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Doit-on errer pour parvenir à la vérité?

Publié le 15/03/2005

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Rousseau nous en donne un exemple dans son oeuvre testamentaire, Les Rêveries du promeneur solitaire, que l'on peut définir comme une quête du moi. Dans cette dernière oeuvre, Rousseau se demande ce qu'il est, après s'être demandé qui il était dans ses Confessions. Rousseau invente une nouvelle façon de quérir son moi, une nouvelle méthode d'introspection qui offre un rapport immédiat de soi à soi : la rêverie. La rêverie est synonyme d'errance, elle laisse libre cours aux divagations de l'esprit. Elle est liée au hasard : une rêverie peut naître d'un événement fortuit. Mais celui qui erre n'est pas perdu. En effet, au coeur de chacune des rêveries se pose une question précise : la mort, le bonheur, le mensonge, la société, etc. Dans les Rêveries, nous sommes dans le temps de l'errance et de la vie intérieure. Rousseau laisse errer ses pensées et son imagination, notamment lors de promenades. C'est ainsi qu'est né le Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes, lors d'une promenade à Saint-Germain.

Doit-on errer pour parvenir à la vérité ? Cette question envisage une certaine façon d’accéder à la vérité. Qu’entend-on exactement par le verbe errer ? Il recouvre plusieurs sens. Errer peut signifier commettre une erreur, se tromper, ainsi qu’aller d'un côté et de l'autre sans but ni direction précise, ou, au sens figuré, divaguer, progresser sans discipline, comme dans La Dame aux Camélias de Dumas : « Je laissais ma pensée errer dans les plaines solitaires «. Errer peut aussi signifier donner libre cours à son inspiration (« Laisser errer sa plume «), ou parcourir quelque chose ou quelqu'un du regard sans fixer son attention quelque part ; apparaître brièvement, d'une manière fugace et presque imperceptible ; être sur le point d'être prononcé sans l'être toutefois ; ou encore, hésiter, tergiverser. De ces définitions, nous retiendrons deux idées : l’idée d’erreur et l’idée de divagation. Le problème se pose donc de deux manières. Pour parvenir à la vérité : doit-on se tromper ? Doit-on extravaguer ? Quelle acception du verbe errer est-elle la plus propice pour accéder à la vérité ?

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