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Dissertation : l'expérience des camps de concentration est-elle indicible ?

Publié le 10/11/2012

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Dissertation, l'expérience des camps de concentration est-elle indicible ? Pendant la seconde guerre mondiale, l'Europe est sous le joug de la domination nazie. Ces nazies, dirigés par Hitler, considèrent que certains peuples comme les juifs ou les tziganes ne méritent pas de vivre. C'est dans cette optique que furent créés les camps de concentrations. Dans ces camps, les prisonniers entraient dans un processus de déshumanisation parfaitement orchestré où la violence était permanente et banalisée, et où les conditions de vie étaient abominables. Le paroxysme de cette déshumanisation fut atteint avec la création des camps d'exterminations, véritables industries de mort qui causèrent la disparition de plus de 6 millions de juifs. De cette expérience extrême il y eut très peu de survivants. Mais beaucoup de ces survivants décidèrent de témoigner malgré la difficulté de revivre leur histoire, ce fut la naissance de la littérature concentrationnaire. Dans un premier temps, nous expliquerons pourquoi cette expérience est indicible puis dans un second temps, nous montrerons qu'il existe quand même de nombreux témoins qui ont utilisé différents subterfuges et différentes formes artistiques pour rompre ce « silence «. Enfin, nous verrons de quelle façon ces témoignages obligent le lecteur à une réflexion sur la notion d'humanité. Tout d'abord, on peut dire pour plusieurs raisons que cette expérience est indicible. La première et la plus évidente est qu'il est bien trop difficile pour ces survivants de se replonger dans leurs souvenirs. Ils sont traumatisés à vie et vouloir les obliger à se rappeler ce qu'ils ont vécu est une certaine forme de torture. Ce fut le cas de Jan Karski, ex- messager de la résistance polonaise, qui dans le film Shoah, de Claude LANZMANN (1985), nous raconte sa visite dans le ghetto de Varsovie en 1942 et celle dans un camp d'extermination. On voit bien que cet homme ne veut pas retourner en arrière. Au début de son récit il panique, il a beaucoup de mal à s'exprimer, sanglote, se cache le visage, il quitte mêm...

« Ces  témoignages  sont bien  s ûr tr ès  importants  mais ils  ne  peuvent parler  à  la place   des morts. Il est vrai que les survivants ont v écu de tr ès pr ès l’horreur des camps mais   les morts eux l’ont v écu jusqu’au bout. Personne ne sait par exemple ce qui se passait   exactement dans les chambres  à gaz. Seuls ceux qui y rentraient pouvaient savoir. On   peut donc dire d’une certaine mani ère que ces t émoignages sont l égèrement fauss és   car ils ne peuvent pas totalement exprimer la r éalit é.  Ensuite, on peut dire que la litt érature ou toute autre forme de t émoignage ne   changera rien  à l’horreur de ce que les d éport és ont v écu. Raconter cette exp érience   ne   pourra  pas  les   apaiser  et   ne   les   aidera  pas  à  se   sentir   mieux,   tellement  elle   est   extr ême. Cela ne pourra qu’engendrer une souffrance suppl émentaire du fait de devoir   se   rappeler,   alors   qu’ils   tentent   d’oublier.

  C’est   ce   qu’affirme   Alain   BROSSAT   dans   L’Epreuve   du   d ésastre ,   (1996)   :   «   ce   n’est   pas   encore   une   fois   que   les   rescap és   é chapperaient par les vertus du r écit  à leur condition de mort­vivant   » L­8.  D’apr ès   Claude   LANZMANN,   Parler   pour   les   morts   (2000)   :   «   Il   y   a   bien   une   obsc énit é absolue du projet de comprendre   » L­4. Pour lui, il n’y a rien  à comprendre   dans ce processus d’extermination massif et dans cette d éshumanisation car c’est tout   simplement incompr éhensible. Pour lui, Il n’y a pas besoin de chercher  à donner des   exemples   d’explications   comme   :   «   l’antis émitisme   chr étien,   le   ch ômage   en   Allemagne,  la   psychanalyse,  le   mauvais  m édecin  juif  de  la   m ère  d’Hitler,  etc.

  »   L­13   car il n’y a en fait pas d’explication. Il faut diriger sur cette horreur un regard frontal et   ne pas chercher  à la dissimuler derri ère des excuses. Malgr é  la   difficult é  de   raconter   cette   exp érience,   il   existe   de   nombreux   t émoignages   avec   de   nombreuses   formes   artistiques   qui   utilisent   diff érents   subterfuges pour rompre ce «   silence   ».  Pour raconter son histoire dans  L’Esp èce humaine , Robert ANTELME, r ésistant   arr êté en 1944 et d éport é, utilise diff érents points de vue. Son texte est polyphonique,   mais c’est le plus souvent le point de vue du bourreau qui est adopt é. Il ne revit donc   pas son exp érience de son propre point de vue, peut­ être pour diminuer sa difficult é à   raconter. Et aussi pour tenter de comprendre les diff érentes raisons de la haine ou de   l’indiff érence   des   allemands   envers   les   prisonniers.

  Il   tente   de   donner   un   semblant   d’explication   au   fait   que   les   allemands   en   sont   arriv és   à  consid érer   que   ce   qui   ce  . »

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