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La Différence entre la science et l'idéologie.

Publié le 27/02/2008

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   L'organisation du savoir a cessé depuis longtemps d'être monarchique. Aux siècles de foi et d'autorité, la théologie était la reine des sciences. La philosophie était sa servante ou plutôt, comme gémissait Kant, sa suivante, alors que la philosophie, observait-il, n'a qu'un service à rendre : précéder et non pas suivre, marcher en tête des disciplines, tracer ou éclairer leur route. La philosophie fut promue à son tour, libérée, intronisée. De servante elle devint maîtresse, exerçant son règne sur l'ensemble des savoirs particuliers. Mais ceux-ci ne devaient pas tarder à s'émanciper ; de sorte que la philosophie a subi le même sort que la théologie. Elle a perdu son sceptre et son principat le jour où les savants ont secoué sa tutelle. Cette destitution a été progressive. Les sciences de la nature ont conquis leur autonomie les premières. Les sciences de l'homme ne se sont affranchies que récemment.

« dans le cas des mathématiques), pourvu qu'on sache inscrire les pratiques de la science dans ce que Jean Ladrièreappelle le « cadre d'un jeu réglé d'opérations », la preuve peut être acquise, la connaissance peut êtrecontrôlée.

En regard de cette rigueur et de cette efficacité, privilèges des seuls concepts opératoires, la philosophie fait figure de savoir archaïque, de discours intuitif et confus.

Elle reste entachée de subjectivité,comme l'attestent la multiplicité et la disparité, l'incompatibilité de ses doctrines, de ses écoles, de ses tendances.Au mieux, elle soulève des problèmes intéressants, mais dont la solution n'est pas mûre.

Il lui arrive d'anticiper surla science, d'aventurer des idées qui reçoivent ensuite un traitement scientifique. Mais le plus patent est qu'une vue de l'esprit, même juste, même accompagnée d'arguments plausibles, ne se change en connaissance objectivequ'après avoir subi un traitement scientifique, non avant.

À cet égard, la philosophie prépare la science, mais il n'y ascience, Jean Piaget l'a maintes fois souligné, que par les ressources de la science, non par les soins de laphilosophie.

Ne parlons pas de divorce entre elles.

La séparation des biens est leur régime ordinaire.

Aussi, on peutassimiler la philosophie à tout type de pensée non-scientifique qui n'en a pas les méthodes, qui en prend la place ouphagocyte la science en lui dictant des procédures qui ne cadre pas avec un processus expérimental.

3) L'influence du pouvoir sur la science ? La formation du savoir scientifique dépend de la société dans laquelle se font les découvertes, mais le contenu lui-même de ce savoir est neutre : il n'a ni appartenance nationale ni appartenance de classe.

Ainsi la loi de Mariotte etGay-Lussac, qui définit la relation entre la pression, le volume et la température d'un gaz, est vraie dans sondomaine d'application, indépendamment de celui qui l'utilise.

La question du statut de la science se pose du fait quecelle-ci est l'œuvre d'individus groupés dans des institutions, que les moyens nécessaires à la recherche sontdispensés par des mécènes (principalement d'État) et qu'ils dépendent par conséquent d'options politiques au niveaule plus élevé.

Les spécialistes servent de conseillers aux gouvernements dans les domaines les plus divers, etprincipalement pour les questions militaires.

Pour des raisons psychologiques, économiques, sociales et historiques,les différentes sciences ont des statuts divers, et cela influe sur les orientations prises, ainsi que sur la croissanceen moyens et en personnel.

Enfin, la science est perçue par les hommes d'État, les administrateurs et, en général,par le public d'une certaine façon et sous un certain angle qui ressortissent à l'idéologie de la science.

Mais lascience ne joue pas seulement, dans la société, un rôle manifeste ; elle a aussi en tant que corpus deconnaissances savantes une fonction plus obscure qui l'associe étroitement au pouvoir.

Une distinction doit êtrefaite entre le contenu du travail scientifique et les conditions de celui-ci.

Le savant, dans son activité propre, sepréoccupe de découvrir une réalité objective, par la réflexion, par l'observation, par l'expérimentation et, dans cedernier cas, en mettant au point les instruments de la découverte.

Dans cette recherche, il n'est pas en définitived'argument d'autorité, quels que soient les obstacles épistémologiques à l'élaboration de nouveaux concepts, denouveaux modèles, de nouvelles représentations.

Le succès est acquis lorsqu'une représentation (une théorie)permet de prévoir un effet nouveau se prêtant à une preuve expérimentale.

La science ne procède pas de la mêmemanière que l'idéologie, elles n'ont pas les mêmes buts.

Conclusion.

La science et l'idéologie ont des buts et des méthodes bien différentes, on peut même dire qu'elles s'opposent.

Maisil serait téméraire de croire que ces deux modes de connaissances se sont toujours opposés, la science n'a querécemment découvert une pleine et réelle autonomie par rapport à tout autre type de discours, de pensée, dephilosophie et finalement d'idéologie.

Etant dans deux domaines de pensée humaine radicalement différents, cela n'apas empêché une certaine influence mutuelle.

La science n'est pas un domaine de connaissance totalementindépendant du reste de la société et de la sphère humaine, elle n'est en rien isolé de bataille d'idées qui fontencore rage.

Les différents sens du mot « idéologie » Le terme a été inventé au début du xixe siècle par Destutt de Tracy.

Il désigne alors, dans la lignée de l'empirismede Condillac (xviiie siècle), le projet d'une science généalogique des idées, considérées comme issues de lasensation.Le marxisme a donné à la notion un contenu différent.

Pour Marx, une idéologie est un ensemble de représentationscollectives (morales, philosophiques, religieuses,...), à travers lesquelles les hommes traduisent leurs conditionsréelles d'existence, et qui sont crues non pas en vertu de la probabilité de leur vérité, mais parce qu'elles exprimentles intérêts — réels ou imaginaires d'une classe ou d'un groupe social.

Dans les sociétés divisées en classes socialesantagonistes, les idées dominantes traduisent les intérêts de la classe dominante et lui permettent de maintenir sadomination.

Marx insiste ainsi sur la fonction politico-sociale de l'idéologie, qu'il analyse comme une consciencefausse ou imaginaire de la réalité sociale (c'est exemplairement le cas de la religion).

Le marxisme oppose ainsi. »

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