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Désirer passionnément, est-ce désirer pathologiquement ?

Publié le 05/11/2009

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Le désir est naturel, sous toutes ses formes, des plus modérées aux plus extrêmes.

Dès la naissance, l’Homme désirera savoir, connaître le monde qui l’entoure, quitte à expérimenter le risque, condition intrinsèque de la curiosité et du désir.

Il convient de noter que ce désir de connaissance est le moteur de la démarche scientifique, toute question non résolue méritant l’attention.

L’on peut citer par exemple les explorateurs, dont le désir de ne pas se limiter aux seuls espaces connus va les pousser à étendre les frontières, ajouter de nouvelles contrées sur les cartes, et ainsi apporter le savoir aux autres Hommes, voire le rêve, l’imagination.

Le désir semble donc parenté du rêve, dont il est la condition de la réalisation.

Dans cette même idée d’extension des frontières du connu : la conquête de l’espace, qui a toujours fasciné les Hommes, devenant la nouvelle limite a atteindre.

« propres aspirations , mais comme un simple moyen d'accéder à la satisfaction égoïste du Désir .

Cette toutepuissance pourrait donc conduire à un renfermement sur soi même et un déni de la société, voire un mépris de celle-ci.

Le bonheur personnel peut-il être compatible avec un tel autisme ?De plus, la concentration sur un désir unique mettra fatalement de coté tout autre désir, autre plaisir, limitera ainsila curiosité, accentuera donc le repli.En cela, le système du désir est assimilable à un système de vases communicants, ainsi, si le sujet se focalise surun seul but, ses autres possibilités se verront être réduites, devenant insignifiantes.On peut donc facilement imaginer la possibilité qu'un individu étant pris dans l'activité passionnelle puise en oubliercertaines autres priorités, voire certains besoins primaires, manger, ou dormir par exemple, déséquilibrant totalementle sens des réalités et biaisant la vie à proprement parler, et ses nécessités.La Passion prend alors le pas sur l'individu, entraînant une perte inconsciente de contrôle de soi-même et declairvoyance, relevant d'un état pathologique.Enfin, on peut s'interroger sur la place de l'échec, dans un tel schéma.

En effet , le fait de se focaliser sur un seuldésir multipliera certes les joies découlant de son accomplissement , dans des proportions relevant de l'euphorie ,mais aussi proportionnellement le poids de la peine du sujet dans l'éventualité d'une impossibilité d'un telaccomplissement , pour des raisons internes au sujet , pouvant mener a un complexe d'infériorité , une perte deconfiance , ou de part des raisons externes a celui-ci , menant a un sentiment d'injustice , de haine des autres , dejalousie et d'envie .Il s'agit donc d'une expérience à « double tranchant », synonyme d'une vie peu équilibrée, qu'il convient donc demodérer sous peine d'en venir aux états précédemment envisagés.Cette réflexion amène donc à la considération de l'ambition, et de la nécessité de sa régulation en conformité avecles possibilités offertes au sujet et de son domaine d'action, pour ne pas s'exposer à une répétition d'échecs (cecin'implique cependant pas d'adopter une attitude défaitiste et fataliste, simplement mesurée et réaliste), etégalement a la régulation de chaque désir, pour ne pas tomber dans un état passionnel incontrôlable.

III.

… D'où la nécessité absolue de l'apprivoiser La solution au problème posé par le désir, à savoir le dilemme entre sa suppression et son exploitation etson recours de manière abusive, apparaît donc comme étant l'équilibre éclairé, soit la hiérarchisation de tous lesdésirs.Chaque désir doit être envisagé seul et de manière la plus complète possible de sorte que : - Le plaisir procuré au présent ne se fasse pas au détriment de l'avenir.

Par exemple, un excès de gourmandise pouvant avoir pour conséquences certains maux, voire un gain de poids .Il faut donc savoirmodérer chaque désir et envisager les conséquences, afin de ne pas avoir a posteriori de regrets, desentiment de culpabilité ... - Un désir ne supplante pas d'autres désirs, le plaisir pouvant également résider dans la diversification. - Le désir ne doit surtout pas influencer de manière trop important le mode de vie, les relations sociales, afin de garder une certaine hygiène de vie et un certain altruisme. - Le désir ne doit pas être confondu avec le besoin , ou du moins , il ne doit pas en devenir un , qu'il s'agisse de besoin primaires (manger , dormir) , ou autres , tout aussi important , également moyensnécessaires bien que contraignant de bonheur (exemple : le travail présent , les études , permettantd'acquérir une certaine réussite sociale) . En effet, le court terme ne doit pas être privilégié par rapport aux conséquences dans l'avenir, j'en prends pourexemple l'épisode biblique du fruit défendu, qui symbolise bien les ressorts de cette thèse.

Adam et Eve , possédanttout ce qu'il était possible de désirer pour être heureux , sous l'impulsion de leur désir de savoir , d'expérimentertoute chose , seront amenés a goûter la pomme malgré les avertissements divins , ce qui aura pour conséquenceleur renvoi du jardin d'Eden .Bien que le désir ne devrait pas être une source de culpabilité, cet exemple traduit un avertissement quant à cettesoif intarissable de découverte, préconisant la prudence envers le désir, et la nécessité de savoir parfois secontenter de ce que l'on possède.Le désir peut alors être considéré comme une faiblesse de volonté, mais un tel jugement serait exagéré comparé a lanécessité déjà prouvée du Désir, alors pourquoi donc blâmer un sentiment irrépressible et indispensable ? Il suffitd'apprivoiser ce sentiment, a travers sa connaissance, en ce qu'il a de bon, et en ce qu'il peut apporter de mauvais(apprentissage par l'échec nécessaire).. »

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