Devoir de Philosophie

Devoir et liberté

Publié le 20/01/2004

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c'est ce qui le rend digne de louange ou de blâme. » Descartes, Principes de la philosophie, 1644. « Si à un instant la roue du monde s'arrêtait et qu'il y eût là une intelligence calculatrice omnisciente pour mettre à profit cette pause, elle pourrait continuer à calculer l'avenir de chaque être jusqu'aux temps les plus éloignés et marquer chaque trace où cette roue passera désormais. » Nietzsche, Humain, trop humain, 1878. « Telle est cette liberté humaine que tous se vantent de posséder et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs et ignorants des causes qui les déterminent. » Spinoza, Lettre à Schuller, 1674.Pour Spinoza, l'illusion du libre arbitre vient du fait que les hommes sont tout à fait conscients de leurs actions, mais qu'ils ignorent les causes qui les déterminent. « C'est par l'effet de [la] volonté éternelle et primitive [de Dieu] que tous les animaux se meuvent selon leur libre arbitre, et que l'homme a le pouvoir de faire tout ce qu'il veut, ou tout ce qu'il préfère d'entre les actions dont il est capable. » Maimonide, Le Guide des égarés, xiie s.Le libre arbitre désigne primitivement la faculté qu'aurait l'homme de pouvoir choisir (arbitrer) entre deux actions librement, c'est-à-dire indépendamment de toute contrainte externe, sans autre cause que le vouloir lui-même.

« Pour Kant, le devoir a sa source dans la raison et prend la forme d'une loi.D'une part, cette loi s'impose au sujet comme un impératif catégorique.D'autre part, dans sa forme, elle se réduit à un pur jugement : « tu dois »,indépendamment de ce sur quoi elle porte.

Ainsi, la raison nous prescritd'obéir aux règles qui peuvent, sans contradiction, prendre la forme d'une loiuniverselle.

Autrement dit, il n'y a qu'une seule formule du devoir : « Agisuniquement d'après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même tempsqu'elle devienne une loi universelle ».Par maxime, il faut entendre le principe subjectif qui détermine intérieurementla volonté agissante.Cette formule permet de reconnaître dans tous les cas et sans hésitation sondevoir.

Une promesse trompeuse est-elle conforme au devoir ? Non, car je nepeux accepter « avec satisfaction que ma maxime (de me tirer d'embarras parune fausse promesse) dût valoir comme une loi universelle [...].

Je m'aperçoisbientôt ainsi que, si je peux bien vouloir le mensonge, je ne peux en aucunemanière vouloir une loi universelle qui commanderait de mentir.

» La raison enest que si tout le monde mentait, on ne croirait plus aux promesses depersonne.

Par conséquent, la maxime qui me pousse à faire une faussepromesse, « du moment qu'elle serait érigée en loi universelle se détruiraitnécessairement elle-même ». « Le devoir est la nécessité d'accomplir une action par respect pour la loi.

» Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, 1785.« Par respect pour la loi » : une action accomplie en conformité apparente avec le devoir n'est pas nécessairementune action morale ; pour qu'elle le soit, il faut qu'elle ait été accomplie par devoir, c'est-à-dire par pur respect de laloi morale. « Celui qui sauve un de ses semblables en danger de se noyer accomplit une action moralement bonne, que sonmotif d'action soit le devoir ou l'espoir d'être payé de sa peine.

» John Stuart Mill, L'Utilitarisme, 1861. « Devoir ! mot grand et sublime, [...] ou trouver la racine de ta noble lige [...] ? Ce ne peut être rien de moinsque ce qui élève l'homme au-dessus de lui-même.

» Kant, Critique de la raison pratique, 1788. « Il n'y a donc qu'un impératif catégorique, et c'est celui-ci : Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tupeux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle.

» Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, 1785.L'impératif kantien désigne un commandement de la raison pratique.

Il est hypothétique quand il indique simplementles moyens d'atteindre un objectif extérieur (si tu veux ceci, fais cela) ; il est catégorique quand il ordonneabsolument et sans condition. « L'obéissance au devoir est une résistance à soi-même.

» Bergson, Les Deux Sources de la morale et de la religion, 1932. « La principale perfection de l'homme est d'avoir un libre arbitre, et [...] c'est ce qui le rend digne de louange ou. »

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