Y a-t-il diverses façons de raisonner ?
Publié le 18/03/2004
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Y a-t-il diverses façons de
raisonner ?
INTRODUCTION
Il est curieux que la quatrième figure du syllogisme (prae-sub) que le jeu
des combinaisons imposait au même titre que les trois autres n'ait été par
Aristote ni retenue ni même indiquée.
D'autre part; le même Aristote s'efforce de ramener les trois figures à la
première, seule directe et parfaite.
Est-ce à dire qu'il y ait trois manières de raisonner sans plus et qu'elles
puissent en quelque manière se réduire à une seule ? Cette idée reprise par
Lachelier nous paraît inattaquable à condition d'être complétée par quelques
considérations sur la nature et non seulement sur le rôle du moyen terme:
I - LE RÔLE
L'idée de Lachelier est la suivante : Tout raisonnement met en jeu l'idée de
conséquence, mais on peut raisonner :
A) - de la condition à la conséquence
a) C'est la première -figure ; Socrate étant homme est mortel, tandis que
l'affirmation de la conséquence n'autoriserait ni à affirmer ni à nier la
condition
b) le raisonnement est direct et le moyen y joue effectivement son rôle
d'intermédiaire, ainsi qu'il paraît dans la forme grecque : mortel appartient à
homme, homme à Socrate, donc mortel à Socrate
c) c'est aussi bien celui qui est en usage dans l'enseignement de la science une
fois constituée qui procède dans l'ordre synthétique, du simple au composé.
B) - de la non-conséquence à la non-condition
a) C'est la seconde figure Dieu, n'étant pas mortel, n'est pas homme
b) le raisonnement est indirect et ne conduit qu'à des négations
c) il peut toutefois conduire à des conclusions positives s'il ne subsiste
qu'une hypothèse rivale de celle qu'on exclut : c'est le cas de la preuve par
l'absurde où la vérité d'une supposition est établie par l'absurdité des
conséquences de la supposition opposée (contradictoires)
d) il existe aussi des raisonnements à marche analytique et à conclusion
directement positive, en d'autres termes ils procèdent de la conséquence à la
condition : ce défi apparent à la logique formelle s'explique par la
réversibilité des substitutions : on le rencontre notamment en algèbre.
C) - De caractère à caractère ou de phénomène à phénomène dans tes limites
d'une expérience ou d'un groupe d'expériences
a) c'est la troisième figure : si des corps sont à la fois vibrants et sonores,
c'est que le son, au moins dans les limites de ces observations, coïncide avec
la vibration
b) les conclusions sont toujours particulières
c) si bien que l'induction qui est un raisonnement de ce type échappe à toute
garantie formelle puisque ses conclusions sont générales.
II - LA NATURE
Or les exceptions théoriques à la règle de ta seconde figure et pratiques à
celle de la troisième nous autorisent à penser :
A) - Que la conséquence n'a pas nécessairement plus d'extension que la condition
et que tout le problème est de trouver des substituts qui fassent jouer dans le
cas qu'on étudie un rapport de conséquence déjà établi par définition ou
démonstration.
B) - Que ce problème devient d'autant plus difficile qu'on s'éloigne davantage
du formalisme et qu'il comporte des solutions certaines dans l'ordre des
sciences abstraites mais seulement probables à un degré qui peut pratiquement
équivaloir à la certitude dans celui des sciences concrètes.
C) - En effet, le moyen terme est a) choisi dans le raisonnement formel
(syllogisme) parmi les attributs du sujet de la conclusion et de telle sorte
qu'on admet par hypothèse la conséquence que sa présence entraîne b) construit
dans le raisonnement mathématique.
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