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Ne désire-t-on que ce dont on a besoin ?

Publié le 28/01/2004

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Quelle est la nécessité du désir (épicurisme) ? Malgré ses risques, n'est-il pas préférable à une vie faite de besoins parfaitement maîtrisés ? Références utiles : Platon, Gorgias ; Spinoza, Éthique (livre 3). Toutefois, soutenir que nous ne désirons que ce dont nous avons besoin, c'est peut-être se laisser abuser par la ressemblance structurelle que l'on peut observer entre l'état de besoin et celui de désir : s'il faut bien d'une part remarquer que l'état de besoin comme le désir s'apparentent en cela qu'ils sont tous les deux l'effet d'un manque par rapport à une fin, rien n'indique d'autre part que l'apparentement soit total, rien n'assure que par-delà cette ressemblance, les fins propres à l'état de besoin coïncident avec celles propres au désir. Ce pour quoi je désire est-ce aussi ce pour quoi je suis dans l'état de besoin? Ce qui me manque et provoque en moi l'état de besoin, est-ce aussi ce qui me manque en déterminant mon désir?  J'ai soif, j'éprouve le besoin de boire, mon corps me dicte cette nécessité impérieuse. En revanche, pour étancher cette soif, si je commande une bière plutôt qu'un jus d'orange (ou l'inverse !...), ce choix ne m'a pas été dicté par mon corps, car l'eau aurait pu tout aussi bien faire l'affaire. Boire lorsqu'on a soif répond à un besoin, mais boire quelque chose d'agréable qu'on préfère à tout autre chose répond à un désir.

Les besoins de l'homme sont complexes. Ils ne se réduisent pas aux besoins naturels mais sont aussi spirituels. L'homme ne désire que ce dont il a besoin pour être heureux. Mais, le besoin est réel, le désir est imaginaire, c'est la raison pour laquelle nos désirs ne peuvent jamais être satisfaits. On désire moins ce dont on a besoin que ce que les autres désirent. Mon désir est désir du désir de l'autre.

« reproduction, selon Schopenhauer : « Ainsi chaque amant se trouve-t-il leurré après l'achèvement du grand-oeuvre, car le mirage a disparu, qui faisait de l'individu la dupe de l'espèce.

» La recherche du bonheur estl'illusion suprême qui résume toutes les autres : l'individu s'imagine être une fin en soi, alors qu'il n'est qu'unmoyen de l'espèce.

Et le même auteur d'ajouter : « Il n'y a qu'une erreur innée : celle qui consiste à croireque nous existons pour être heureux.

» Toute notre activité est soumise à cette illusion et, à travers elle, àcette volonté rusée qui anime souterrainement notre vie consciente. Être heureux est un besoin Le besoin est ce qui est nécessaire à notre existence, à notreconservation et à notre épanouissement.

Les besoins humains ne selimitent pas aux besoins physiologiques tels que respirer, manger,copuler.

Ce sont aussi des besoins sociaux (parler, s'intégrer à ungroupe), culturels (défendre des valeurs), psychologiques (avoir sonpropre style de vie), spirituels, etc.

L'homme ne désire donc, au senslarge, que ce dont il sent avoir besoin pour être heureux.

Pour Aristote,le bonheur est la fin suprême, au-delà de laquelle on ne saurait penserd'autres fins.

Il a donc une valeur de bien en soi.

Mais il ne réside nidans la recherche effrénée de plaisirs, ni dans la bonne fortune (lachance), mais dans l'activité raisonnable et maîtrisée qui prend commefin l'accomplissement plénier de soi-même en accord avec la vertu.

Laplupart des hommes ne pouvant mener une vie conforme à la vertuintellectuelle de la sagesse et atteindre ainsi dans la vie contemplativele Souverain Bien, doivent agir selon la vertu de prudence (« phronésis»), en évitant les deux extrêmes de la démesure et de l'inertie.

Il s'agitdonc de discerner dans chaque situation où est le juste milieu(médiété) de manière à combiner harmonieusement le souhaitable et lepossible.

Le juste milieu doit se rechercher aussi bien pour les étatsaffectifs ou passions (ainsi le courage est le juste milieu de la téméritéet de la peur) que pour les actions (ainsi la libéralité est le juste milieu de la prodigalité et de la parcimonie).Une telle sagesse pratique unit étroitement l'aspiration au bonheur et la vertu.

Prendre comme fin suprêmeune amélioration de soi, viser des actions les meilleures possibles, n'exige pas le renoncement à tous lesplaisirs. Le désir varie selon les besoinsLe désir est différent en chaque individu.

Tel, pour être satisfait, doit rester célibataire, tel autre doit êtremarié et avoir de nombreux enfants.

On ne désire donc pas ce que les autres désirent, mais ce qui nouscontente personnellement, c'est-à-dire ce dont on a besoin pour être heureux selon sa propre nature.

Eneffet, si tous les hommes s'entend sur le mot, ils s'entendent fort peu sur la chose: tous appellent bonheur cequ'ils désirent mais tous ne désirent pas les mêmes choses..

Comment le pourraient-ils si le bonheur nedésigne que la chose manquante à leur désir.

[Il faut distinguer le besoin du désir.

Le premier est nécessaire, le second peut être superflu.

On peut désirer des choses dont on n'a pas besoin.

Désirer ce qui a une valeur aux yeux des autres n'est pas forcément désirer ce qui nous est nécessaire.] Le désir n'est pas le besoinIl faut distinguer le désir du besoin.

Le besoin est ce qui nous est réellement nécessaire, tandis que le désirest imaginaire.Désir est une forme d'appétit mesurée ou ardeur dévorant tout; pulsion de mort ou pulsion de vie, ouvrant lesportes du paradis ou de l'enfer, des délices ou des supplices.Définir le désir, c'est tout d'abord le distinguer et le situer par à ces autres mouvements de l'âme et du corpsque sont le besoin et la volonté, désirer quelque chose, ce n'est ni en avoir besoin, ni le vouloir.Le désir représente d'abord le manque, nous ne désirons tout d'abord que ce qui nous manque, mais le désirne s'y réduit pas pour autant, il est aussi en quelque sorte puissance d'être, il est cette force qui me faitvivre et pas seulement survivre, cette force qui me fait agir et par laquelle je tend vers la perfection de monêtre.Le désir se distingue donc tout d'abord de la volonté qui désigne un mouvement pleinement conscient et parlequel je définis de façon rationnelle les fins que je poursuis et les moyens que j'utilise pour y parvenir, mais il. »

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