Distinguer les idées générales des idées universelles ou nécessaires.

Exorde. — Trois grands objets s'offrent aux recherches du philosophe, Dieu, la nature et l'homme; l'esprit ne peut rien connaître en dehors de ces trois ordres de réalité. Il faut donc admettre trois sources de la connaissance : la perception extérieure qui nous fournit les idées sensibles, la conscience qui nous donne les idées psychologiques, et la raison qui nous fait concevoir les idées nécessaires. Mais une école célèbre, l'école sensualiste, n'a voulu admettre qu'une source de connaissances; elle a dit que toutes nos idées viennent des sens. et que celles qui ne semblent pas venir directement du monde extérieur ne sont que des sensations transformées. Ce système peut être réfuté d'une manière victorieuse. Ici contentons-nous d'examiner un côté de la question. Entre autres prétentions, les sensualistes veulent réduire les idées universelles à n'être que des idées générales, et ils n'en font par conséquent que des produits de l'induction. Il est donc important d'indiquer bien nettement les caractères qui ne permettent pas de confondre des idées si distinctes.