Devoir de Philosophie

Y a-t-il un devoir d'être heureux?

Publié le 07/01/2005

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Le sage doit donc non seulement connaître les conclusions découlant des principes, mais encore posséder la vérité sur les principes eux-mêmes. La sagesse sera ainsi à la fois raison intuitive et science, science munie en quelque sorte d'une tête et portant sur les réalités les plus hautes ». La sagesse ne s'identifie pas à la science qui, au fond, manque de tête. En effet, la science pour  Aristote est un ensemble de connaissances destinées à expliquer les phénomènes en les rattachant à leurs causes et fondées sur des démonstrations. Or, une démonstration consiste à tirer des conclusions à partir de principes admis et indémontrables. Elle est imparfaite, car elle repose sur des principes dont on ne rend pas raison. La philosophie,  elle, s'attache aux fondements des principes et s'efforce de contempler les causes premières. Elle sera donc science, car elle s'appuie elle aussi sur des démonstrations, et raison intuitive, car elle les asseoit sur l'intuition des principes. Elle ne se contente pas de l'hypothétique, mais veut l'anhypothétique. Les autres sciences sont des corps sans tête, car les fondements ne sont pas solidement posés, mais présupposé.

« "Nous disons que le plaisir est la fin de la vie, nous ne parlons pas desplaisirs des hommes débauchés ni de ceux qui consistent dans lajouissance, comme l'imaginent certaines gens, mais nous entendons leplaisir comme l'absence de douleur pour le corps, l'absence de troublepour l'âme.

Car ce ne sont ni des beuveries et des festins à n'en plusfinir, ni la jouissance de jeunes garçons ou de femmes, ni ladégustation de poissons et de bonne chère que comporte une tablesomptueuse, qui engendrent la vie heureuse, mais c'est unentendement sobre et sage, qui sache rechercher les causes de toutchoix et de toute aversion et chasser les opinions fausses, d'oùprovient pour la plus grande part le trouble qui saisit les âmes.

Or leprincipe de tout cela, et par conséquent le plus grand bien, c'est laprudence.

Et voilà pourquoi la prudence est une chose plus précieuseque la philosophie elle-même ; car c'est elle qui donne naissance àtoutes les autres vertus, en nous enseignant qu'il est impossible devivre heureusement sans vivre avec prudence, honnêteté et justice,comme il est impossible de vivre avec prudence, honnêteté et justicesans vivre par là même heureusement." ÉPICURE. Remarques préliminaires. Comme il est d'usage en son temps, la doctrine d'Epicure concerne tous les aspects du savoir : à la fois, une théoriede la connaissance (atomisme et sensualisme), une physique (mécaniste) et une morale (hédoniste).

C'est cettedernière qui est encore évoquée aujourd'hui sous le nom d'épicurisme, mais avec un contresens habituel, puisque lanotion d'épicurisme, malgré la vulgarisation qui en est faite par Lucrèce, est généralement associée à l'idée d'unerecherche effrénée des plaisirs.Le texte présenté est extrait de la « Lettre à Ménécée ».L'expression « vie heureuse » apparaît trois fois dans ce texte.

L'objectif d'Epicure est donc de définir les conditionsd'une vie heureuse.

Le lecteur remarquera aussi que le plaisir est ici défini de manière négative comme absence («absence de trouble pour l'âme », « absence de douleur pour le corps »).

C'est à l'entendement de discerner lesvaines opinions (les désirs vains) des vrais.

La vertu la plus haute est donc lz prudence permettant l'usage correctde l'entendement. Modèle. 1) La thèse soutenue par Epicure est que « le plaisir est la fin [au sens de finalité] de la vie.

»2) Encore faut-il s'entendre sur ce qu'est cette notion de plaisir.

Il est absence de douleur pour le corps, absencede trouble pour l'âme.3) C'est à l'entendement d'opérer les bons choix et de chasser les opinions fausses.4) Il y faut de la prudence, chose plus précieuse que la philosophie elle-même, source de toutes les autres vertus,conditions de la «vie heureuse ». 1) La thèse d'Epicure est que « le plaisir est la fin de la vie ».

Cette définition de la fonction du plaisir est uneposition qui ne lui est pas personnelle mais qui renvoie plus généralement à la doctrine philosophique de l'épicurisme(« nous »).

Quant à la « fin » de la vie, il faut entendre la finalité, à la fois le but et l'objet.

Non pas ce qui estlointain, ou ultime, mais qui peut se réaliser dès maintenant, à condition de suivre certaines règles, que prescrit laphilosophie.Ce n'est pas dans un au-delà, mais sur terre que nous pouvons trouver la vie heureuse.

Quand il s'agit de vie, c'estla vie heureuse qu'il s'agit.

Epicure insiste.

Par trois fois il emploie l'expression.2) Que l'objectif d'une vie heureuse ne provoque pas d'objection, cela va de soi.

Mais quant à s'entendre sur lanotion de plaisir, il n'en est pas de même.

D'où, d'abord, la nécessité d'écarter (« nous ne parlons pas ») desconceptions erronées mais pourtant répandues (« comme l'imaginent certaines gens »).

D'abord le plaisir lié à ladébauche –sans doute liée à la sexualité- et marqué par l'excès.

Ni le plaisir lié à la jouissance –sans doute liéstrictement au corps.Ensuite vient la nécessité pour Epicure, de donner sa propre définition du plaisir (« nous entendons par plaisir »).Définition conceptuelle à l'opposé d'une définition empirique –qui ne cherche pas à s'appuyer sur une présence, maisqui, au contraire, se réfère à l'absence : « nous entendons le plaisir comme l'absence ».Nous sommes à l'opposé de la définition généralement imaginée, où le plaisir est vu comme surabondance,accumulation (la débauche) ou tout au moins comme un plus (la jouissance).

Ici, au contraire, nous sommes dansl'ordre, non pas tant du moins, que du rien.Double application : concernant le corps, le plaisir est absence de douleur ; concernant l'esprit, le plaisir estabsence de trouble.Mais, qu'est-ce que la douleur, qu'est-ce que le trouble ? Un quelque chose qui vient s'ajouter au neutre de la vieanormale du corps, au neutre de la vie paisible de l'âme.

quelque chose qui vient rompre un équilibre.3) Epicure reprend, une nouvelle fois, la définition du plaisir en espérant la distinction entre ce qu'il n'est pas (maisqu'on croit qu'il est) et ce qu'il est (mais qu'on ne croit pas qu'il soit).

Tout d'abord ce qu'il n'est pas.

Ni la fête («beuveries », « festins »), ni le sexe (« la jouissance de jeunes garçons ou de femmes »), ni la table (« ladégustation de poissons et de toute la bonne chère »).

A chaque fois, comme nous l'avions suggéré, avec l'idée de. »

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