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Le désir a-t-il la jouissance pour fin ?

Publié le 25/01/2004

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  1- Pourquoi le désir s'éteint-il difficilement ? Quel est le rapport entre désir et bonheur ? entre jouissance et bonheur ?   Texte de Schopenhauer   La satisfaction, le bonheur, comme l'appellent les hommes, n'est au propre et dans son essence rien que de négatif ; en elle, rien de positif. Il n'y a pas de satisfaction qui, d'elle-même et comme de son propre mouvement, vienne à nous ; il faut qu'elle soit la satisfaction d'un désir. Le désir, en effet, la privation, est la condition préliminaire de toute jouissance. Or, avec la satisfaction cesse le désir, et par conséquent la jouissance aussi. Donc la satisfaction, le contentement, ne sauraient être qu'une délivrance à l'égard d'une douleur, d'un besoin ; sous ce nom, il ne faut pas entendre en effet seulement la souffrance effective, visible, mais toute espèce de désir qui, par son importunité, trouble notre repos, et même cet ennui qui tue, qui nous fait de l'existence un fardeau. Maintenant, c'est une entreprise difficile d'obtenir, de conquérir un bien quelconque ; pas d'objet qui ne soit séparé de nous par des difficultés, des travaux sans fin ; sur la route, à chaque pas, surgissent des obstacles. Et la conquête une fois faite, l'objet atteint, qu'a-t-on gagné ?

Le désir peut être défini d’une manière générale comme une tendance spontanée et consciente vers une fin connue ou imaginée. Il apparaît donc comme nécessairement conscient, à la différence du besoin, et il ne peut se réduire au seul désir sexuel : nous pouvons désirer partir en voyage, ou accomplir une tâche. D’autre part, nous devons comprendre par le terme « fin « à la fois la cessation d’un phénomène dans le temps (la fin d’un film) et ce pourquoi quelque chose existe ou se fait (la fin du cordonnier est de réparer des chaussures). Enfin, la jouissance doit être pensée comme le plaisir tiré de la possession de quelque chose ainsi que la libre disposition de cette chose. On dit jouir du plaisir d’être en vacances mais on jouit aussi de certains droits. Le désir a-t-il la jouissance pour fin ? Est-ce qu’une fois assouvi, le désir disparaît ? Est-ce que le désir ne tend qu’au plaisir ? Est-ce que le désir n’a pour fin que de s’autodétruire en tant, puisque le désir est par définition tension vers quelque chose, manque ?

« jeunes garçons et de femmes, ni dans la saveur des poissons et des autres plats qui ornent les tables magnifiques,elle est dans la tempérance, lorsqu'on poursuit avec vigilance un raisonnement, cherchant les causes pour le choixet le refus, délaissant l'opinion, qui avant tout fait désordre dans l'âme. Nous disons que le plaisir est la fin de la vie, nous ne parlons pas des plaisirs des hommes débauchés ni de ceux quiconsistent dans la jouissance, comme l'imaginent certaines gens, mais nous entendons le plaisir comme l'absence dedouleur pour le corps, l'absence de trouble pour l'âme.

Car ce ne sont ni des beuveries et des festins à n'en plusfinir, ni la jouissance de jeunes garçons ou de femmes, ni la dégustation de poissons et de bonne chère quecomporte une table somptueuse, qui engendrent la vie heureuse, mais c'est un entendement sobre et sage, quisache rechercher les causes de tout choix et de toute aversion et chasser les opinions fausses, d'où provient pourla plus grande part le trouble qui saisit les âmes.

Or le principe de tout cela, et par conséquent le plus grand bien,c'est la prudence.

Et voilà pourquoi la prudence est une chose plus précieuse que la philosophie elle-même ; carc'est elle qui donne naissance à toutes les autres vertus, en nous enseignant qu'il est impossible de vivreheureusement sans vivre avec prudence, honnêteté et justice, comme il est impossible de vivre avec prudence,honnêteté et justice sans vivre par là même heureusement. 2- La fin du désir est le plaisir que peut seule procurer la raison selon Malebranche ; pourquoi ? Texte de Malebranche Lorsqu'on est riche et puissant, on n'en est pas plus aimable, si pour cela on n'en devient pas meilleur à l'égard desautres par ses libéralités, et par la protection dont on les couvre.

Car rien n'est bon, rien n'est aimé comme tel, quece qui fait du bien, que ce qui rend heureux.

Encore ne sais-je si on aime véritablement les riches libéraux, et lespuissants protecteurs.

Car enfin ce n'est point ordinairement aux riches qu'on fait la cour, c'est à leurs richesses.

Cen'est point les grands qu'on estime, c'est leur grandeur ; ou plutôt c'est sa propre gloire qu'on recherche, c'est sonappui, son repos, ses plaisirs.

Les ivrognes n'aiment point le vin, mais le plaisir de s'enivrer.

Cela est clair : car s'ilarrive que le vin leur paraisse amer, ou les dégoûte, ils n'en veulent plus.

Dès qu'un débauché a contenté sapassion, il n'a plus que de l'horreur pour l'objet qui l'a excité ; et s'il continue de l'aimer, c'est que sa passion vitencore.

Tout cela, c'est que les biens périssables ne peuvent servir de lien pour unir étroitement les coeurs.

On nepeut former des amitiés durables sur des biens passagers, par des passions qui dépendent d'une chose aussiinconstante qu'est la circulation des humeurs et du sang ; ce n'est que par une mutuelle possession du biencommun, la Raison.

Il n'y a que ce bien universel et inépuisable, par la jouissance duquel on fasse des amitiésconstantes et paisibles.

Il n'y a que ce bien qu'on puisse posséder sans envie, et communiquer sans se faire tort. Transition La fin du désir est le plaisir au sens où lorsque le désir est assouvi, le désir n'existe plus.

Ne renaît-il pas à unmoment ou à un autre ? II- La fin du désir n'est pas la jouissance au sens où une fois assouvi, le désir réapparaît. 1- Pourquoi le désir s'éteint-il difficilement ? Quel est le rapport entre désir et bonheur ? entre jouissance etbonheur ? Texte de Schopenhauer La satisfaction, le bonheur, comme l'appellent les hommes, n'est au propre et dans son essence rien que de négatif; en elle, rien de positif.

Il n'y a pas de satisfaction qui, d'elle-même et comme de son propre mouvement, vienne ànous ; il faut qu'elle soit la satisfaction d'un désir.

Le désir, en effet, la privation, est la condition préliminaire detoute jouissance.

Or, avec la satisfaction cesse le désir, et par conséquent la jouissance aussi.

Donc la satisfaction,le contentement, ne sauraient être qu'une délivrance à l'égard d'une douleur, d'un besoin ; sous ce nom, il ne fautpas entendre en effet seulement la souffrance effective, visible, mais toute espèce de désir qui, par sonimportunité, trouble notre repos, et même cet ennui qui tue, qui nous fait de l'existence un fardeau.

Maintenant,c'est une entreprise difficile d'obtenir, de conquérir un bien quelconque ; pas d'objet qui ne soit séparé de nous pardes difficultés, des travaux sans fin ; sur la route, à chaque pas, surgissent des obstacles.

Et la conquête une foisfaite, l'objet atteint, qu'a-t-on gagné ? rien assurément, que de s'être délivré de quelque souffrance, de quelquedésir, d'être revenu à l'état où l'on se trouvait avant l'apparition de ce désir.

Le fait immédiat pour nous, c'est lebesoin tout seul, c'est-à-dire la douleur.

Pour la satisfaction et la jouissance, nous ne pouvons les connaîtrequ'indirectement ; il nous faut faire appel au souvenir de la souffrance, de la privation passées, qu'elles ontchassées tout d'abord.

Voilà pourquoi les biens, les avantages qui sont actuellement en notre possession, nous n'enavons pas une vraie conscience, nous ne les apprécions pas ; il nous semble qu'il n'en pouvait être autrement ; eten effet, tout le bonheur qu'ils nous donnent, c'est d'écarter de nous certaines souffrances.

Il faut les perdre, pouren sentir le prix ; le manque, la privation, la douleur, voilà la chose positive, et qui sans intermédiaire s'offre à nous.Telle est encore la raison qui nous rend si douce la mémoire des malheurs surmontés par nous : besoin, maladie,privation, etc.

; c'est en effet notre seul moyen de jouir des biens présents.

Ce qu'on ne saurait méconnaître nonplus, c'est qu'en raisonnant ainsi, en égoïste (l'égoïsme, au reste, est la forme même de la volonté de vivre), nousgoûtons une satisfaction, un plaisir du même ordre, au spectacle ou à la peinture des douleurs d'autrui ; Lucrèce l'adit en de beaux vers, et bien nettement, au début de son second livre.. »

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