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DICTIONNAIRE: INCONSCIENT.

Publié le 10/09/2006

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Ensemble des phénomènes de la vie psychique qui échappent à la conscience du sujet, tout en ayant une influence profonde sur son comportement. L'inconscient se constitue de tout ce que la conscience a refoulé dans une zone obscure de notre être et que, normalement, nous ne pouvons pas saisir par nous-même. La notion d'inconscient, base même de la psychanalyse, repose sur quelques données qu'on pourrait retracer sommairement en trois points :

L'inconscient existe, il fait partie de la vie psychique globale : la preuve en est qu'il se manifeste, chaque fois que notre conscience se relâche. Les principales manifestations sont les lapsus, les actes manqués, les rêves, les symptômes névrotiques. Dans chacun de ces exemples, le sujet est étonné par les erreurs qui lui échappent, par les représentations étranges qui le traversent, ou par des conduites qui n'obéissent pas à sa volonté consciente. Tout se passe comme si, en lui, une force habituellement contrôlée réussissait à prendre les commandes.

Si l'inconscient se manifeste épisodiquement, c'est qu'il a une sorte de vouloir qui lui est propre (et que la conscience ne peut pas ou ne veut pas voir). Qu'y a-t-il donc dans l'inconscient? Des pulsions et des désirs d'abord (il s'agit du Ça, voir ce mot). Mais ces pulsions, ces désirs qui se sont manifestés dès l'enfance n'ont jamais été «satisfaits« totalement : les contraintes de la réalité et de l'éducation ont créé dans le psychisme des frustrations et des interdits, des angoisses plus ou moins bien vécues. L'inconscient se constitue donc, en plus de ses pulsions «spontanées «, de tous les souvenirs du vécu infantile : il intègre notamment le système de contraintes qui l'oblige à refouler ses tendances profondes, le Surmoi (voir ce mot). Cet ensemble n'est pas statique : les images enregistrées, les désirs rejetés dans l'oubli, le jeu des pulsions et des interdits continuent d'être en mouvement, de susciter des fantasmes, de vouloir se satisfaire, de construire des représentations qui font pression pour parvenir à la conscience et «s'exprimer«.

Il y a opposition et interaction perpétuelle entre l'inconscient et la conscience. D'un côté, le moi conscient (en fonction des impératifs de la morale et de la raison, par désir aussi de préserver son unité) repousse les « informations« venues de l'inconscient (y compris à l'intérieur des rêves eux-mêmes). Il refoule au fond de lui la part insupportable des désirs ou des angoisses. C'est la Censure qui opère ce travail (voir ce mot). Ce refoulement fait lui-même partie de l'inconscient, il est automatique (si on savait ce qu'on refoule, ce ne serait justement plus inconscient !).

De l'autre côté, l'inconscient pousse, cherche à contourner la censure et le refoulement, à satisfaire ses désirs par des voies détournées : car à l'état brut, l'inconscient se moque des lois de la réalité (il ignore le temps, il ignore la raison, il veut en même temps des choses contradictoires). Le résultat de ce conflit pourra être des manifestations névrotiques, mais aussi donner lieu à des conduites normales, axées sur la sublimation, et parvenant à l'équilibre entre le Ça, le Moi et le Surmoi.

Naturellement, l'existence de cet inconscient pose le problème de la liberté. Certains psychanalystes la nient totalement, estimant que la conscience n'est qu'une illusion couvrant ou justifiant des conduites déterminées par les seules forces des pulsions internes et des contraintes externes. D'autres, au contraire, font du Moi qui s'élabore peu à peu une instance qui prend de plus en plus d'importance et qui, en arbitrant entre le Ça et le Surmoi, permet à la personne de faire des choix librement.

N.B. Le mot inconscience ne doit surtout pas être confondu avec le mot « inconscient « : l'inconscience désigne un état de perte de connaissance de soi, ou une sorte d'incapacité mentale à mesurer la portée de ses actes (ils ont agi en pleine inconscience).

De même, l'adjectif inconscient doit être compris en fonction du contexte où il est employé. S'il s'agit d'un contexte psychanalytique, il correspond à « l'inconscient « que nous avons tenté de définir. S'il s'agit d'autres contextes, il se rapporte aux sens du mot « inconscience«. 

 

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