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Dissertation gratuite: Peut-On Être Libre Sans Le Vouloir ?

Publié le 21/07/2010

Extrait du document

« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits «, telle est la première phrase de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Notre naissance étant indépendante de notre volonté, nous ne choisissons ni notre vie ni d’être libre à notre naissance, nous le sommes automatiquement, c’est ce que dit cette déclaration. Si on suit cette logique, notre liberté est également indépendante de notre volonté et nous pouvons, pas conséquent, être libre sans le vouloir. Or tout ce raisonnement repose sur la déclaration des droits de l’homme et du citoyen car si on prend la définition la plus simple et la plus commune de la liberté, ce serait « faire ce qu’on veut «. Mais qu’est-ce qui me garantit que c’est bien moi qui veux ce que je veux ?  La question « peut-on être libre sans le vouloir ? « est donc bien réelle. On pourrait la transformer en « Peut-on vouloir ne pas être libre ? «, mais nous irons plus loin dans le questionnement : Décidons-nous de notre liberté ?  Tout d’abord, quel lien y-a-t-il entre volonté et liberté ? Ensuite, suffit-il de le vouloir pour être libre ? Et enfin, peut-on seulement être libre ?    Pour définir le lien entre liberté et volonté, il faut d’abord définir chacun des termes. En premier lieu, qu’est-ce que la volonté ? On aurait tendance à dire qu’il s’agit d’un désir. Mais est-ce seulement un désir ? Ou au contraire, le désir est-il seulement une volonté ? Le désir est bien souvent passionnel. Il est donc incontrôlable. Lorsque l’on désir une femme ou un homme, on éprouve un sentiment amoureux. On ne choisit pas d’être amoureux, c’est l’amour qui nous choisit, c’est hors de notre contrôle. A l’inverse, la volonté sert justement à contrôler. Lorsque je décide d’aller au cinéma, plusieurs raisons entrent en compte : parce que l’idée m’en est venue (la clef du vouloir serait à chercher dans la représentation de l'acte à accomplir : Spinoza), parce que j’ai décidé d’y aller (la volonté serait le pouvoir autonome, indéterminé, de faire ou de ne pas faire quelque chose, elle transcenderait toute motivation : Descartes), parce que j’ai envie d’y aller (la volonté serait déterminée par les désirs : Condillac). La volonté englobe donc le désir, elle est gouvernée par un principe rationnel. C’est une faculté de la raison à déterminer notre action suivant des normes (morales ou non) et d'exercer un libre choix. Alors suffirait-il de vouloir pour atteindre la liberté ?  D’abord, qu’est-ce que la liberté ? On pourrait dire que c’est un état de l’être qui n’obéit qu’à sa volonté, indépendamment de toute contrainte extérieur (l’homme libre est le contraire de l’esclave). Mais être libre, est-ce véritablement faire ce que l’on veut ? Il paraît évident que oui. Si je ne fais pas ce que je veux, c'est qu'on m'en empêche, et donc que quelque chose ou quelqu'un m'empêche d'être libre. Or, cette définition courante fait de la liberté l'absence d'obstacles à la réalisation de ma volonté, bref l'absence de contraintes. Or il existe évidemment toutes sortes de contraintes : des limites physiques, des prescriptions légales ou morales,… Je suis libre de participer au Jeux Olympiques mais il ne suffit pas de le vouloir, il faut aussi en avoir les capacités. Si je le veux vraiment, je vais m’entraîner tous les jours mais peut-être que mes capacités physiques ne seront jamais assez développées car j’ai moi-même des limites. D’autre part, ne dit-on pas que la liberté des uns s’arrête dès lors qu’elle empêche celle des autres ? Etre libre serait donc aussi faire ce que l’on veut tant que cela ne nuit pas à autrui.  Volonté et liberté sont donc extrêmement liées puisqu’être libre serait faire ce que l'on veut dans les limites physiques mais aussi celles imposées par les lois et la raison. D’ailleurs, selon Thomas Hobbes, « un homme libre est celui qui, pour ces choses que selon sa force et son intelligence il est capable de faire, n’est pas empêché de faire ce qu’il a la volonté de faire «. Autrement dit tant que l’on a la capacité et la volonté de faire des choses, on est libre.    Alors suffit-il de le vouloir pour être libre ? D’abord, peut-on vouloir ne pas être libre ? La difficulté tient à ce que vouloir est le fait d’un homme libre. Du coup, « vouloir ne pas être libre « est le fait d’un être libre qui cesse de l’être par choix : est-ce possible ? A priori, oui : l’absence de liberté est confortable car elle nous évite d’être responsable (ce n’est pas ma faute, je ne l’ai pas voulu, je n’ai pas choisi : je ne suis pas libre). Il semble tout de même difficile de soutenir que l’homme puisse volontairement accepter d’être asservi ou mineur, tout autant que d’affirmer que l’homme ne doit en aucun cas vouloir restreindre sa liberté. Pourtant certains choisissent délibérément de se mettre hors du monde, de se contraindre à une vie drastique, d’obéir à des règles fixées, par un ordre religieux par exemple, ou un emploi spécifique. Si la vie monacale est le premier exemple, il existe aussi des milieux ou des emplois professionnels qui obéissent aux mêmes règles (métiers de la sécurité, politique,…). Cependant, dès lors que l’individu concerné a choisi en toute connaissance la vie qu’il s’impose, on peut convenir que sa liberté n’est pas atteinte. Ainsi, l’ermite qui aura choisi de s’isoler dans la prière et la contemplation revendiquera une grande liberté de penser à l’inverse d’un « trader « qui, empêtré dans les lois de la finance, ne jouira sans doute que d’une liberté virtuelle.  Mais alors comment peut-on ne pas être libre ? Peut-on être privé de toute liberté ? Un esclave n’est pas libre. Son maître dispose d’un pouvoir total sur ses faits et gestes. Cependant, rien ni personne ne lui ôtera sa liberté de penser. On ne peut donc pas être privé de toute liberté. Mais, pour revenir à la question initiale, il est évident qu’un esclave veuille plus de liberté, mais même s’il le veut il n’a que celles qui lui sont accordées par son maître. La liberté de chacun dépendrait donc des autres.  Ainsi, il ne suffit pas de le vouloir pour être libre. A moins qu’être libre signifie avoir une ou plusieurs libertés et non pas toutes les libertés. Cette définition « d’être libre « paraît cohérente puisque la déclaration des droits de l’homme et du citoyen dit que nous naissons et demeurons libres alors que nous venons de voir que nous n’avons pas toutes les libertés. Dans ce cas là, un esclave serait libre puisqu’il possède toujours la liberté de penser. Toutefois, puisque son maître détient plus de liberté que lui, ils ne sont pas également libres.    Mais finalement, être libre, ce ne serait pas plutôt détenir toutes les libertés ? C'est-à-dire faire véritablement tout ce que l’on veut tant que l’on est capable de le faire ? Dans ce cas là, sommes-nous libre ? La déclaration des droits de l’homme et du citoyen se poursuit par : « …libre et égaux en droits «. Nous sommes tous physiquement capable de tuer un homme. Nous sommes donc libres de tuer mais nous n’avons pas le droit, on nous ôte cette liberté et par conséquent, nous ne sommes plus totalement libres. Alors comment pouvons-nous être « libres, et égaux en droits « ? C’est impossible. Soit nous sommes libre et nous avons tous les droits, soit nous sommes égaux en droits (ce qui implique de ne pas tous les avoir) et nous ne sommes pas totalement libre. La déclaration des droits de l’homme et du citoyen se contredit donc et nous concluons que, nous qui pensions être libres, ne le sommes pas car nous n’avons pas tous les droits. Paul Valery nous avait d’ailleurs mis en garde à ce sujet : « Nous sommes faits pour ignorer que nous ne sommes pas libres «.  A ce propos, aujourd’hui, les sciences humaines, mais aussi la biologie, la neurologie,… nous expliquent que l’homme est déterminé dans son existence par une multitude de facteurs dont il n’a pas toujours conscience. Le sociologue nous explique que nos goûts, nos idées politiques, nos manières de parler, de manger, de nous habiller sont déterminées par notre environnement culturel et social. On peut donc conclure que même si on a tous pu avoir l’expérience au cours de sa vie d’un sentiment fort de liberté, le concept en lui-même est vide de sens. D’ailleurs, il vaut certainement mieux que ce soit ainsi car on remarque que si tout le monde fait ce qu'il veut, et que tout le monde ne veut pas la même chose, les désirs de chacun vont entrer en conflit, et seuls « les plus forts « seront à même de réaliser leurs volontés. Ainsi, afin d'éviter la domination du plus fort, il faut instaurer des lois que tout le monde a le devoir de respecter.  Alors reposons-nous cette question : même si nous avons la volonté, pouvons-nous être libres ? Tout dépend de la définition de la liberté qu’on a. Si on pense qu’être libre c’est avoir des droits encadré par des lois, la liberté est alors quelque chose qui est donnée d'avance et qui ne supporte aucune entrave. On peut donc être libre sans le vouloir. D’autre part, on peut penser que la liberté est quelque chose qui se mérite et qui se construit et que pour être véritablement libre, il faut disposer d'une volonté et d'une réflexion qui nous permettent d'effectuer des choix, de prendre des décisions en renonçant parfois, s'il le faut, à nos tendances naturelles. Cependant, comme nous avons démontré que la liberté est synonyme de liberté totale, elle est par conséquent inatteignable et il est impossible d’être libre dans notre société, même si on le veut, et heureusement.    Alors décidons-nous de notre liberté ? Non car la liberté au sens totale n’existe pas. Nous ne sommes par libres et nous ne pouvons l’être. En revanche, nous décidons bien de nos libertés, au sens de droits cette fois-ci. Ou plutôt certains en décident : ceux qui font les lois. Mais nous ne pouvons pas avoir des libertés (des droits) sans le vouloir. Cela implique automatiquement notre volonté.

« serait libre puisqu'il possède toujours la liberté de penser.

Toutefois, puisque son maître détient plus de liberté que lui, ils ne sontpas également libres. Mais finalement, être libre, ce ne serait pas plutôt détenir toutes les libertés ? C'est-à-dire faire véritablement tout ce que l'on veuttant que l'on est capable de le faire ? Dans ce cas là, sommes-nous libre ? La déclaration des droits de l'homme et du citoyen sepoursuit par : « …libre et égaux en droits ».

Nous sommes tous physiquement capable de tuer un homme.

Nous sommes donclibres de tuer mais nous n'avons pas le droit, on nous ôte cette liberté et par conséquent, nous ne sommes plus totalement libres.Alors comment pouvons-nous être « libres, et égaux en droits » ? C'est impossible.

Soit nous sommes libre et nous avons tous lesdroits, soit nous sommes égaux en droits (ce qui implique de ne pas tous les avoir) et nous ne sommes pas totalement libre.

Ladéclaration des droits de l'homme et du citoyen se contredit donc et nous concluons que, nous qui pensions être libres, ne lesommes pas car nous n'avons pas tous les droits.

Paul Valery nous avait d'ailleurs mis en garde à ce sujet : « Nous sommes faitspour ignorer que nous ne sommes pas libres ».A ce propos, aujourd'hui, les sciences humaines, mais aussi la biologie, la neurologie,… nous expliquent que l'homme estdéterminé dans son existence par une multitude de facteurs dont il n'a pas toujours conscience.

Le sociologue nous explique quenos goûts, nos idées politiques, nos manières de parler, de manger, de nous habiller sont déterminées par notre environnementculturel et social.

On peut donc conclure que même si on a tous pu avoir l'expérience au cours de sa vie d'un sentiment fort deliberté, le concept en lui-même est vide de sens.

D'ailleurs, il vaut certainement mieux que ce soit ainsi car on remarque que si toutle monde fait ce qu'il veut, et que tout le monde ne veut pas la même chose, les désirs de chacun vont entrer en conflit, et seuls «les plus forts » seront à même de réaliser leurs volontés.

Ainsi, afin d'éviter la domination du plus fort, il faut instaurer des lois quetout le monde a le devoir de respecter.Alors reposons-nous cette question : même si nous avons la volonté, pouvons-nous être libres ? Tout dépend de la définition dela liberté qu'on a.

Si on pense qu'être libre c'est avoir des droits encadré par des lois, la liberté est alors quelque chose qui estdonnée d'avance et qui ne supporte aucune entrave.

On peut donc être libre sans le vouloir.

D'autre part, on peut penser que laliberté est quelque chose qui se mérite et qui se construit et que pour être véritablement libre, il faut disposer d'une volonté etd'une réflexion qui nous permettent d'effectuer des choix, de prendre des décisions en renonçant parfois, s'il le faut, à nostendances naturelles.

Cependant, comme nous avons démontré que la liberté est synonyme de liberté totale, elle est parconséquent inatteignable et il est impossible d'être libre dans notre société, même si on le veut, et heureusement. Alors décidons-nous de notre liberté ? Non car la liberté au sens totale n'existe pas.

Nous ne sommes par libres et nous nepouvons l'être.

En revanche, nous décidons bien de nos libertés, au sens de droits cette fois-ci.

Ou plutôt certains en décident :ceux qui font les lois.

Mais nous ne pouvons pas avoir des libertés (des droits) sans le vouloir.

Cela implique automatiquementnotre volonté.. »

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