Devoir de Philosophie

Désobéir peut-il être un devoir ?

Publié le 25/02/2004

Extrait du document

Dès l'enfance, le devoir paraît impliquer l'obéissance : il se manifeste d'abord sous l'aspect d'ordres à respecter («Tu dois être poli avec les gens«, etc.). Peut-on concevoir que l'attitude contraire, la désobéissance, puisse ultérieurement apparaître comme un devoir? Désobéir peut-il être un devoir ? N.B. La rédaction d'une copie de philosophie implique une réflexion organisée autour d'analyses conceptuelles. C'est dire que, pour un tel sujet, les situations et différents cas évoqués doivent être utilisés comme de simples exemples, mais non comme un catalogue se substituant à l'analyse.

  • [Bien des êtres sont devenus des criminels parce qu'ils n'avaient pas le courage ou la conscience d'agir en hommes libres. En bien des cas, la désobéissance est un impératif éthique.]
  1. Avant d'obéir, il faut réfléchir
  2. Une soumission aveugle peut conduire au crime
  3. Désobéissance dans certaines circonstances
  4. La loi n'est pas toujours juste
  • [Si l'on désobéit, c'est par nécessité vitale. Le devoir a une autre dimension; une dimension purement éthique. C'est m'obliger, en tant qu'être de raison, à respecter la loi, celle qui sert la cause de l'homme.]
  1. L'injustice est cause de désordre
  2. Désobéir est le premier impératif éthique
  3. Obéir n'est pas se soumettre
  • [Désobéissance au nom d'une autre rationalité]

« reconnaissez vous l'autorité ?Cette expérience historique de psychologie sociale date de 1963 et a été mise en image dans le film " I commeIcare " avec Yves Montand.

On peut aussi la retrouver dans le "petit traité de manipulation à l'usage deshonnêtes gens" de Beauvois et Joule. Tout commence par une petite annonce publiée par voie de presse :" Laboratoire de l'université X recherche volontaires pour participer à une expérience sur la mémoire .Rémunération 50 Francs de l'heure " Lorsqu'un volontaire se présente au laboratoire, on lui explique qu'il tombebien car un autre volontaire est déjà arrivé juste avant lui .

Le laboratoire a justement besoin de deuxpersonnes , une pour jouer le rôle du professeur et l'autre pour jouer le rôle de l'élève.

Les deux volontairesfont rapidement connaissance en attendant d'être convoqués par Milgram, le psychologue qui organisel'expérience.

Celui ci leur explique qu'ils vont participer une expérience destinée à vérifier les effets de lapunition sur l'apprentissage et la mémoire.

Le rôle du professeur est simple .

Il suffit de lire à l'élève une listede 50 paires de mots du genre : Le ciel gris, Le chien jaune, Le chat vert etc... L'élève devra mémoriser les associations de mots et ensuite répondre correctement aux questions duprofesseur.

Si le professeur dit " le nuage ", l'élève devra répondre " noir " En cas d'erreur , le professeur devraadministrer à l'élève , une punition sous la forme d'une petite décharge électrique.

le voltage des déchargesaugmentant avec le nombre d'erreurs.Il est procédé à un faux tirage au sort et l'on demande à la personne qui s'est présentée de jouer le rôle duprofesseur. En fait , celui qui doit jouer le rôle de l'élève est un complice de Milgram car le but réel de l'expérience estd'étudier la soumission à l'autorité (soumission librement consentie chez Beauvois et Joule) et non les effetsde la punition sur la mémoire.

On installe donc "l'élève" sur une fausse chaise électrique mais le "professeur"n'en sait rien.

Il pense que tout est réel .

"L'élève" qui est un acteur spécialement choisi pour son aptitude àfaire semblant de recevoir de vraies décharges électriques fait mine de s'inquiéter quand on l'attache sur lachaise et demande si les chocs électriques risquent de lui faire mal.

On lui répond que la douleur serasupportable mais que c'est nécessaire pour le bon déroulement de l'expérience et l'on fait passer le professeurderrière un pupitre comportant des curseurs gradués de 25 volts en 25 Volts.

Des petits panneaux sontinscrits au dessus des séries de curseurs :" choc léger ", " choc moyen ", " choc violent ", " choc extrêmementviolent " , " choc dangereux " , " choc très dangereux " , " mort ! "Milgram qui représente l'autorité scientifique en blouse blanche demande alors au professeur de commencer lalecture des associations de mots.

Une fois que la liste a été mémorisée par l'élève , le professeur commence àposer les questions. A partir d'un moment , l'élève se trompe obligatoirement car mémoriser 50 associations de mots en une seulelecture est quasiment impossible.Milgram qui supervise l'expérience demande donc au professeur d'administrer la punition à l'élève, au départ 25volts mais au fur et à mesure des nombreuses erreurs de l'élève, les décharges qui deviennent de plus en plusfortes commencent à faire crier l'élève de douleur.Il veut savoir jusqu'où celui qui joue le rôle du professeur va accepter de torturer un inconnu sous prétextequ'une autorité scientifique lui en donne l'ordre .

L'élève va supplier le professeur d'arrêter l'expérience tandisque l'expérimentateur va lui ordonner de continuer .

Même lorsque l'élève simulera le coma ! Milgram ordonnerad'assimiler cela à une mauvaise réponse et demandera au professeur de continuer l'expérience.Le professeur devra faire un choix ..

désobéir à l'autorité ou continuer jusqu'à la mort de l'élève.

Les résultatssont effrayants ! Sur 40 personnes testées tout niveau social confondu , 67% des professeurs ont étésjusqu'à la mort de l'élève.Le reste a abandonné l'expérience vers 300 volts quand l'élève simulait le coma ! Aucun d'eux n'a abandonné quand l'élève hurlait de douleur .

Bien sur , ce n'est pas de bon coeur qu'ils ontpoussés les curseurs jusqu'à la mort simulée de l'élève attaché sur la chaise électrique .

Milgram le dit luimême " J'observai un homme d'affaires équilibré et sur de lui entrer dans le laboratoire le sourire aux lèvres .En l'espace de 20 minutes , il était réduit à l'état de loque parcourue de tics, au bord de la crise de nerfs .

Iltirait sans cesse sur le lobe de ses oreilles et se tordait les mains.

A un moment il posa sa tête sur son poinget murmura "Oh mon dieu , qu'on arrête !" Et pourtant il continua à exécuter toutes les instructions del'expérience et obéit jusqu'à la fin." Trois semaines plus tard , quand les professeurs était convoqués pours'expliquer sur leurs comportements sadiques , il rejetaient immanquablement la faute sur l'autorité scientifique.Ils n'avaient fait qu'obéir aux ordres et rien de plus ! Ils n'avaient rien à se reprocher. Désobéissance dans certaines circonstances- La nature de la loi prévoit la désobéissance : tout interdit ouvre la possibilité de sa transgression.

La loi vade pair avec la liberté.

Comment passer de cette possibilité théorique à une possibilité réelle sans offenser laraison ? - Dans certaines circonstances, il y aurait suspension de l'obligation habituelle (le médecin qui ment au maladeincurable : sa désobéissance au devoir de vérité se justifie par le souci de ne pas faire souffrir moralement, etinutilement).

C'est alors e respect de la personne qui dirige la désobéissance.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles