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Doit-on mépriser l'argent ?

Publié le 27/01/2004

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Aussi nous est-il nécessaire de déprécier la place de l'argent afin de ne pas sombrer dans un système économique qui exploiterait l'individu, le recuisant à un moyen et non à une fin. Créateur de « faux besoins » : ici intervient la critique de la sagesse antique envers les besoins vains, artificiels. Car l'argent en tant que moyen pour obtenir ce qui est nécessaire à notre survie ne peut-être méprisé, c'est son usage forcé pour nous diriger vers des besoins inventés qui peut-être, en revanche, méprisable. La multiplication des biens ne constitue pas une voie d'accès vers le bonheur, cela est particulièrement visible dans la partition des besoins chez Epicure. Or, le rapport des sociétés occidentales à l'argent est devenu synonyme d'accès à la possession pour un accès au bonheur. Jouant sur l'avoir, et non sur l'être, ce type de fonctionnement instaure un rapport de renouvellement des besoins sans fin, qui peut virer à l'aliénation : ainsi l'argent doit être méprisé puisqu'il ne peut être synonyme que de perte de l'être au profit de l'avoir.   Du juste usage du mépris   L'argent comme moyen de réponse aux besoins premiers : pour reprendre la partition d'Epicure, il est des désirs naturels et nécessaire à la vie, comme le sommeil ou la nourriture. Or, pour obtenir cette dernière, il ne nous est point permis de mépriser l'argent. La doctrine épicurienne, ainsi, ne prétend pas atteindre un idéal ascétique, puisqu'il n'est pas question d'ôter des conditions de la vie le strict minimum à la bonne tenue du corps. Mépriser entièrement l'argent, ce serait se tenir hors du monde, rejeter son usage, et ainsi se passer de nourriture par exemple, constituerait une douleur supplémentaire qui nous éloignerait de l'ataraxie, du bonheur.

 

Le roi Midas, avare de son argent et soucieux d’en acquérir toujours davantage, demanda à Dionysos de réaliser son souhait : il dû comprendre bien rapidement que son entreprise était vaine, puisqu’il fut condamné à s’abstenir de manger et de boire, tout ce qu’il touchait se transformant en or.

De ce fait, l’argent semble un bien misérable pour celui qui identifie chez autrui sa seule volonté de le posséder dans la seule joie de la possession. Pour autant, le mépris de l’argent est-il synonyme de sa dépréciation, de la possibilité de nier son existence, ou encore de son déplacement vers une sphère secondaire de l’existence ? Au nom de quel principe ce mépris pourrait-il être justifié ?

Pour répondre à de telles interrogations, les sphère de l’éthique et de l’économique se doivent d’être examinées simultanément : car l’argent n’est pas qu’une fin, il constitue surtout un moyen d’échanges et de sociabilité.

 

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