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DOGMES ET DOCTRINES DE LA RELIGION CHRETIENNE

Publié le 01/04/2012

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religion

 

Les attributs relatifs de Dieu sont ceux qui nous font connaître Dieu par analogie avec ses créatures, et plus spécialement par analogie avec l'homme. De ce point de vue, Dieu est intelligence et volonté. L'intelligence de Dieu se déduit d'ailleurs de son infinie perfection. Mais il y a une raison plus profonde à la base de cette intelligence divine : la faculté de connaître correspond .à un degré supplémentaire de l'être, alors que la privation de connaissance est une limitation de l'être (la doctrine est reprise par saint Thomas à partir des idées d'Aristote) . L' intell igence omnisciente (qui sait tout) de Dieu se confond avec la manière d'exister de Dieu qui est à la fois l'Intelligent suprême et le suprême Intelligible. Dieu est aussi volonté, préc isé ment parce qu'il est intelligence (l'objet propre de la volonté divine est le bien, et le fait qu'il connaisse le bien entraîne sa volonté du bien). Cette volonté, intimement confondue avec l'intelligence divine, s'exprime en particulier par des actes de Dieu comme la création, son amour pour l'homme, ou la protection qu' il exerce sur toutes ses créatures (ce qu'on appelle la providence divine)...

 

religion

« pensée il ne peut pas ne pas être.

Celui qui comprend que Dieu est de cette manière ne peut donc pas penser qu'il ne soit pas (saint Anselme, Proslogion IV, 229 B).

Saint Thomas a gr-oupé les preuves de l'existence de Dieu dans la Somme théologique (1265-1272) et la Somme contre les Gentils (vers 1260).

b) Attributs de Dieu.

Ils sont de deux catégories.

• Les attributs absolus.

Ce sont la simplicité, l'immutabilité (absence de changement), l'éternité (Dieu est en dehors du temps, il n'a ni commencement, ni fin , ni devenir) , l'immensité, la perfection infinie, et l'unicité.

Perfection doit se prendre dans son sens philosophique très général et non dans son sens moral , bien entendu.

• Les attributs relatifs de Dieu sont ceux qui nous font connaître Dieu par analogie avec ses créa­ tures , et plus spécialement par analogie avec l'homme.

De ce point de vue, Dieu est intelligence et volonté.

L'intelligence de Dieu se déduit d'ailleurs · de son infinie perfection .

Mais il y a une raison plus profonde à la base de cette intelligence divine :la faculté de connaître correspond .à un degré supplémentaire de l' être , alors que la privation de connaissance est une limitation de l'être (la doctrine est reprise par saint Thomas à partir des idées d'Aristote).

L'intelligence omnisciente (qui sait tout) de Dieu se confond avec la manière d'ex ister de Dieu qui est à la fois l'Intelligent suprême et le suprême Intelligible .

Dieu est aussi volonté , précisé­ ment parce quïl est intelligence (l'objet propre de la volonté divine est le bien, et le fait qu'il connaisse le bien entraîne sa volonté du bien).

Cette volonté , inti­ mement confondue avec l'intelligence divine, s'exprime en particulier par des actes de Dieu comme la création , son amour pour l'homme , ou la protection qu'il exerce sur toutes ses créatures (ce qu'on appelle la providence divine).

La situation de l'homme, le problème d"e son salut sont liés à cette volonté divine: nous verrons (233.1 , B) comment saint Augustin en a fait l'arma­ ture de sa doctrine.

231.2 - LA CRÉATION.

A -Création et créatures.

a) Le dogme.

Dieu a créé le monde par un acte libre à partir du néant (ex nihilo) ; avant la création , il n'y avait rien, après la création il y a le monde et les êtres qui le peuplent.

L'origine première des choses et leur multi ­ plicité se trouvent ainsi le résultat d'une intention de Dieu.

Ce créatianisme s 'oppose à l'émanationisme, doctrine selon laquelle tout ce qui existe provien t de la substance même de la réalité divine.

Les détails de cette création sont indiqués dans les premières lignes de la Genèse , premier Livre du Penta­ teuque, qui débute par : Au commencement, Dieu créa les Cieux et la Terre .

La création de l'homme, qui est un être partic ulier, est décrite ainsi : Dieu forma l'homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l'homme devint un être vivant (Genèse, 11/7) .

Ce premier homme, Adam, eut pour épouse Ëve , formée d'une de ses côtes; la faute d'Adam, qui déso­ béit à Dieu, est à l'origine de la souffrance humaine.

Une question longtemps débattue fut celle de savoir si, pour chaque être humain qui naît, Dieu crée une nouvelle âme , ou bien si l'âme du nouveau-né est reçue par l'enfant, aussi bien que son corps , à partir de ses parents , par un processus naturel de génération .

Cette deuxième doctrine (qu'on appelle le traducia­ nisme) a longtemps prédominé, jusqu'à ce que l'Église considère comme seule valable la première doctrine ( créatianiste).

b) Quelques problèmes.

Dieu exerce sur toutes ses créatures une protection, nommée la providence; ' cette providence in~ervient constamment dans la conservation du monde .

Lorsque l'intervention divine est surnaturelle, elle s'appelle un miracle ; les théologiens distinguent le bon miracle, qui témoigne en faveur de Dieu, et le mauvais miracle, qui est une preuve de l'astuce de Satan (voir 234.1, B).

Un authentique miracle est à la fois une violation des lois de la nature et une manifestation de la divinité.

L'un des miracles les plus importants est· celui par lequel Dieu découvre directement une connaissance suprême à l'homme par l'intermédiaire de la Révélation (par exemple l'apparition de Dieu à un prophète, ou la transfiguration du Christ) .

B -Les dogmes et le modernisme.

a) Définition du modernisme.

A la fin du XIX • siècle , les conquêtes de la science (notamment en géologie et en paléontologie) ont remis en question le problème de la création ; parallè­ lement , le grand mouvement d'exégèse qui avait pris naissance en Allemagne au début du XIX • siècle avait conduit à une reformulation des croyances et des doè­ trines traditionnelles .

On appelle modernisme cette tendance qui conduit un chrétien à cherche( à concilier les dogmes de sa religion et les vérités scientifiques ; le modernisme conserve donc la liturgie, le rituel, etc ., de l'Église , mais il réclame le droit de donner des dogmes une interprétation différente de l'interprétation littérale qui fut celle de toute l'histoire du christianisme (aussi bien de l'Église catholique que des Églises protestantes) .

b) La question biblique.

Il ne faisait évï'demment aucun doute aux alentours de 1850, dans les milieux scientifiques, que l'homme avait plus de 7 000 ans -c: f-excstence 1 La chronologie biblique , les « légendes » de la création étaient en contradiction flagrante avec les découvertes de la science.

D'autre part, la critique biblique qui se déve­ loppait un peu partout en Europe , surtout dans le·s facultés allemandes de théologie protestante (école de Tübingen) établissait que les Livres de l'Ancien et du Nouveau Testament n'avaient pas été écrits par les auteurs et dans les conditions que prétendait la tradi­ tion ; elle soulignait qu'il existait entre eux non seule­ ment des divergences mais même des contradictions graves et qu'il fallait.

par une exégèse moderne, repenser le problème des Livres bibliques en termes de critique historique .

La réaction catholique engloba dans une même condamnation le modernisme scientifique et les thèses démocratiques et libérales qui , vers 1860, se dévelop­ paient à travers tous les pays civilisés.

Après avoir écrit (dans la bulle Gravissimas du 11 décembre 1862) : Nous ne pouvons tolérer que la raison envahisse pour y semer le trouble le terrain réservé aux choses de la foi . ..

le pape Pie IX publia le 8 décembre 1864 l'encyclique Quanta cura , dirigée contre le libéralisme politique, accompagnée d'un « Catalogue des principales erreurs de notre temps signalées dans allocutions consisto­ riales, encycliques et autres lettres apostoliques », le Syllabus .

Le modernisme fut condamné avec rigueur par Pie X en 1907, dans l'encyclique Pascendi ; l' un des grands théoriciens du modernisme biblique, l'abbé Loisy , fut excommunié en 1908 .

Dans les Églises chrétiennes non catholiques, les réactions aux progrès scientifiques et historiques furent variées , selon les Églises et selon les pays.

C'est dans l'Allemagne protestante, où d'ailleurs était né le grand mouvement de critique biblique, que la réaction fut la plus faible ; l' Église d'Angleterre , sans renier aucun des « Trente-neuf articles » qui constituaient , depuis 1563 , le credo anglican, glissa lentement vers une certaine neutralité politique et scientifique.

Aux États-Unis et dans le Commonwealth , le conflit , dans l'ensemble, fut très faible : la multitude d'Églises de ces pays étaient aux prises avec des problèmes pratiques beaucoup plus urgents (il y eut cependant quelques drames : déposition .

par les autorités ecclésiastiques anglicanes de l'évêque Colenso qui refusait d'accepter le Pentateuque comme un récit véridique ; poursuites judiciaires intentées à un instituteur du Tennessee, J .T .

Scopes , en 1925, parce qu'il avait enseigné dans une école d'État les doctrines évolutionnistes , man­ quant ainsi de « respect » aux croyances religieuses éventuelles de ses élèves).

Les Églises orthodoxes ne connurent pas la même crise : le rationalisme ne péné­ tra en Russie que fort lentement, et les liens étroits qui existaient entre le pouvoir de l'Église et le pouvoir temporel permirent de conserver les masses dans un état d'obscurantisme d'autant plus facile à imposer que l'immense majorité des populations de l'Europe orientale était illettrée et qu'il n'existait qu'une infime minorité d'intellectuels et de savants , généralement persécutés.

232- JÉSUS-CHRIST 232.1 -JÉSUS : POINT DE VUE HISTORIQUE ET CRITIQUE.

A -La vie de Jésus.

a) Nos sources.

Les témoignages concernant Jésus se classent en deux catégories .

• Les témoignages non chrétiens.

Ils sont très peu nombreux.

En voici l'énumération.

Une phrase de Tacite .: Leur nom [aux chrétiens] leur venait de Christ qui, sous Tibère , fut livré au supplice par le procurateur Ponce Pilate (Annales, XV, 45; les Annales ont été écrites vers l'an 115); une phrase de Suétone : Il chassa de Rome les Juifs qui s'agitaient sans répit à l'instigation de Chrestus (Vie de Claude, chapitre 25); une allusion de Pline le Jeune dans une lettre écrite à l'empereur Trajan en 112 (Lettres, X, 96) dans laquelle Pline annonce quïl a fait arrêter des gens qui se réu­ nissaient pour chanter un hymne en l'honneur du Christ.

Les textes juifs contemporains de la vie de Jésus sont muets sur le personnage , à l'exception d'un passage des Antiquités juives de Flavius Josèphe que la plupart des historiens considèrent comme une interpolation tardive.

Le texte (XVIII / 4) concerne l'existence d'un « homme sage » nommé Jésus qui « entraîna bien des Juifs et bien des Grecs» et qui, après avoir été mis en croix, ressuscita le troisième jour; « la race des chrétiens qui tire de lui son nom existe encore aujourd'hui » conclut Flavius Josèphe .

Les écrits talmudiques , qui sont nettement postérieurs au 1" ' siècle de l'ère chrétienne , comprennent des malédictions et des injures qui s'adressent aussi bien à Jésus qu'à sa mère Marie.

• Restent donc les seuls témoignages chrétiens, c 'est-à-dire les écrits du Nouveau Testament que nous avons déjà examinés et les divers apocryphes , qui ne sont pas admis par le Canon et qui ne nous fournissent pas plus de renseignements que le Nouveau Testa­ ment.

Ce « désert d'information », comme l'appelle l'histo­ rien français des religions Guignebert, ne nous permet pas de répondre d'une façon absolue à la question : Jésus a-t-il existé comme un personnage historique? Nous avons certainement beaucoup moins de rensei­ gnements concernant son existence que de renseigne­ ments concernant celle de Napoléon Bonaparte ou de Jules César, par exemple; il n'y a cependant aucune réelle objection à l'existence historique de Jésus.

La propagande chrétienne faite par les apôtres a certainement attribué à Jésus plus quïl n'avait ensei­ gné ; elle n'avait aucune raison d'inventer ce person­ nage .

L'absence de témoignages autres que les témoi­ gnages chrétiens (toujours suspects de partialité évidemment) n'est pas une raison valable pour refuser l'existence historique de Jésus : le petit mouvement créé par Jésus en Judée s'est noyé dans l'agitation religieuse et politique de l'époque, et ses contempora i ns n'avaient aucune raison d'en parler; seuls ses disciples pouvaient y voir un événement suffisamment impor­tant pour quïl mérite d'être conté , et encore cet effort de rédaction n'a été fait qu'une trentaine d'années, au minimum , après la mort de Jésus.

b) Les circonstances de la naissance de Jésus.

Voici d'abord un résumé de la question : le tableau de la page suivante groupe les renseignements évan­ géliques, l'interprétation traditionnelle (catholique romaine) et la position historique (non croyante).

c) L'enfance de Jésus.

Les tvangiles ne do~nent aucun renseignement sur l'enfance et l'éducation de Jésus (une exception : l'épisode de Jésus et des docteurs du Temple, à l'âge de douze ans, dans Luc , 11/41-52) et passent directe­ ment de la naissance du Seigneur à la prédication de saint Jean-Baptiste , alors que Jésus a « environ trente ans ».

D 'un point de vue purement historique, nous ne savons rien des influences qui ont pu jouer sur lui, des circonstances qui l'ont conduit à prêcher et à se manifester comme le Messie.. »

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