Devoir de Philosophie

Déterminisme, finalité et hasard

Publié le 16/01/2004

Extrait du document

Conséquences:1) Le déterminisme permet la connaissance scientifique des phénomènes, qui peuvent être reliés par des lois, c'est-à-dire par des relations de causalité constantes et universelles (nécessaires).2) Dès lors, la connaissance des causes permet la prévision des effets, donc l'action. En permettant d'agir sur les causes, la connaissance du déterminisme permet de maîtriser la nature: c'est là le rôle de la technique.«Pour le physicien, il y a déterminisme lorsque la connaissance d'un certain nombre de faits observés, à l'instant présent ou aux instants antérieurs, jointe à la connaissance de certaines lois de la nature, lui permet de prévoir rigoureusement que tel ou tel phénomène observable aura lieu à telle époque postérieure.» (Louis de Broglie, physicien). I. L'idée de cause est une idée plus métaphysique que scientifique (sous sa forme absolue elle signifie création, Dieu est cause en créant); c'est une idée mêlée de sentiments humains (je me sens cause en agissant, en faisant effort; ce serait, selon Maine de Biran, l'origine même de l'idée de cause); elle est liée à l'idée de responsabilité (la cause, c'est ce qui est mis en cause, ce qui est accusé, et un procès est une « cause » bonne ou mauvaise). II. A l'idée de cause, la science substitue l'idée de loi ou de déterminisme. Galilée a pris une conscience claire de l'idée de loi en se demandant non plus pourquoi les corps tombent, mais comment ils tombent.

« V.

Kant disait que le principe de déterminisme était seul constitutif, le principede finalité étant seulement régulateur.

Autrement dit, le principe dudéterminisme est inévitable pour constituer l'objectivité de l'expérience.

Leprincipe de finalité est facultatif.

Il réfléchit après coup une expérience que ledéterminisme suffit à constituer.

Si vous croyez à la finalité, vous êtes bienobligé de croire quand même au déterminisme, car la finalité implique ledéterminisme.

Mais si vous croyez au déterminisme, vous pouvez toujoursdouter de l'hypothèse finaliste : par exemple l'oiseau semble être fait dans lebut de voler.

Il est adapté au vol par la structure des os de l'aile, très légers;creux et pleins d'air, par la forme ovoïde du tronc, par l'extrême légèreté de latête et du cou, par la disposition des plumes des ailes.

Le métaphysicien peuttrès bien se risquer à dire que l'oiseau est ainsi constitué pour voler (par lanature ou par Dieu).

Que cette hypothèse finaliste soit vraie ou fausse, peuimporte à la science.

Un seul fait est absolument certain, c'est que l'oiseauvole parce qu'il est constitué de cette façon.

Les fins, si fins il y a, ne seréalisent que par des moyens.

Et c'est le moyen qui détermine la fin.

Lafinalité — apparente ou réelle, peu importe à la science — est réalisée par desmécanismes strictement déterminés. VI.

La notion de hasard serait, selon certains, antithétique du déterminisme.C'est acceptable si je définis le déterminisme par la prévisibilité, si je dis avecM.

de Broglie : « Il y a déterminisme lorsque la connaissance d'un certain nombre de faits observés à l'instant présent ou aux instants antérieurs jointe à la connaissance de certaines lois dela nature permet de prévoir rigoureusement que tel ou tel phénomène observable aura lieu à telle époquepostérieure.» Le hasard serait alors l'imprévisible.

Par exemple, j'ai gagné un lot important à la Loterie, c'est unhasard.

Cela ne veut pas dire que la Grande Roue, en formant le soir du tirage les numéros gagnants, ait cesséd'obéir aux lois de la nature.

La roue s'est arrêtée en fonction de l'impulsion mécanique reçue, des frottements.

Il n'ya là aucune contingence au sens métaphysique du mot : un fait serait contingent s'il pouvait, tous ses antécédentsétant donnés, être ou ne pas être.

Nul ne prétendra que dans le cas du résultat d'un tirage à la loterie, il en soitainsi.

J'ai gagné par hasard, cela veut simplement dire que personne n'était capable de prévoir le résultat. VII.

L'indéterminisme, la contingence absolue exigerait non seulement qu'un fait soit indéterminable, mais qu'il soitindéterminé.

Cela se présente-t-il dans le cas des relations d'incertitude de Heisenberg, formule qui indique qu'on nepeut fixer simultanément la position des microparticules de matière et leur vitesse ? En fait il y a plutôt, ici encore,impuissance à connaître qu'indéterminisme en soi et cela parce que, pour préciser la position d'un électron, il fautl'éclairer, c'est-à-dire le bombarder avec un photon, donc troubler sa quantité de mouvement (c'est le déterminismede l'observation qui fait obstacle à l'observation du déterminisme). VIII.

Il vaut mieux, avec Cournot, définir le hasard comme le point de rencontre de déterminismes indépendants (unhasard : la tuile qui écrase un passant : c'est un déterminisme météorologique et mécanique qui rencontre undéterminisme psychologique, celui qui a motivé la promenade). IX.

Surtout, l'idée de hasard se définit en fonction de la finalité.

Le hasard, c'est la négation de la finalité, c'est unesimple apparence de finalité (Bergson disait à la suite d'Aristote que c'est le détermisme qui se comporte comme s'ilavait une intention).

Par exemple, attribuer au hasard mon gain de loterie, c'est mettre en congé la Providence :tout se passe comme si une finalité avait pourvu à ma chance, mais en fait c'est un hasard : autrement dit, il n'y arien que le déterminisme aveugle, il n'y a pas de finalité.

De même ce n'est pas un Dieu vengeur qui a fait tomber latuile sur le passant.

Il n'y a pas d'intention, c'est un hasard. Le déterminisme scientifique • La science classique justifiait le principe de l'induction par l'existence d'un déterminisme rigoureux qui implique quetout fait soit réglé par une loi. • Mais la découverte au niveau microphysique de phénomènes imprévisibles (cf.

les relations d'incertitudes deHeisenberg qui posent qu'il est impossible d'indiquer, à volonté et exactement, à la fois la position et la vitesse d'uneparticule atomique) à remis en cause la notion traditionnelle d'un déterminisme universel pour lui substituer celle d'undéterminisme probabilitaire.

Dans ces conditions toute induction ne peut être que probabiliste, la loi que l'on induitne pouvant être que plus ou moins probable. • Mais la question reste de savoir si le déterminisme probabilitaire de la physique quantique signifie que l'on neconnaît et que l'on ne peut connaître qu'incomplètement le système physique dont elle traite, ou s'il implique unecontingence pure au sein de la matière. CITATIONS:. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles