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La diversité des opinions nous empêche-t-elle d'atteindre la vérité ?

Publié le 19/01/2004

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  Transition : Cependant, parler d'une communauté d'esprit scientifique, souhaitable afin d'atteindre la vérité, c'est oublier le véritable sens du terme « opinion ». Le débat constructif et fructueux, ne suppose-t-il pas la raison, l'idée construite et démontrée plutôt qu'une simple opinion ?   3) En effet, les dialogues de Platon présupposent une confrontation d'idées et non d'opinions ; la communauté scientifique méconnaît l'opinion car elle repose sur le savoir véritable, c'est à dire des idées argumentées, des théories cohérentes et logiques s'appuyant sur des démonstrations. Il s'agit donc de définir rigoureusement l'opinion. C'est une idée préconçue, une idée reçue qui tient pour vrai ce qui se dit dans l'air du temps sans pour autant avoir pris la peine de réfléchir. Ainsi, Bachelard dans Esprit scientifique montre combien l'opinion s'oppose à la démarche scientifique, c'est à dire à la découverte de la vérité. Il ne faut alors pas confondre le débat d'opinions qui par définition est stérile (car absence de réflexion, pas de questionnements, pas de problèmes posés et tout le monde campe sur ses positions) et le débat d'idées qui s'appuie finalement sur la raison. « La science, dans son besoin d'achèvement comme dans son principe, s'oppose absolument à l'opinion. S'il lui arrive, sur un point particulier, de légitimer l'opinion, c'est pour d'autres raisons que celles qui fondent l'opinion ; de sorte que l'opinion a, en droit, toujours tort. L'opinion pense mal ; elle ne pense pas : elle traduit des besoins en connaissances.

 

Analyse du sujet : La vérité est ce qui se présente d’emblée comme universelle ; elle est donc unique, identique en tout temps et en tout lieu. La vérité est valable pour tous et échappe donc au relativisme. Or, le relativisme caractérise les jugements personnels et individuels que sont les opinions. Ainsi, l’opinion apparaît comme contradictoire avec l’idée de vérité et la remet même en question : s’il y a autant d’opinions qui se valent que d’individus, c’est tout critère du vrai qui s’évanouit. Et c’est même tout jugement moral qui est interdit si les opinions sont équivalentes.

Mais le problème est de savoir comment atteindre la vérité. Le débat d’opinions n’est-il finalement pas une démarche afin de découvrir le vrai ? Refuser l’opinion des autres revient à supposer que l’on dispose soi-même de l’unique vérité : est-ce réellement toujours le cas ? De plus, peut-on faire taire les voix divergentes au nom de la Vérité ? Le problème moral et politique est sous-jacent.

 

« de leurs défauts.

La logique est en effet embarrassée de nombreux syllogismes qui ne nous apprennent rien que l'onne sache déjà.

Le syllogisme explique ou développe la connaissance, mais ne l'étend d'aucune manière.

Lagéométrie, limitée à la considération des figures dans l'espace, "exerce l'entendement en fatiguant beaucoupl'imagination".

Enfin l'algèbre, outre qu'elle traite de "matières fort abstraites qui ne semblent d'aucun usage", esttrop dépendante des règles et des chiffres pour ne pas être parfois confuse et obscure.

Il suffit de tirer de ces troisdisciplines un petit nombre de règles pour établir une méthode universelle de la vérité qui servira en tous les cas, àla condition qu'on s'attache à les respecter scrupuleusement.

La première règle est celle de l'évidence : "ne recevoirjamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle".

Pour cela il faut éviter la précipitationet la prévention.

La précipitation est une impatience qui nous fait juger ou conclure trop tôt ; et la prévention estun parti pris ou un préjugé qui fait obstacle à la considération rationnelle d'un problème, ou encore une dispositiond'esprit affective ou sentimentale qui nous pousse sans raison d'un côté plutôt que de l'autre, avant même que nousayons soigneusement examiné la question.

Cette première règle revient à n'admettre que ce qui se présente "siclairement et si distinctement à mon esprit que je n'eusse aucune occasion de le mettre en doute".

La deuxièmerègle est une règle de division ou d'analyse.

Pour chaque problème donné, il convient de le diviser en ses partiesélémentaires.

La difficulté apparente se résorbe lorsque la complexité est soumise au traitement de l'analyse, c'est-à-dire divisée en parties distinctes les unes des autres.

Cette deuxième règle prescrit de "démonter" les données duproblème, afin de le "mettre à plat" pour distinguer clairement et distinctement ses parties élémentaires.

La troisièmerègle est celle de l'ordre.

Il faut apprendre partout et toujours à conduire par ordre ses pensées.

Pour cela, ilconvient de commencer par les choses les plus faciles et les plus simples à connaître, pour s'élever ensuite pardegrés successifs vers les plus compliquées.

Si l'ordre est respecté, la progression du simple vers le complexe sefera sans difficultés.

Ce respect de l'ordre est capital : si d'aventure il ne s'en trouve pas naturellement entre deuxparties d'un problème, il faudra en supposer un pour ne pas rompre l'enchaînement logique de la réflexion.

Cettetroisième règle succède logiquement à la deuxième, comme opération de synthèse qui reconstruit avec ordre etlogique ce que la règle d'analyse nous prescrivait de "démonter" ou d'analyser.

Enfin, la quatrième règle est celle dela vérification.

Il s'agit de passer en revue les opérations antérieures pour s'assurer de n'avoir rien oublié.

Tout ceque nous pouvons connaître se laisse ainsi ramener au traitement de ces quatres opérations simples qui ne laissentaucune place à l'erreur. Transition : Seulement, un autre problème se pose : qui détient la vérité ? Comment est-on sûr de déceler le vrai du faux et qui peut se permettre d'imposer aux autres la vérité ? N'y a-t-il rien à tirer de la diversité desopinions ? 2) Les régimes dictatoriaux et surtout totalitaires, profite du principe de vérité universelle pour imposer leurs dogmes.

Parce qu'ils décrètent leurs idéaux comme véridiques et universels, ils interdisent la diversité des opinions.A sa manière, Tocqueville dans De la démocratie en Amérique montre qu'un despotisme nouveau (rejeton de la démocratie) est possible au travers l'uniformisation des esprits.

Uniformisation d'autant plus dangereuse qu'elle estdouce et voulue par le peuple car il délaisse au pouvoir ses droits et ses devoirs.

Un étatisme, un pouvoirpaternaliste et bienveillant moule les esprits afin de mieux les contrôler et dépossède les citoyens de leur liberté depenser.

Dans ces régimes, nul n'est enfermé pour leurs idées car on leur a ôté l'envie de débattre, de s'opposer oude se révolter.

Plus personne ne prend part à la vie politique et tous veulent la même chose : consommer sans sedemander si tel est notre bonheur.

Ainsi, la diversité des opinions peut légitimer l'autorité politique. En outre, c'est de la confrontation des idées que peut jaillir la vérité.

Les dialogues de Platon illustrent cettepensée.

C'est par un échange d'opinions que ressort le vrai (à condition de vouloir laisser de coté ses préjugés).C'est ce qui continue de se faire aujourd'hui en épistémologie.

Les scientifiques se réunissent en des colloques et nulne peut nier l'importance de la communauté scientifique. Transition : Cependant, parler d'une communauté d'esprit scientifique, souhaitable afin d'atteindre la vérité, c'est oublier le véritable sens du terme « opinion ».

Le débat constructif et fructueux, ne suppose-t-il pas la raison, l'idéeconstruite et démontrée plutôt qu'une simple opinion ? 3) En effet, les dialogues de Platon présupposent une confrontation d'idées et non d'opinions ; la communauté scientifique méconnaît l'opinion car elle repose sur le savoir véritable, c'est à dire des idées argumentées, desthéories cohérentes et logiques s'appuyant sur des démonstrations.

Il s'agit donc de définir rigoureusement l'opinion.C'est une idée préconçue, une idée reçue qui tient pour vrai ce qui se dit dans l'air du temps sans pour autant avoir. »

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