut-être là ce que toujours recouvre le riredu dialogue socratique. — Il nécessite une représentation préalable de sa fin.b) Pour les psychanalystes, le désir peut aussi être inconscient et est lié à des « traces mnésiques ».

Contrairementau besoin, il n'est pas dans son principe relation à un objet réel, mais un fantasme.

Il ne peut donc d'une certainemanière se satisfaire. Deuxième partie : Le désir et le temps a) En convoitant ce qui n'est pas, le désir est un refus du présent actuel et un appel à l'avenir (futur).b) Mais ce futur n'est pas accepté en tant qu'avenir et contingence.

Le désir le détermine et exige qu'il se fasseprésent.c) De même, si par ses traces mnésiques le désir est indissolublement lié au passé, celui-ci n'est pas accepté entant que tel puisque le désir veut le retrouver dans le présent.

Ainsi pour le désir ni l'avenir ni le passé n'ont devaleur propre.

Tous deux se trouvent subordonnés à un présent quin'est pas le présent actuel mais un « éternel présent » où s'enferme le désir. Troisième partie : Le désir et l'éternité a) Cet éternel présent qui est le temps du désir, n'est-ce pas l'éternité? L'éternité est en effet moins ce qui dureindéfiniment que ce qui est en dehors du temps.

Elle procède donc d'une négation du devenir, d'un refus du temps.b) Si le désir désire toujours son objet du point de vue de l'éternité, n'est-ce pas finalement cette éternité mêmequi est désirée à travers l'objet désiré ? Cet objet n'est-il pas le simple prétexte à une expérience de l'éternité, sanscesse approchée, jamais atteinte ? N'est-ce pas pour cela que« Nous aimons en fin de compte nos désirs, et non ce que nous désirions » (Nietzsche). conclusion Le mouvement du désir est celui d'une fuite hors du temps, comme il est celui d'une fuite hors de l'espace.

Il est lanostalgie de l'éternité. indications de lecture • F.

Alquié, Le désir d'éternité, 1963.• J.

Brun, Le retour de Dionysos, 1969. citations • « Le désir est l'essence même de l'homme en tant qu'elle est conçue comme déterminée, par une quelconqueaffection d'elle-même, à faire quelque chose.

» Spinoza.• « Qu'est-ce que l'éternité ? Faut-il tenir notre aspiration vers elle pour le signe d'une présence ou pour le fruit denotre insatisfaction devant toute présence, toute présence donnée étant temporelle? Faut-il y voir une promessedivine ou un rêve désespéré ? » F.

Alquié.. »

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