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Le développement technique est-il un progrès ou un danger ?

Publié le 27/03/2005

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technique

alors ni les chefs d'artisans n'auraient besoin d'ouvriers, ni les maîtres d'esclaves. « (« Politique «, I, 4).Mais cette ruine, cette dégradation du corps, qui ne développe plus une habileté ou un talent mais itère & réitère un même geste qui n'a plus de sens pour celui qui l'exécute, est corrélative d'un abrutissement spirituel. Le « pire « réside dans la séparation de la conception et de l'exécution qui fait que le travail n'est plus conçu mais subi, ne développe plus intelligence ou créativité, mais cantonne l'homme à la contemplation d'une action imposée étrangère, absurde. « Travail forcé, il n'est plus la satisfaction d'un besoin, mais un moyen de satisfaire des besoins en dehors du travail. «Ainsi on conçoit que « ce qui est humain devienne animal. «Mais, ajoute Marx : « on fuit le travail comme la peste. « « C'est pourquoi l'ouvrier n'a le sentiment d'être soi qu'en dehors du travail «. Le travail étant devenu animal, machinal, torturant, l'homme s'y voyant dépossédé de sa propre activité, ne peut plus se sentir lui-même qu'en dehors du travail.Or, ce qui existe en dehors du travail, c'est essentiellement (compte tenu, qui plus est, des conditions économiques dans lesquelles on maintient l'ouvrier), la satisfaction des besoins.

Zola a plus d'une fois décrit la machine comme une sorte de monstre broyant sans relâche les vies de ceux qui la servent. Que l'on pense à Germinal par exemple. Il n'est que de se référer aux premières chaînes de montage pour comprendre en quoi la technique, à mesure qu'elle augmente la production, réduit l'homme à n'être qu'un automate ignorant la finalité du geste qu'il répète à longueur de journée. La division du travail qui s'est imposée avec le développement de la grande industrie, et qui caractérise encore aujourd'hui nombre d'entreprises a vu son utilité très vite contestée.

Des premières manufactures aux usines modernes, la division technique du travail s'est en effet accentuée jusqu'à l'extrême parcellisation. Tant que le travail est divisé en métiers différents, chaque homme de métier peut réaliser un produit dans son ensemble, et même s'il existe une coopération, chacun est capable d'accomplir toutes les tâches nécessaires à la réalisation du produit (au Moyen âge par exemple, la fin de l'apprentissage est symbolisée par la réalisation d'un chef-d'oeuvre). Avec les manufactures cette capacité à réaliser le produit en entier se perd et, dans la grande industrie, avec le machinisme, elle disparaît totalement.

 

  • I - Les désillusions du progrès : péril pour l'environnement et désorganisation de la société

A - Les progrès contre l'environnement 1. Les diverses formes de pollution 2. La multiplication des destructions et des gaspillages B - Le progrès contre la société 1. Les diverses formes de pollution 2. La multiplication des destructions et des gaspillages

  • Conclusion I - et transition

La multiplication de ces dangers fait peser une menace sur l'humanité et provoque des angoisses profondes. Cependant l'évolution des sciences est irréversible, et il importe de modifier nos comportements pour mieux en tirer parti.

  • II - Une confiance renouvelée dans le progrès : irrésistible évolution des sciences et naissance d'un nouvel humanisme

A - Une irrésistible évolution des sciences 1. Impossibilité d'arrêter le progrès des sciences et des techniques 2. Les remèdes à attendre de cette évolution : amélioration du niveau de vie, et nouvelles techniques au service de l'écologie B - L'apparition d'un nouvel humanisme 3. La modification des comportements individuels 4. Une meilleure organisation de la société

technique

« [...] n'a aucune occasion de développer son intelligence ni d'exercer son imagination [...] Il devient en général aussiignorant et aussi stupide qu'il soit possible à une créature humaine de le devenir. » Au début du XX ième , Taylor invente « l'organisation scientifique du travail », qui vise à augmenter la productivité en rationalisant le travail.

Le travail est divisé de telle sorte que chacun n'effectue plus qu'une parcelle de l'objet.

Letravailleur répète toujours les mêmes gestes.

Aucune habilité de métier n'est plus nécessaire, les tâches simplifiéespeuvent être exécutées sans formation.

Ce qui entraîne pour l'ouvrier une activité dénuée de sens et ennuyeuse,simple moyen de gagner sa vie.

L'idée d'aliénation semble particulièrement adéquate pour désigner ces phénomènes.La « rationalisation » du travail, est critiquée comme déraisonnable d'un point de vue humain. D'autre part, au nom de l'égalité entre les hommes, il est possible de reprocher à la rationalisation du travaild'accentuer la division entre travail intellectuel et travail manuel et entre tâches de commandement et tâchesd'exécution.

En effet, l'organisation de la fabrication du produit doit être pensée entièrement à l'avance et laproduction décomposée en un certain nombre de gestes : ce travail préalable de conception n'est pas le fait deceux qui exécuteront le travail.

De plus, l'exécution d'une tâche dépendant de l'exécution d'une autre, les rythmesde production doivent être strictement respectés et donc contrôlés. La technique aliène l'homme C'est dans la phase initiale de sa pensée que Marx écrit : « Ce qui est animaldevient humain, ce qui est humain devient animal ».Ce qui est humain, c'est le travail.

Or, dans les « Manuscrits de 1844 »,encore marqués par l'influence de Hegel, si le travail est principiellementformateur, sa forme contemporaine (le travail à la chaîne) devient aliénante,abêtissante, inhumaine.

En clair, le travail de vient animal.Les « Manuscrits » appartiennent à la phase initiale de la pensée du jeuneMarx.

Notre auteur n'y est pas encore en possession des principalescatégories de sa pensée.

Le matérialisme historique n'est pas parvenu à laformulation qu'il acquerra dans la maturité.

D'une part, Marx s'y montre plusproche d'une réflexion proprement politique, qui passera ensuite au secondplan (ou se verra réélaborée après les analyses économiques du « Capital »).D'autre part, Marx y est encore tributaire d'une lecture essentialiste, moinshistorienne que par la suite.

C'est ainsi qu'il prétend définir une essence dutravail qui se voit pervertie par les formes modernes de production.Marx est alors très marqué par un passage de la « Phénoménologie de l'esprit» de Hegel, la dialectique du maître & de l'esclave.

Dans ce mouvement, quifait suite à l'épisode de la lutte à mort pour la reconnaissance, Hegel montreque la libération véritable de l'humanité ne vient pas du maître, qui ne domineque symboliquement le monde, mais de l'esclave.

C'est par la disciplinequ'impose le travail que l'homme s'éduque et domine, réellement cette fois, lamatière. Si le travail, qui est humain, devient animal, c'est tout d'abord que seul l ‘homme, au sens propre, travaille.

Certes,certains animaux « fabriquent » ; castors, abeilles « construisent ».

Mais cette activité est instinctive, la règle deconstruction est, si l'on veut, donnée par la nature.

Le travail spécifiquement humain est tout autre.

Comme le ditMarx dans le « Capital » :« Ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la celluledans sa tête avant de la construire dans la ruche .

» La perfection de la ruche n'est que la contrepartie d'une activité instinctive, « machinale », non pensée, non voulue.Le travail spécifiquement humain n'émerge que lorsque est en jeu la totalité de nos capacités.

Il faut imaginer etconcevoir ce que l'on va produire.

L'existence de l'objet est tout d'abord idéelle, c'est un projet, une anticipation,quelque chose qui vient bien de l'homme et non de l'instinct, cad de la nature.

A partir de ce projet, il faut aussi lavolonté effective de fabriquer, de manière ordonnée, planifiée, rigoureuse.

Enfin il faut mettre en branle unehabileté, une force, un talent physique.Dans le moindre objet fabriqué est donc investie la totalité de nos capacités (imagination, conception, déduction,volonté, habileté, force).

Cet investissement fait de l'objet fabriqué un objet humain, qui objective nos capacité, etcela confère de la valeur à l'objet et le rend respectable.

Si l'objet fabriqué –même mal- par le plus mauvais artisan,vaut mieux que la cellule la plus réussie de l'abeille la plus experte, c'est que, dans le premier, on contemple del'humain, l'activité humaine objectivée.

En ce sens, le travail est humain, et même uniquement humain.Il s'ensuit deux choses.

D'abord, par le travail l'homme s'éduque, se forme, s'humanise.

Que le travail soit pénible,astreignant, fastidieux, n'y change rien.

Face à l'étymologie du terme « travail » (« tripalium » = instrument detorture) ou de la malédiction biblique (« Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front »), les modernes, et surtoutHegel puis Marx, rétorquent que c'est par le travail que l'homme se fait homme, passe d'une activité instinctive àune activité pensée, d'une spontanéité animale à une discipline rationnelle.Mais ce premier point est corrélatif du second.

Le travail humain requiert la discipline et la mise en oeuvre de toutesnos capacités intellectuelles & physiques.

On ne sépare pas ici la conception du travail de son exécution ; l'esprit seforme en même temps que le corps.

Il faudrait ajouter que cette forme d'activité n'est pas séparable de formes desocialisation, du développement du rapport à autrui.

Enfin, et il faut insister sur ce point, l'homme peut être fier deson travail dans la mesure où il est bien le sien, cad un objet produit par ses qualités et qui en quelque sorte les. »

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