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Le devoir et le bonheur

Publié le 28/05/2011

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Le devoir et le bonheur

 

 

Devoir: obligation à l'égard de ce qu'il faut faire ou ne pas faire.

 

Bonheur: ce n'est pas simplement être heureux,comme l'écrivait Aristote, « Une hirondelle ne fait pas le

printemps, ni non plus un seul jour»,c'est un état de satisfaction durable et complet.

 

I. Le bonheur récompense-t-il la vertu?

 

Le terme moral désigne l'ensemble des prescriptions et des valeurs qui concernent la condition de la vie. Agir moralement c'est comme si on se conformer ou accepter les devoirs moraux.

Il existe 3 type de devoirs: - devoir juridique = obligation parfaite.

- devoir religieux = obligation parfaite dans une théocratie/ imparfaite dans une république.

- devoir moral = obligation toujours imparfaite.

 

Si le devoir moral est une obligation imparfaite , pour vouloir être moraux?

Être moraux, c'est une chose qui est désirable en soi: bien moral. La plupart des gens pensent que la moralité

implique des sacrifices à faire.

 

Faire son devoir moral, implique-t-il de sacrifier son bonheur?

 Le bonheur désigne un état de satisfaction durable et complet # du plaisir qui est toujours bref et partiel.

Bonheur = fin (ultime de l'existence humaine) tandis que le plaisir n'est qu'un moyen pour atteindre le bonheur.

D'une part, le bonheur est le résultat d'une démarche volontaire et réfléchie de l'ensemble de nos efforts pour réussir

notre vie:seule une vie juste et droite peut nous faire accéder au bonheur véritable.

Mais d'autre part, l'obtention du bonheur semble nous échapper.

 

II. L'homme vertueux est le seul à être heureux

 

1. Le bonheur est la fin naturelle de l'homme.

 

Pour les grecs, tout être naturel poursuit lui aussi une fin, celle-ci oriente ses désirs, ses pulsions, ses tendances. C'est dans cette fin que la nature se réalise pleinement: la téléologique ( télos = la fin )

fin = bien fin ultime = le bonheur

Le bonheur est la fin qui peut être considérée comme un moyen.

 

2. L'eudémonisme: ( du grec: eu = bien et demonia = fortune), c'est l'éthique qui fait du bonheur le point de départ de la vie bonne. Il connaître la bonne définition du bonheur, il faut analyser la nature de l'homme: cela permet de savoir comment il peut s'accomplir et atteindre la perfection qui lui est propre. Pour Aristote, la perfection de l'homme est à a rechercher du coté de l'âme plutôt que du corps. Il pense que la nature spécifique de l'homme réside dans sa raison, la vie heureuse ne peut donc résider que dans l'accomplissement d'une vie conforme à la raison: il faut donc être juste, courageux et sage pour être heureux. l'homme qui mène cette vie réalise la perfection à la quel la nature la prédestiné

Cependant le bonheur comme réalisation de l'activité la plus noble n'exclus pas le plaisir. Pour Aristote, le plaisir accompagne toujours une action qui est excellente: on agit en accord avec notre nature # en désaccord avec celle-ci = on éprouve de la souffrance.

Vertus: - théorique = sagesse, prudence. - pratiques = courage, justice.

 

Pour les Stoïciens, le bonheur est différent du plaisir , comme le pensé Aristote. Ils ont une conception panthéiste: Dieu est partout et les choses sont liées entre elles.

L'homme = un microcosme: réflexion de la rationalité.

L'accord avec la nature créer pour tout être des devoirs à accomplir, activités qui sont conformes à la nature de l'être.

Selon Cicéron, le premier devoir est de vivre en accord avec la nature

Le devoir au sens Stoïcien n'est pas propres aux actions des êtres humains. Pour eux, même les plantes ont des devoirs.

Le premier devoir de l'être vivant: devoir envers soi-même = l'instinct de conservation

Notre nature contient des racines de la vertus morale mais c'est par nos choix que nous devenons vertueux.

Parmi les choses que nous désirons, il l'a 2 catégorie: -choses désirables conformes à la nature ( santé, richesse )

-choses désirables contraires à la nature ( les vises, lâcheté)

Mais selon les Stoïciens, notre raison nous indique que tout ce qui est conforme à la nature n'est pas forcément bien ni ce qui est contraint à la nature est forcement mal.

La vertu c'est « la perfection d'un être rationnel en tant que rationnel ». Pour les Stoïciens, l'homme vertueux est l'homme le plus heureux dans la mesure ou il a tout ce dont-il a besoin pour s'accomplir lui-même, pour bien vivre et pour satisfaire ses désirs.

Ce qui caractérise en premier le bonheur c'est l'autarcie (autodependance) et l'atarscie (ne pas être enclin aux passions).

Dans ce point de vue, le bonheur est inaccessible pour nous mais cela correspond à la perfection de la vie divine. Pour les Stoiciens, l'idéal de la vertu est de vivre comme un Dieu parmi les hommes. Pour eux le plaisir n'est pas indispensable à la vertu et donc au bonheur.: le plaisir peut facilement se dégénérer en passion.

 

3. L'hédonisme : ( du grec hedone = le plaisir ), conception défendue par Aristippe de Cyrène: la finalité de l'existence c'est le plaisir. Comme les eudémonistes, il a une vision téléologique de la nature : la nature humaine poursuit 2 fins =

- plaisir - évitement de la douleur

Il existe 2 états agréables: - absence de douleur ( plaisir en repos) - jouissance (plaisir en mouvement)

Le bonheur, Aristippe le définit comme étant la somme de tous les plaisirs particuliers qui comprennent les plaisirs passés, présents et avenirs. Cependant, le problème avec l'hedomisme radical d'Aristippe est que malgrès son apparente évidence, il va a l'encontre du sens commun.

 

4. Un eudémonisme hédoniste: l'éthique épicurienne.

Épicure, philosophe grec s'inspire de l'hédonisme d'Aristippe mais y ajoute un peu d' eudémonisme. Gassendi à introduit l'épicurisme en France au XVI et XVIIe s. L'épicurisme est axé sur la recherche d'un bonheur et d'une sagesse dont le but ultime est l'atteinte de l'ataraxie. C'est une doctrine matérialiste ( tout ce qui existe est de la matière).

Pour Epicure, l'homme est un corps définit par sa capacité d'éprouver le plaisir ( = bon) et la douleur (= mauvais).

Comme Aristippe, Epicure est un hédoniste: pense que tout plaisir est un bien mais tout plaisir n'est pas bon à prendre.

De plus, il conçoit le plaisir comme intrinsèquement limité: le plus grand plaisir est synonyme d'absence de douleur.

Le plaisir tel que le comprend Aristippe n'est pas la jouissance sans limite d'Aristippe : c'est un mélange de joie tempérées, de tranquillité et d'autosuffisance.

Selon Epicure, « Il n'y a pas de moyen de vivre agréablement si l'on ne vit avec prudence ». La prudence chez lui est la première des vertus: elle n'implique pas de sacrifier le plaisir mais elle est elle-même prudente.

 

III. Antinomie du devoir et du bonheur.

 

1. Le bonheur impossible

Sous l'influence du christianisme, le rapport entre l'homme et la nature se modifie: le chrétien ne veut plus vivre, mais survivre après la mort. La fin de l'existence humaine n'est donc plus dans la vie mais dans l'au de-la.

Il dévalorise la nature, la vie, le désir et le bonheur en tant qu'objet naturel: on passe d'une vision antique de l'existence comme totalité heureuse à une vision moderne de l'existence comme tragique Hegel.

Rupture entre un cosmos et un univers infini ( terre = matière), régit par des lois mécaniques.

Devant l'univers infini, l'homme éprouve de l'angoisse, Pascal dit « Le silence éternel de ces espaces m'effraye ». l'homme à la conscience qu'il n'est pas à sa place dans ce monde.L'homme moderne c'est la nostalgie ( matos = retour algos= douleur) d'un ailleurs à jamais perdue, d'une totalité heureuse devenue inaccessible.

Comme Pascal, Schoepenhower voit dans le malheur(de la condition humaine) une dimension de la vie, la volonté de vivre est inconsciente, c'est l'instinct de se reproduire: tous les êtres vivant tiennent à la vie.

Pouvons-nous sortir de ce cercle que désir Schopenhower?

Pour Freud c'est possible mais à condition de réagir à la baise nos prétentions au bonheur. Dans son oeuvre Malaise dans la culture, il procède à une enquête sur le bonheur individuele t collectif. Il énonce la thèse de l'impossibilité du bonheur. Le premier obstacle à notre bonheur c'est la structure de notre corps. Le 2ème c'est la nature exterieur et le 3ème c'est autrui.

Autant les êtres humains se résignent facilement aux limites de leurs propres corps et aux contraintes de la nature extérieur autant il accepte difficilement que la société soit une source de souffrance.

 

Pour Freud, l'existence individuel et social se laisse envisager comme une négociation entre le principe de réalité et le principe de plaisir= naissance à des stratégies individuelles et collectives dont le but est d'aider les humains de « modérer leurs exigences au bonheur ». ex: l'ascétisme = plaisir simple restriction stoïcisme.

Tous les désirs ne sont pas compatibles avec l'existence sociale : ils faut adoucir les exigences sociales.

 

Deux pulsions fondamentales qui contrôlent notre inconscient: pulsion de vie (eros) et pulsion de mort (tanathos: qui nous pousse à faire du mal à autrui).

· entropie: revenir à un état de stabilité (absence d'énergie) néguentropie: s'opposer à la liberté

2. L'homme est destiné à la moralité, non au bonheur

 

Si l'homme n'est pas fait pour le bonheur à quoi est-il destiné alors?

Kant soutient que l'homme doit rechercher en lui-même le sens de son existence et non pas en Dieu ou dans la nature.

Il raisonne ainsi: si la nature avait voulu que l'homme soit heureux, elle l'aurait doté d'un instinct certains pour atteindre ce but, hors il en est rien.

En lui donnant la raison, la nature à éloignée l'homme du bonheur mais pour lui donner un fin plus élévée, à savoir la moralité.

 

En digne représentant des lumière, Kant envisage l'homme comme un être rationnel . Comme chez Rousseau, chez Kant la raison est avant tout pratique et non pas théorique: la connaissance est impréalable à l'action.

La raison pratique désigne chez Kant la dimension de la raison humaine qui consiste à représenter des principes et des lois qui guident l'action: c'est la raison pratique qui détermine nos devoirs·

Pour Kant, le fait que l'homme soit un être rationnel signifie que la fin de son existence « est une dignité beaucoup plus élevée que le bonheur »: l'homme doit obeir à la loi morale et au mépris de toutes satisfactions pour être digne du bonheur. La morale de Kant est déontologique: ce qui doit être (respect du devoir) # téléologique.

Qu'est ce que le devoir? Kant le définit comme la nécessité d'agir par respect pour la loi morale

Qu'est ce qu'une loi morale? Une loi morale est une finalité qui vaut universellement et nécessairement, quelque chose que tout le monde doit vouloir. Ce qui fait qu'une action est bonne ou mauvaise c'est son accord ou désaccord avec la loi morale.

Kant pense que l'action doit être conforme au devoir (=légalité) et l'action par devoir (=moralité). Il distingue les vrais des faux devoirs. Le vrai devoir est l'impératif catégorique (= faire une action parce que la loi morale nous le demende), les faux devoirs sont les devoirs impératifs hypothetiques: faire une action dans un but précis:

 

Loi: énoncé valable et nécessaire

 

Kant distingue 3 formulations de l'impératif catégorique:

-principe d'universalisation de la moralité « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en meme temps qu'elle devienne une loi universelle »

-il faut distinguer la fin(le but) du moyen (outils) « Agis de tel sortes que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen

-principe d'autonomie de la volonté « Agis de tel sorte que ta volonté puisse se considérer elle-même en même temps comme légiférant universellement grâce à sa maxime »

A partir de cela, Kant distingue plusieur types de devoirs à respecter: devoir envers-soi même(se perfectionner et se conserver), devoirs envers les autres.

 

Une loi = un devoir à faire: faire son devoir exige un désintérêt total pour notre bien personnel. Pour certains individus, la moralité implique une frustraction( = blocage). Pour ceratins, il n'ya pas de contradiction entre interet et moralité.

Le bonheur est une fin universelle mais cela ne veut pas dire que c'est une fin bonne

L'analyse de la notion du bonheur nous montre que celle-ci est contradictoire, le bonheur se défini en effet comme « la satisfaction naturelle de toutes nos inclinations tant en extension (en multiplicité), qu'en intencité (en degrès) et en protension (durée).

la recherche du bonheur est vouée à l'échec car les désirs à satisfaire sont trop nombreux et contradictoires entre eux . Pour Kant, le bonheur est donc un idéal de l'imagination par un principe rationnel

la morale nous apprend à mépriser le bonheur et à transformer nos désirs par le seul respect du devoir.

La morale de Kant n'accorde de statue morale au bonheur qu'en tant que croyance morale ou espérance de la raison relevant de la théologie rationnel.

 

3.Les figures du devoir: qui peut me dire \"tu dois\"?

 

Transformation de la signification du devoir qui est un processus d'intériorisation: le devoir ne s'impose plus de l'extérieur au sujet mais trouve source dans le sujet lui-même=passage d'une conception heteronomique à autonomique.

Société est dépositaire de l'autorité morale = les valeurs morales sont intériorisées par l'éducation = + de devoir absolu seulement des devoirs relatifs à tel ou tel contact social.Chaque société crées les valeurs morales qu'elle inculque à ses membre.

 

La notion de conscience morale designe le sentiment interieur du bien et du mal qui s'opposse aux morales conventionnelles imposées par la socièté ou les autres autorités exterieurs.

Dans L'Emile ou l'éducation, Rousseau la caracterise comme un sentiment et non comme un jugement: on a besoin d'éducation pour etre moral. Ce snetiment est inné et rend l'homme semblable à Dieu: l'homme devient automane.

Mais à la diffèrence de Rousseau, Kant envisage la conscience morale comme une faculté discursive et non pas intuitive

 

 

IV. Dialectique du devoir et du bonheur.

1.Critique de la morale et du devoir

Vie éthique: action de l'individu au sein de l'État Hegel

La moralité: ne concerne qu'une personne isolée ( par rapport à sa volonté).

 

La critique que Hegel adresse à Kant c'est que son impératif catégorique est formel mais trop général. Cette critique à été formulée aussi par Charles Péguy (XIXè s) « le kantisme à les mains pures mais il n'y a pas de main ».

Pour Hegel la philosophie de Kant nous présente une vision morale du monde qui correspond à un point de vue naïf: il considère l'homme dans la nature et non pas comme nature. Cela veut dire que d'un coté, la la volonté du devoir et la volonté particulière ne s'accorde pas. D'un autre coté cela veut dire que la moralité et la rationalité doivent être introduite dans la nature de l'extérieur: transformation du monde pour le rendre meilleur = tache infinie.

A force de vouloir détaché le devoir de tout mobile sensible, Kant se perd dans les contradictions d'une tache qui doit tjr être remplit. La volonté morale se condamne ainsi à l'inefficacité

 

2.l'individualisme contemporain et le droit au bonheur

 

Selon Gilles Lipovetsky, la notion de devoir absolu à dominer la vie morale en Occident entre 1700 et 1950.

A partir d e1700, on assiste à un processus de sécularisation de la morale de l'étique qui soutient la morale à la tutelle religieuse et qui affirme l'autonomie de l'individu mais dans la notion du devoir absolu persiste une notion religieuse celle de dette infinie.

Développement de la philosophie de l'utilitarisme au XVIIIe s.

Gilles Lipovetsky, dans son œuvre Le crépuscule du devoir montre que le devoir avait pour but de conjuguer la dynamique licencieuse des droits de l'individu moderne.

Le même processus de démocratisation à vue naître le rationaliste austère des Lumières et la revendication d'un droit au bonheur, tous deux portés par la Révolution Française.

Il n'est pas étonnant que St Juste dise à ce propos que « le bonheur est une idée neuve en Europe ».

il l'avait donc selon Liposvetsky 2 logiques antinomiques de l'individualisme moderne:

1.individualisme attaché aux règles morales à l'équité au future = individualisme responsable.

2. individualisme du chacun pour soi et du « après moi le déluge ».

Monté en puissance du libéralisme et de l'utilitarisme # de l'idéale du sacrifice morale.

 

Si le libéralisme affirme comme principe général la société moderne «  vice privé, vice public » (formule de Mondville)

la morale du devoir s'affirme comme moyen d'avoir bonne conscience.

 

Par contre depuis 1950, le discour moral se trouve décrédibilisé, la morale sert d'avantage à la propagande communicative qu'à la veritable correction des vices.

Selon Lipovetsky, l'éthicisme devient ainsi la figure désenchantée de la fausse conscience. Pour surmonter cette situation délétrée pour nos sociétés, Lipovetsky appelle de ces vœux une nouvelle alliance entre le devoir et le bonheur.

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