doit-on défendre la liberté économique ?
Publié le 06/03/2004
Extrait du document
LIBERTÉ (lat. libertas, condition de l'homme libre)
Gén. La liberté au sens primitif s'oppose à l'esclavage et se définit alors négativement comme absence de contrainte extérieure. On appelle ordinairement liberté physique le fait d'agir sans entrave ou de suivre spontanément les lois correspondant à sa nature propre comme le fait une plante qui se développe sans tuteur. Appliquée à l'homme, cette expression semble inadéquate sauf à désigner strictement la possibilité matérielle de faire. Car, pour qu'un homme soit libre, il faut non seulement qu'il puisse matériellement, mais encore qu'il veuille : l'homme peut toujours s'interdire à lui-même de faire ce qu'il peut faire. Mor. État d'un être qui se décide après réflexion, en connaissance de cause, qu'il fasse le bien ou le mal. La liberté, au sens moral, caractérise l'homme en tant qu'être responsable. Ainsi, Kant distingue la volonté libre, qui suppose que celui qui agit sait ce qu'il veut et agit conformément à des raisons qu'il approuve, et l'arbitraire, qui ne suppose pas l'existence de la raison. La liberté morale est donc autonomie, obéissance à la loi de la raison (pouvoir de se déterminer par soi-même) et non soumission aux penchants de la sensibilité». Cependant, la liberté semble ici se confondre avec la Raison. Descartes, au contraire, considérait que la liberté se manifeste déjà dans tout acte de choisir, distinguant ainsi la liberté éclairée (qui sait ce qu'elle veut) de la liberté d'indifférence (définie comme l'indétermination de la volonté relativement à ses objets). On peut toujours choisir entre deux solutions alors même qu'on est indifférent. Pour Descartes, la liberté n'est donc pas toujours responsabilité, mais d'abord libre arbitre qui, en son plus bas degré, se définit comme simple puissance d'agir sans aucune raison ou sans autre cause que l'existence même de cette puissance de choisir arbitrairement.
DOIT-ON : Ce genre de sujet interroge sur le devoir. Distinguez le devoir social, celui qui peut éventuellement vous donner bonne conscience du devoir du "for intérieur" ou moral.«
-
1 On ne doit pas défendre la liberté économique
1
,
1
uMa
Il est faux de penser que la vie économique soit soumise
à un principe d'autorégulation.
La liberté économique aboutit
à une forme de totalitarisme.
Elle repose sur
la violence des rapports sociaux.
Pour lessentiel,
l'économie dérive
des désirs
1
1 est absolument im
possible
de connaître
à l'avance les désirs d'un
.C'est donc une des plus iq>orla!US affaires du gou vemernm, de prevem l'ex· lrérne lr1égallé des forU1es.
non en enlevant les trésors a leurs possesseurs, mais
en Otant a tous les moyens d'en accumuler.• Jean-Jacques Rousseau, Sur /'Économie politique
individu.
Partant de ce
constat,
comment peut
on sérieusement parler ,
en matière d'économie,
de principes d'autoré
gulation , alors que la
plus grande partie de la vie
économique est diri
gée
par le désir? «Lais
sez-faire», c'est aban
donner le destin de la
collectivité à un dan
gereux hasard.
La liberté
économique
se nie elle-même
A
insi que l'écrit
Simone Weil dans
La Pesanteur et la grâce ,
«le capitalisme a réalisé
l'affranchissement
de la
collectivité humaine
par
rapport à la nature.
Mais
cette collectivité a pris
par rapport à l'individu
la succession de la fonc
tion oppressive exercée
auparavant par la na
ture ».
L'économie libé-
raie n'est jamais
qu'une brutale exploi
tation de l'homme par
l'homme.
L'État doit être
interventionniste
1 'État est le gardien
L de l'ordre et le
garant de la justice.
C'est pourquoi , ainsi que
le
pense Rousseau, il
doit intervenir à tous les
niveaux de la vie éco
nomique afin de main
tenir une juste réparti
tion des richesses et
empêcher de trop
grandes inégalités entre
les hommes.
La liberté économique n'a de liberté que le nom.
Dans les faits,
elle aboutit
à la création de monopoles.
Elle consacre l'inégalité des
biens,
et par voie de conséquence des droits.
Elle est pure violence.
-.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Défendre la liberté de penser, est-ce défendre la tolérance ?
- Peut-on concilier l'exigence de justice et les aspirations à la liberté économique ?
- Le progrès économique est-il un facteur de liberté ?
- La liberté est-elle possible sans un Etat pour la défendre ?
- La pratique de la liberté est-elle liée à l'organisation économique et politique des sociétés ?