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DIDEROT: Le Rêve de D'Alembert

Publié le 18/11/2010

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«Il n'y a plus qu'une substance dans l'univers, dans l'homme, dans l'animal. La serinette est de bois, l'homme est de chair. Le serin est de chair, le musicien est d'une chair diversement organisée ; mais l'un et l'autre ont une même origine, une même formation, les mêmes fonctions et la même fin.«

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« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Le rêve d'Alembert DENIS DIDEROT (1759) Sous ce titre il est d'usage de désigner un triptyque composé de l'Entretien entre d'Alembert et Diderot, du Rêve d'Alembert, à proprement parler et de la Suite de l'Entretien.

Ces trois textes publiés très tardivement (en 1830 !) exposent, sous la forme dialoguée familière à la philosophie, les idées matérialistes de Diderot.

De fait, l'encyclopédiste pousse ces thèses matérialistes dans leurs conséquences ultimes : tout est matière, l'homme n'est qu'une combinaison parmi d'autres, il se trouve pris au même titre que n'importe quel vivant dans cette permanente ébullition de la matière que le médecin Bordeu (l'un des protagonistes du dialogue mais aussi l'ami de Diderot) appelle un « biochimisme universel ».

Cette représentation d'une nature où rien ne se perd ni se crée, où se déroule selon un processus épigénétique (il y a épigenèse lorsque chez un être vivant apparaît une forme nouvelle qui n'est pas préexistante) une interminable chaîne du vivant, Diderot l'attribue, avec humour, à son ami le mathématicien d'Alembert qui rêve à voix haute.

Sous la forme d'un délire le matérialisme de Diderot peut donc s'accorder tous les excès. « Cela est de la plus haute extravagance, écrit Diderot à Sophie Volland en septembre 1769, et tout à la fois de la philosophie la plus profonde ; il y a quelque adresse à avoir mis mes idées dans la bouche d'un homme qui rêve : il faut souvent donner à la sagesse l'air de la folie, afin de lui procurer ses entrées.

» Que confie donc d'Alembert à sa maîtresse effarée, Julie de Lespinasse, et au médecin Bordeu qui tente de le rassurer ? La vision du mathématicien est celle d'une totalité dont l'homme n'est qu'une partie parmi d'autres, une partie faite d'un agrégat de molécules susceptible de se désagréger, un être fait de matière et partant soumis à ses sensations : « Et la vie ? ...

La vie, une suite d'actions et de réactions...

Vivant, j'agis et je réagis en masse...

mort, j'agis et je réagis en molécules...

Je ne meurs donc point? ...

Non, sans doute, je ne meurs point en ce sens, ni moi, ni quoi que ce soit...

Naître, vivre et passer, c'est changer de formes...

Et qu'importe une forme ou une autre ? » Plus de principe spirituel, plus de mort à redouter, une volonté de réduire l'importance accordée par l'homme à son humanité (une « forme » parmi d'autres), plus de croyance par conséquent, ni de divinité...

Le matérialisme est loin d'être une « folie » innocente, c'est évidemment un accès de fièvre contre la Religion.. »

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