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Dissertation : La liberté est-elle le pouvoir de dire non ?

Publié le 11/01/2013

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C'est souvent dans l'attitude de refus, refus de l'oppression ou de l'injustice en général, que la liberté de l'individu s'atteste de façon exemplaire. Les résistants, pendant la Seconde Guerre mondiale, témoignent de ce pouvoir de refuser qui fait la dignité de l'existence humaine, et c'est pourquoi Jean-Paul Sartre nous dit que "nous n'avons jamais été aussi libre que sous l'occupation allemande". Mais ce pouvoir de refuser ou de dire "non" permet-il, vraiment, de définir la liberté ? Par ailleurs, dire "non" signifie refuser ce que l'autre nous propose ou nous impose, s'opposer à une autre volonté que la sienne. Ainsi, lorsqu'on s'oppose à une autre volonté, ne peut-on pas affirmer qu'on est libre en exprimant la sienne ? Nous verrons donc dans un premier temps, pourquoi le pouvoir de dire "non" paraît-il liberté ? Ensuite, nous nous interrogerons sur les limites de cette position. Et enfin, nous nous demanderons si être libre ce n'est pas plutôt apprendre à dire "oui".     L'homme se distingue de l'animal par sa capacité à refuser ce qui est. Alors que l'animal est soumis à la nature en lui (besoins primaires, instincts) et hors de lui (lois de la nature), l'homme, lui, se caractérise par le refus de cette nature. Il nie ce qu'il est en tant qu'animal et nie sa nature humaine. Il s'éduque et transforme la nature. Il dit "non" au mouvement naturel en lui : il est capable de résister aux besoins (à la faim, par exemple, lors d'une gr&egrav...

« contraire, nous usons davantage de cette puissance positive ; ainsi, nous pouvons toujours agir plus librement dans les choses où nous voyons plus de bien que de mal, que dans les choses appelées par nous indifférentes. En ce sens on peut même dire que les choses qui nous sont commandées par les autres et que sans cela nous ne ferions point de nous-mêmes, nous les faisons moins librement que celles qui ne nous sont pas commandées.

».

Dire "non", c'est se déterminer plutôt que de se soumettre à une détermination extérieure.

Si l'on nous dit de faire une chose ; dire "non", c'est s'opposer à ce commandement, faire ce que l'on a décidé soi-même, on obéit à soi. La liberté, c'est le contraire de la soumission aux autres : dire "non", c'est refuser de se plier à la volonté des autres.

C'est se libérer, s'émanciper d'une autorité extérieure, s'affirmer comme indépendant, maître de soi. C'est ce que l'on voit dans le Non de l'enfant de deux ans ou de l'adolescent qui s'affirme en s'opposant, se distingue des autres dans cette position. Mais cette opposition systématique semble faire partie d'un processus de construction de soi, un passage obligé.

Aussi est-ce par ce Non qu'on se montre vraiment libre ?     Si le Non peut être une expression de la liberté, tous les Non ne le sont pas. Le Non de l'adolescent ou de l'enfant de deux ans est nécessaire : il ne peut pas ne pas être.

Il est hormonal, un passage nécessaire pour se différencier des autres et s'identifier au groupe du Non.

Or, le choix n'est libre que si le Non est possible, il aurait pu ne pas être, il aurait pu être un Oui.

Or, il semble ici que le Non s'impose sans aucune alternative possible. De même, il faudrait interroger les raisons de nos Non.

Peut-être sont-ils motivés par des impulsions, des désirs ou par notre nature même.

Ce Non serait alors aussi déterminé que la chute de la pierre décrit par Spinoza dans Correspondance : Spinoza à Schuller, en 1675, qui nous montre que le sentiment de liberté n'est qu'une illusion, c'est la conséquence de notre ignorance de nous-mêmes et des causes qui nous poussent à agir.

Enfin, dire "non" est en soi faire un usage stérile de la liberté : d'abord, car ce ne sont que des mots (être libre,. »

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