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Doit-on être vertueux pour savoir ce qu'est la vertu ?

Publié le 27/02/2004

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La connaissance de la vertu peut donc être celle d'un personnage qui lui-même n'est pas vertueux.   II-Le problème de la connaissance.               Le concept clef dans le problème que nous avons à résoudre est celui de connaissance : autrement dit, peut-on réellement connaître une chose en lui demeurant extérieur ? La connaissance théorique, livresque, de la vertu, égale-t-elle le savoir dont disposent les gens vertueux sur leur propre qualité ? On accorderait sans peine avec La Bruyère qu'il faut avoir aimé pour prétendre savoir ce qu'est l'amour ; or, être vertueux, n'est-ce pas également une disposition psychique singulière ? Dès lors ne doit-on pas distinguer entre une connaissance adéquate de la vertu et une connaissance secondaire ?             Deux solutions paraissent donc possibles et qui tiennent à deux attitudes bien distinctes ; soit l'on adopte l'attitude du philosophe contemplatif, et dès lors il suffit d'atteindre à l'idée de la vertu, par la méditation, pour s'en construire un savoir ; soit l'on préfère une attitude plus scientifique, qui consiste à privilégier l'expérience des choses en première personne. A ce titre, un savoir n'est garanti que s'il est doublé, soutenu, par une expérience personnelle.             Toutefois il peut sembler trop radical de distinguer absolument un savoir de première main et un savoir secondaire ; les personnages des écrits de Sade décrivent parfois fort justement en quoi consiste la vertu, quoiqu'ils ne l'observent pas. Ne pourrait-on pas argumenter d'ailleurs que l'on connaît d'autant mieux une chose qu'on lui est extérieur ?

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