Devoir de Philosophie

Le devoir comme obligation morale.

Publié le 05/11/2009

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morale

Le Devoir se présente à la conscience comme une obligation purement morale, différente en cela de la nécessité du besoin (pression croissante vers la satisfaction, impression progressivement plus douloureuse et plus globalement physique d'un manque à combler, fascination du désir, ébauches des automatismes d'assouvissement) et de l'obligation sociale (pression d'une autorité pour obtenir un certain comportement « obligé «, sous peine de sanction).    1 — Les tentatives de négation de l'obligation dans le Devoir. Déjà en 1885, Guyau, dans « Esquisse d'une morale sans obligation ni sanction «, œuvre romantique d'un penseur qui avait perdu la foi et qui niait toute transcendance, tentait de montrer que c'est dans la Vie qu'il faut chercher à la fois le dynamisme capable de soulever l'homme au-dessus de l'Humanité, et le thème d'une existence morale. Après une critique nouvelle de la morale kantienne (fondée, dit-il, sur des impératifs tellement théoriques qu'ils ne correspondent à aucun cas particulier), Guyau attaque le sentiment de l'obligation qui, dit-il, « nie la moralité «. En effet faire une action parce qu'on est « obligé « de la faire, est aux antipodes de la morale. L'action morale est inventée, spontanée ; la bonne action est un élan du cœur. De même la représentation de la sanction (récompense ou punition) perturbe la moralité car la bonne action est gratuite, libre, improvisée et non pas réfléchie.

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« soudain envie de sortir tout nu que « s'habiller » apparaîtra comme une obligation, de même c'est au moment oùvous pensez à ne pas payer votre achat que « payer ce qu'on vient d'acheter » surgira comme obligation, et enfinc'est quand vous vous surprenez roulant à gauche que vous vous dites « il faut tenir sa droite ».

L'obligationapparaît donc dans « la résistance à la résistance à la nécessité des habitudes sociales ».Quel est le sens ultime de ces règles sociales ? C'est, pour l'être collectif comme pour tout être, le souci deconserver son être, de persévérer dans l'être et de se protéger.

Tous les impératifs viseront en fin de compte laprotection et la santé du groupe, petit ou grand, auquel on adhère pleinement, ils se résumeront en ceci : «Sacrifie-toi au groupe », « Pense au groupe », « Accrois le groupe », « Travaille pour le groupe », « Tue sesennemis ».

La société qui est ainsi fermée sur elle-même, dont les membres sont des fonctions du groupe, est lasociété close. B — L'appel du héros.

« Les devoirs dont il a été question jusqu'à présent sont ceux que nous impose la vie sociale :ils nous obligent vis-à-vis du groupe d'appartenance-référence plutôt que de l'Humanité.

On pourrait donc dire quela seconde morale diffère de la première en ce qu'elle est humaine au lieu d'être seulement sociale ».Or de tout temps ont surgi des hommes exceptionnels en lesquels cette morale s'incarne.

Ce sont les « héros », lessaints, les sages, les prophètes, les grands champions de l'idée d'Humanité.

Ils ne demandent rien, ils n'exigent rien,ils n'obligent pas.

Ils n'ont pas besoin de règles ni de sanctions ; leur existence est un appel.

Ils agissent par lerayonnement de leur personne et par leur exemple.

Un écho leur répond en nous ; des hommes se lèvent et lessuivent par la contagion du sentiment.

« Fondateurs et réformateurs, mystiques et saints, héros obscurs de la viemorale que nous avons pu rencontrer sur notre chemin et qui égalent à nos yeux les plus grands, tous sont là :entraînés par leur exemple, nous nous joignons à eux comme une armée de conquérants.

Ce sont des conquérantsen effet : ils ont brisé la résistance de la nature et haussé l'humanité à des destinées nouvelles.

» Par eux la cités'ouvre sur l'Humanité, la société « ouverte » remplace la société close.C — Les valeurs morales dans l'existence des hommes.

Les deux formes de l'obligation (qui correspondent à deuxsources de la morale et à deux types de religions) telles qu'elles viennent d'être décrites sont tirées par Bergson deson analyse de la moralité.

De même que le prisme décompose la lumière blanche et la révèle comme fusion deslumières chromatiques, de même l'analyse bergsonienne décompose le sentiment de l'obligation et découvre qu'il estfusion de deux réalités descriptibles séparément.

En effet nous ne sommes pratiquement ni des insectes conscientsni des héros moraux, notre sentiment de l'obligation est un « mixte » à dosage divers d'impératifs sociaux-historiqueset d'aspirations humaines au sens plein.En tout cas le sens du progrès est nettement défini, il est l'ouverture de ce qui est clos, la vie créatrice contre lesfonctions sclérosées, le point de vue du genre humain contre le point de vue du milieu, du groupe, et du sectarisme. Conclusion. A son stade moral, l'obligation, si l'on convient de lui laisser ce nom, se distingue radicalement de la nécessité et de la contrainte ; elle n'a plus rien d'obligatoire à proprement parler.

Elle se propose à la liberté et à laresponsabilité du sujet.

Elle caractérise le sentiment qui, dans la conscience psychologique, accompagne l'intentionde la promotion morale du sujet par lui-même dans une situation qui est un appel à son humanité.Encore faut-il supposer, bien évidemment, que la volonté n'est pas un vain mot.. »

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